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jeudi, 26 mai 2016

Vérité pour les oustachis

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Vérité pour les oustachis

par Georges FELTIN-TRACOL

 

La grasse presse française, britannique, belge, allemande en tremble déjà d’effroi. Après la Hongrie du national-conservateur Viktor Orban, la Pologne des patriotes sociaux de Beata Szydlo et Jaroslaw Kaczynski, la Slovaquie du social-démocrate nationaliste Robert Fico, la Croatie serait en passe de rejoindre le club de plus en plus recherché des « démocraties illibérales »… La chaîne franco-allemande Arte s’inquiète que le nouveau gouvernement HDZ (les nationaux-conservateurs artisans de l’indépendance en 1991) accroisse son contrôle sur les médiats publics (attitude bien sûr impensable en France où les chaînes publiques versent tous les jours dans l’ultra-nationalisme le plus outrancier). Pis, le nouveau ministre de la Culture, l’historien Zlatko Hasanbegovic, envisagerait de réhabiliter – horresco referens – les oustachis et leur chef, le Poglavnik Ante Pavelic. Les Bo-Bo dans leurs lofts huppés ne s’en remettent pas tant ils sont angoissés, indignés et traumatisés par ces nouvelles. Le nouveau livre de Christophe Dolbeau risque d’aggraver leur dépression.

 

Démolir une histoire officielle mensongère

 

Amoureux de l’histoire, du peuple et de la nation croates, Christophe Dolbeau y dénonce la « légende noire » de l’Oustacha, cette « Organisation révolutionnaire croate des oustachis ». Outre une alliance avec l’Axe préjudiciable à la cause nationale croate depuis 1945, la Croatie oustachie de 1941 à 1945 garde une très mauvaise réputation. Il faut dire que « seuls maîtres des lieux à partir de 1945, les communistes en ont écrit l’histoire à leur convenance et il convient de considérer ce récit avec la plus grande circonspection (p. 375) ». En effet, « grâce aux efforts conjugués des propagandes serbe et communiste, les crimes les plus abominables leur sont attribués et le monde entier est régulièrement appelé à les vilipender en chœur. Tout cela est faux et relève, bien entendu, d’un gigantesque montagne. Le premier objectif de cette manœuvre est de disqualifier durablement le nationalisme et même le simple patriotisme croate afin de laisser le champ libre aux projets yougoslaves; le deuxième est de susciter a contrario un élan de sympathie pour le “ pauvre petit peuple serbe ” et d’occulter les méfaits de ses dirigeants; le troisième, enfin, est de justifier les actes des partisans communistes qui ont “ heureusement ” terrassé la “ bête immonde ” (p. 371) ».

 

Faut-il ensuite vraiment s’étonner que, « décrit comme un être brutal et pervers, commandant d’une main de fer une sombre association de tueurs à la solde du fascisme – les oustachis -, Ante Pavelic fut dès lors rangé au nombre des disciples les plus glauques d’Adolf Hitler. Par la suite, on appliqua la même recette à “ l’État indépendant croate ” (1941 – 1945), dépeint à l’envi comme un enfer pire que le Reich lui-même (p. 7) » ? Plus grave, « dans l’entreprise de diabolisation qui vise l’État indépendant croate, la réputation cauchemardesque des camps de détention de cet État joue un rôle capital (p. 375) ». L’auteur ne rédige pourtant pas une apologie : il conserve son objectivité. La Croatie se trouvait en guerre et les exactions à l’encontre des civils étaient inévitables.

 

Toutefois, il s’interroge sur l’inégalité de traitement historique entre les atrocités oustachies, régulièrement condamnées par les autorités officielles croates, et la tragédie, qu’il qualifie de démocide, de Bleiburg en mai 1945 du nom d’une bourgade autrichienne. Entre 600 000 et un million de Croates de tout âge et de toute condition sociale y furent massacrés par les partisans communistes de Tito. Par ailleurs, les zélées troupes britanniques remirent aux Yougoslaves tous leurs prisonniers croates dont rares furent les survivants. En Croatie, la répression fut aussi implacable. Christophe Dolbeau rapporte qu’« au moins 200 000 Croates trouveront effectivement la mort dans ces funestes colonnes qui traversent à pied la Yougoslavie : la mort par épuisement, par la faim, la soif, le typhus, et la mort brutale de la main de gardiens fanatisés (p. 324) ». Tout le territoire croate se couvre de fosses communes et de camps communistes d’exécutions de masse.

 

L’extermination programmée des élites croates

 

Sur ce sujet bien précis, l’Occident refuse la moindre repentance. Estimant que de futures découvertes archivistiques révéleront l’identité des ultimes donneurs d’ordres, l’auteur incrimine le Britannique Anthony Eden comme « LE grand instigateur de la tragédie (p. 331) ». Bleiburg et la sanglante épuration en Croatie représentent « près de trente fois Katyn ! Ce démocide, il faut le savoir, n’a pas été le fait d’individus incontrôlés, mais bien le fruit d’une politique délibérée. On a parlé d’un ordre formel de Tito à ses généraux et aux chefs de l’OZNA, et l’on a remarqué la parfaite organisation technique des bourreaux (pp. 325 – 326) ». « D’une brutalité inouïe, cette grande purge cause dans la société croate un traumatisme profond, d’autant plus qu’elle s’accompagne de l’émigration massive et définitive de ceux qui parviennent à passer à travers les mailles du filet (pp. 353 – 354). » L’auteur insiste sur ce nettoyage socio-ethnique : « Au démocide aveugle et massif qu’incarnent bien Bleiburg et les marches de la mort s’ajoute un crime encore plus pervers, celui que le professeur Nathaniel Weyl a baptisé aristocide et qui consiste à priver délibérément une nation de son potentiel intellectuel, spirituel, technique et culturel (pp. 342 – 344) ». Résultat, « la Croatie mettra près de vingt-cinq ans à se doter d’une nouvelle élite digne de ce nom, puis encore vingt ans à émerger définitivement du cauchemar yougo-communiste ! (p. 355) ».

 

ustK83887_1.jpgAvant même d’aborder ces sanglants faits historiques occultés par une histoire officielle qui s’apparente de plus en plus à un ensemble de dogmes officiels incontestables sous peine d’excommunication civile et judiciaire, Christophe Dolbeau prouve que l’Oustacha, Ante Pavelic et l’État indépendant croate demeurent les victimes d’une virulente et intense désinformation. Éléments en pointe de la résistance croate à l’entreprise démente, centralisatrice et unificatrice de la dynastie usurpatrice serbe des Karageorgevic, les oustachis coopèrent avec les nationalistes macédoniens de l’ORIM (Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne) et combattent les tchetnik royalistes panserbes de Draja Mihaïlovic qui bénéficient parfois de l’assistance matérielle des Italiens, toujours méfiants à l’égard d’une Croatie indépendante qui contrarient leurs ambitions balkaniques. Zagreb tente d’atténuer les litiges territoriaux et frontaliers avec Rome en s’érigeant en royaume offert à un membre de la Maison royale italienne de Savoie, le duc Aymon de Spolète, devenu Tomislav II. Mais le souverain abdique le 12 octobre 1943…

 

Les relations germano-croates sont aussi difficiles, car Hitler, à l’origine, soutenait l’unité de la Yougoslavie. Les services britanniques à Belgrade renversent le gouvernement pro-allemand, ce qui aboutit à l’intervention militaire des armées allemandes, italiennes, hongroises et bulgares en « Slavie du Sud » et favorise par contrecoup inopiné l’indépendance croate. Alignée de fait sur Berlin, le jeune État croate s’en distingue néanmoins, dans le traitement de ses minorités religieuses et nationales.

 

Les oustachis et leurs minorités ethno-religieuses

 

Ainsi, les oustachis ont-ils la réputation d’être des antisémites carabinés. Or, « issu d’un parti qui avait toujours compté de nombreux Juifs dans ses rangs, soulage Christophe Dolbeau, Ante Pavelic n’était absolument pas antisémite : sa femme était d’ailleurs d’ascendance partiellement juive, ce qui était également le cas des épouses de plusieurs de ses proches collaborateurs. L’Oustacha ne recrutait pas sur des critères raciaux et plusieurs de ses cadres étaient juifs. Lorsque l’État croate adopta des lois antijuives, il fut précisé que n’étaient pas visés les Juifs convertis ni les conjoints de chrétiens; on institua par ailleurs un statut d’Aryen d’honneur qui permit de mettre à l’abri nombre de serviteurs de la cause nationale et de citoyens éminents (pp. 382 – 383) ». Ne versaient-ils pas alors dans la haine anti-orthodoxe et la serbophobie ? En fait, « dans le domaine militaire […], l’armée régulière croate possédait un grand nombre de généraux orthodoxes, la milice oustachie quelques officiers supérieurs de cette confession, et, à partir de juin 1942, il y eut même dans les troupes neuf bataillons du génie à recrutement orthodoxe (pp. 387 – 388) ». « Le gouvernement avait dans ses rangs un ministre orthodoxe (Sava Besarovic) (p. 387). » Mieux encore, « le 3 avril 1942, Ante Pavelic suscite la naissance d’une Église orthodoxe croate, indépendante du patriarcat serbe. Placée sous l’autorité du métropolite Germogen et destinée à moyen terme à se rattacher au patriarcat œcuménique de Constantinople, cette Église fut dotée de statuts directement inspirés de ceux de l’Église orthodoxe serbe (p. 387) ». Une autre minorité est pleinement intégrée dans le nouveau cadre étatique : les musulmans de Bosnie. Ante Pavelic n’affirme-t-il pas que « les musulmans croates sont la moelle épinière du peuple croate (p. 50) » ? Maints mahométans accèdent à la vice-présidence du gouvernement, à la tête de ministères régaliens, à la présidence de la Cour suprême, ou au commandement d’unités militaires. « Le Poglavnik prend la peine de consulter le Reis-ul-ulema, les tribunaux de la charia retrouvent un statut officiel (décret du 30 juin 1941), le salaire des imams est pris en charge par l’État (décret du 25 mai 1944), et le gouvernement s’engage à subventionner plusieurs institutions emblématiques comme le conseil des ulémas (Ulema Medzlis), les écoles primaires et les écoles coraniques (pp. 51 – 52). » L’actuel ministre de la Culture, Zlatko Hasanbegovic, est d’ailleurs de confession musulmane.

 

Soutien français et résistance armée après-guerre

 

Véridique histoire des oustachis mentionne les quelques rares amis de la cause croate tels l’avocat français Georges Desbons qui déclarait que « la Croatie est ma seconde patrie (p. 293, note 17) ». Radié du Barreau quand il défendait avec fougue les Macédoniens auteurs de l’attentat de Marseille en 1934, cet anti-munichois convaincu fut un éphémère ambassadeur de l’État français à Zagreb. Christophe Dolbeau ne se contente pas d’expliquer la Seconde Guerre mondiale en Croatie. Il traite aussi de l’après-guerre pour les oustachis rescapés. Présente en Europe occidentale et, surtout, aux Amériques, l’émigration croate se montre combative et se donne successivement un Comité national croate, puis un Mouvement de libération croate, affiliés à la Ligue anti-communiste mondiale et au Bloc antibolchevique des nations.

 

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En Yougoslavie même persiste jusqu’en 1949 – 1950, une farouche résistance nationaliste anti-communiste. « En Bosnie-Herzégovine, où le relief se prête parfaitement à la guérilla, les skripari se montrent particulièrement actifs (pp. 358 – 360). » Agissent enfin à l’étranger quelques groupes armés comme la Fraternité des croisés croates qui organise des attentats dans la décennie 1960, ou la Fraternité révolutionnaire croate qui détourne un avion en 1976 sur la ligne New York – Chicago.

 

Fort riche en révélations historiques assorties d’un grand nombre de sources, ce bel essai n’évoque toutefois pas l’héritage de l’Oustacha en Croatie depuis 1991, ni le parcours du Père de l’indépendance, Franjo Tudjman. Devenu historien et dissident, cet ancien communiste comprit au cours de ses recherches l’ampleur du démocide croate. L’ouvrage de Christophe Dolbeau rétablit la stricte vérité historique d’un mouvement et d’une nation, guère connus des Français. L’histoire en sort grandie.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Christophe Dolbeau, Véridique histoire des oustachis, Éditions Akribeia (45/3, route de Vourles, F – 69230 Saint-Genis-Laval), 2015, 419 p., 27 €, à commander aussi sur le site : http://www.akribeia.fr/.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4914

 

mardi, 26 avril 2016

O. Dard: conférence sur Georges Valois

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lundi, 07 mars 2016

Poètes guerriers: génération perdue

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Ils étaient les enfants de D'Annunzio, de Barrès, de Marinetti et de T. E. Lawrence. Ils avaient le goût de l'utopie, le culte de la jeunesse et celui de la belle mort. Ils se nommaient René Crevel, Klaus Mann, W. H. Auden, ou Lauro de Bosis. Trop jeunes pour avoir connu l'épreuve des tranchées et hantés par le sentiment d'avoir manqué la grande occasion de leur vie, ils ont espéré rendre leur existence “ inimitable ”.


A ces poètes guerriers dans l'âme en mal d'héroïsme, l'ère des totalitarismes montants a offert une chance inespérée de se faire entendre. La guerre d'Espagne a été leur moment. Ils ont succombé à la tentation marxiste ou fasciste, ils sont tombés les armes à la main, aux commandes d'un avion ou d'une balle dans la tempe, ils ont glissé parfois vers l'autodestruction : nulle cohérence idéologique n'unifie leur groupe, mais la rupture avec le monde des pères, la révolte des sens, la tentation de l'absolu.  

             
C'est tout l'esprit de cette jeunesse que fait revivre ici Maurizio Serra, et la richesse ses paradoxes.

dimanche, 06 mars 2016

Drieu: chroniques des années 30

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“ « La Vénus de Milo », « Le Camping », « Le cas Violette Nozières », « La Parisienne », « L'Affaire Hanau », « La solitude de Buenos Aires », « Les Bords de la Seine », « Le corps des Français », « Goya », « Soutine », « Jorge-Luis Borges » ou « Lindbergh », voici, entre tant d'autres, quelques-unes des chroniques semées par Pierre Drieu la Rochelle dans les journaux et revues des années 30, au choix, dans Le Figaro, Marianne ou la NRF. Critiques littéraires ou artistiques, comptes rendus de procès, reportages en terre étrangère, papiers d'humeur, portraits souvenirs : les curiosités et les genres de Drieu sont multiples mais il garde ce regard unique, pénétrant et sensible, pour restituer vie et vérité de ce qu'il a vu, éprouvé et compris. Ces textes inédits ou oubliés dans les rééditions de l'auteur classique du Feu Follet, de Gilles méritaient pourtant d'être redécouverts, ils témoignent toujours du style et de la manière d'un écrivain grand format. ”

dimanche, 31 janvier 2016

Entretien avec Robert Steuckers sur la « révolution conservatrice » allemande

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Entretien avec Robert Steuckers sur la « révolution conservatrice » allemande

Propos recueillis par Rémi Tremblay pour le magazine canadien "Le Harfang" (Québec)

Vous placez la genèse de la Révolution conservatrice allemande au
XIXème siècle. Qui en furent les précurseurs et à quelles idées se
ralliaient-ils ?


KR-1.jpgEn effet, il me paraît très important de replacer la révolution conservatrice allemande dans un contexte temporel plus vaste et plus profond, comme d’ailleurs Armin Mohler lui-même l’avait envisagé, suite à la publication des travaux de Zeev Sternhell sur la droite révolutionnaire française d’après 1870, qui représente une réaction musclée, une volonté de redresser la nation vaincue : après la défaite de 1918 et le Traité de Versailles de juin 1919, c’est ce modèle français qu’évoquait explicitement l’Alsacien Eduard Stadtler, un ultra-nationaliste allemand, bilingue, issu du Zentrum démocrate-chrétien, fondateur du Stahlhelm paramilitaire et compagnon de Moeller van den Bruck dans son combat métapolitique de 1918 à 1925. L’Allemagne devait susciter en son sein l’émergence d’un réseau de cercles intellectuels et politiques, d’associations diverses, de sociétés de pensée et de groupes paramilitaires pour redonner au Reich vaincu un statut de pleine souveraineté sur la scène européenne et internationale.


Mohler étudie la révolution conservatrice pour la seule période qui va de la défaite allemande de 1918 à l’année 1932, celle qui précède l’accession d’Hitler au pouvoir. Cette révolution conservatrice n’est pourtant pas envisageable intellectuellement si l’on fait abstraction du 19ème siècle allemand, de la postérité des « autres Lumières » de Herder, de l’inflexion vers le religieux et l’organique qu’impulse la philosophie de Schelling, des démarches philologiques explorant lettres et passés nationaux des peuples, perçus comme entités vivantes, auxquelles il serait navrant et criminel d’imposer des abstractions, a fortiori si elles sont étrangères. Nul mieux que le Britannique Peter Watson, dans son épais volume consacré au « German Genius », n’a su démontrer, récemment, que les démarches philosophiques, scientifiques, musicales, artistiques allemandes ont constitué une « troisième renaissance » européenne, après les renaissances carolingienne et italienne. Avant lui, le professeur strasbourgeois Georges Gusdorf, dans ses volumes sur la pensée romantique, expliquait, sans jargon, quel avait été l’apport des pensées allemandes avant 1850 : cet apport était organique, était l’avènement d’une pensée organique hostile aux mécanicismes et aux constructivismes simplistes, dont ceux des vulgates édulcorées et répétitives, issues des idéologèmes de la révolution française. Dilthey va systématiser ultérieurement, sur les plans philosophique et sociologique, l’herméneutique du Verstehen, mode d’appréhension du réel non matériel, propre aux forces et instances vivantes qui animent les communautés humaines. La lecture des volumes de Gusdorf sur le romantisme allemand est un must pour tout francophone qui veut entrer dans le vif du sujet.

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shr2_b10.jpgA la fin du siècle, l’Europe, par le truchement de ces « sciences allemandes », dispose d’une masse de connaissances en tous domaines qui dépassent les petits mondes étriqués des politiques politiciennes, des rabâchages de la caste des juristes, des calculs mesquins du monde économique. Rien n’a changé sur ce plan. Quant à la révolution conservatrice proprement dite, qui veut débarrasser les sociétés européennes de toutes ces scories accumulées par avocats et financiers, politicards et spéculateurs, prêtres sans mystique et bourgeois égoïstes, elle démarre essentiellement par l’initiative que prend en 1896 l’éditeur Eugen Diederichs. Il cultivait l’ambition de proposer à la lecture et à la réflexion une formidable batterie d’idées innovantes capables, à terme, de modeler une société nouvelle, enclenchant de la sorte une révolution véritable qui ne suggère aucune table rase mais au contraire entend ré-enchanter les racines, étouffées sous les scories des conformismes. La même année, le jeune romantique Karl Fischer fonde le mouvement des Wandervögel, dont l’objectif est d’arracher la jeunesse à tous les conformismes et aussi de la sortir des sinistres quartiers surpeuplés des villes devenues tentaculaires suite à la révolution industrielle. Eugen Diederichs veut un socialisme non matérialiste, une religion nouvelle puisant dans la mémoire du peuple et renouant avec les mystiques médiévales (Maître Eckhart, Ruusbroec, Nicolas de Cues, etc.), une libéralisation sexuelle, un néo-romantisme inspiré par des sources allemandes, russes, flamandes ou scandinaves.


Ces idées sont propulsées dans le paysage intellectuel allemand par une politique éditoriale moderne et dynamique qui propose à la réflexion du plus grand nombre possible, sur un mode équilibré, serein et doux, toutes ces idées jusqu’en 1914. La première guerre mondiale va ruiner ces projets de rénovation tout à la fois révolutionnaire et conservatrice des sociétés européennes. C’est bel et bien la fin de la « Belle Epoque ». Socialistes, anarchisants, lecteurs des productions de Diederichs, Wandervögel, néoromantiques germanisants, « médiévisants » mystiques, nietzschéens de toutes moutures, artistes avant-gardistes avaient rêvé calmement de transformer nos sociétés en un monde plus juste, plus enraciné dans son passé idéalisé, plus religieux, plus esthétique. La guerre ruine la possibilité d’accéder à ce monde nouveau par le biais d’une transition douce, laquelle, il faut l’avouer, par manque de rudesse, risquait de bien vite s’enliser en un magma sans levain ou en des parodies parfois bouffonnes. Un grand nombre d’idéalistes mystiques, germanisants, nietzschéens vont alors penser, entre autres avec les futuristes italiens, que la guerre constituera une hygiène, favorisera une sorte de grande lessive qui, après des carnages que l’on imaginait héroïques et chevaleresques, permettrait enfin l’avènement de ce « règne de l’esprit » (envisagé par Merejkovski et Moeller van den Bruck).


Au lendemain de la défaite, les Allemands se rendent compte qu’ils ne sont plus considérés dans le monde comme les porteurs de cette « troisième renaissance européenne », dont les composantes, pourtant sublimes, ont été décrites comme les expressions d’une barbarie intrinsèque par les propagandes alliées. Balayé par les horreurs de la guerre, l’idéalisme d’avant 1914 subit une transformation après la défaite : plus tragique, plus âpre aussi, il accentuera son nietzschéisme, non plus en se référant au nietzschéisme des artistes (moqué par les droites et adulé par les sociaux-démocrates avant la Grande Guerre) mais à un Nietzsche plus « démasqueur », plus incisif et offensif. Le communisme bolchevique est désormais un facteur avec lequel il faut compter ; la radicalité communiste n’est plus marginale et intérieure, elle a désormais pour instrument une grande puissance politique aux dimensions impériales. Les mécontents, qui n’admettent pas la défaite ni les capitulations qu’elle implique, prennent des positions ambivalentes : ils posent le communisme comme inacceptable à l’intérieur du Reich mais la nouvelle Union Soviétique de Lénine comme un allié potentiel contre un Occident qui impose des réparations impossibles à satisfaire.

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Les penseurs les plus audacieux, en l’occurrence Ernst et Friedrich-Georg Jünger, élaborent un « nationalisme révolutionnaire », soit un radicalisme forcené à connotations communisantes et collectivistes, doublé de l’affirmation d’un nationalisme porté par une phalange inébranlable de combattants politiques soudés, par des liens de camaraderie extrêmement forts, comme l’étaient les Stosstruppen, les troupes d’assaut, lors de la Grande Guerre. Les frères Jünger, leurs homologues au sein du « nationalisme soldatique » comme Franz Schauwecker ou Werner Beumelburg, le penseur Friedrich Hielscher, etc. caresseront l’espoir de voir se déclencher un putsch militaire (par Corps Francs interposés, comme la phalange orchestrée par le Capitaine Ehrhardt) qui porterait au pouvoir une élite de combattants issus des Stosstruppen. Cette élite aurait eu pour tâche historique de créer un système politique radicalement différent des héritages politiciens du 19ème , de l’époque de Guillaume II et de la nouvelle République de Weimar, de la démocratie occidentale et de ses dérives rationalistes ou ploutocratiques (France, Angleterre), tout en dépassant la radicalité bolchevique russe et en renouant avec la fougue iconoclaste d’un Marinetti ou avec les projets audacieux et grandioses des architectes futuristes, avec les fureurs d’un Léon Bloy fustigeant les dévots au nom d’une foi incandescente, non pas au nom d’un voltairisme réactualisé mais d’un feu intérieur mystique qui n’accepte pas que le religieux s’enlise dans un conformisme quelconque, dans un pharisaïsme sec et ridicule.
Les traités de Locarno et de Berlin ramènent un espoir de paix en Europe qui isole les partisans de cette révolution incandescente des combattants, des futuristes, des bolcheviques non matérialistes et des mystiques enflammés. Locarno et Berlin sonnent le glas des idéalismes révolutionnaires : à ceux-ci, que l’ouvrage Le Travailleur d’Ernst Jünger illustre pleinement, succèdera un néonationalisme plus apte à s’inscrire dans les luttes politiques balisées par les institutions de la République de Weimar.

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Les projets politiques audacieux le resteront mais s’exprimeront par un langage plus « scientifique » : les idées de Rathenau d’un tandem politico-économique germano-soviétique -un Rathenau pourtant assassiné par des anciens des « Corps Francs »- et celles d’une revue pionnière comme Die Tat, flanquées des théories géopolitiques exprimées dans la revue du Général Haushofer (Zeitschrift für Geopolitik) vont créer un corpus qui stabilisera d’abord Weimar sur la scène internationale, innervera les politiques de grands travaux infrastructurels du Troisième Reich puis celle de la CEE et de l’UE (jusqu’à ce que celle-ci soit totalement neutralisée par les élucubrations néolibérales) mais sans donner à l’Allemagne une géopolitique cohérente, en dépit de la qualité des travaux de Haushofer et de ses équipes de géopolitologues chevronnés.


Dans cette optique d’une politique de développement national et/ou européen autarcique, la référence reste l’économiste Friedrich List, inspirateur au 19ème du développement ferroviaire de l’Allemagne, de la politique de colonisation intérieure en France et aux Etats-Unis et, surtout, des politiques chinoises de développement autocentré et eurasiatique actuelle, du Kuo Mintang à nos jours, en passant par le réformateur Deng Xiaoping qui a réussi à dépasser la phase de la stagnation maoïste. List, à l’origine des idées hétérodoxes de l’école historique allemande du 19ème siècle, est plus actuel et plus efficace que jamais, quand on observe les formidables projets ferroviaires eurasiens ébauchés par la Chine d’aujourd’hui. Preuve que réfléchir aux idées considérées à tort ou à raison comme « révolutionnaires-conservatrices » n’est pas un anachronisme de penseur en chambre mais une option politique et impériale valable éternellement, prouvant, par là-même, qu’une entité continentale comme l’UE ou comme tout autre grand-espace civilisationnel, qui ne s’inscrit pas dans la dynamique inaugurée par List est condamné à la stagnation et à l’implosion. L’Europe implosée d’aujourd’hui en est la preuve emblématique.

Le terme Révolution conservatrice englobe de nombreux penseurs et
écrivains qui s’unissent notamment par un rejet de la démocratie
libérale. Quel genre de modèles ou de sociétés prônait-on ? Quelle
ligne directrice unissait tous les courants de la Révolution
conservatrice ?


Political_Parties_by_Robert_Michels.jpgIl faut se rappeler que le rejet le mieux charpenté de la démocratie libérale et surtout de ses dérives partitocratiques ne provient pas d’un mouvement ou cénacle émanant d’une droite posée comme « conservatrice-révolutionnaire » mais d’une haute figure de la social-démocratie allemande et européenne, Roberto Michels, actif en Belgique, en Allemagne et en Italie avant 1914. Ici aussi, je ne fais pas d’anachronisme : à l’université en 1974, on nous conseillait la lecture de sa critique des oligarchies politiciennes (sociaux-démocrates compris) ; après une éclipse navrante de quelques décennies, je constate avec bonheur qu’une grande maison française, Gallimard-Folio, vient de rééditer sa Sociologie du parti dans la démocratie moderne (Zur Soziologie des Parteiwesens), qui démontre avec une clarté inégalée les dérives dangereuses d’une démocratie partitocratique : coupure avec la base, oligarchisation, règne des « bonzes », compromis contraires aux promesses électorales et aux programmes, bref, les maux que tous sont bien contraints de constater aujourd’hui en Europe et ailleurs, en plus amplifiés ! Michels suggère des correctifs : référendum (démocratie directe), renonciation (aux modes de vie matérialistes et bourgeois, ascétisme de l’élite politique se voulant alternative), etc. Dans cet ouvrage fondamental des sciences politiques, Michels vise à dépasser tout ce qui fait le ronron d’un parti (et, partant, d’une vie politique nationale orchestrée autour du jeu répétitif des élections récurrentes d’un certain nombre de partis établis) et suggère des pistes pour échapper à ces enlisements ; elles annoncent les aspirations ultérieures des conservateurs-révolutionnaires (ou assimilés) d’après 1918 et surtout d’après Locarno, sans oublier les futurs non-conformistes français des années 30 et ceux qui, aujourd’hui, cherchent à sortir des impasses où nous ont fourvoyés les établis. Ces pistes insistent sur la nécessité d’avoir des élites politiques ascétiques, sur une virulence correctrice que Michels croyait déceler dans le syndicalisme révolutionnaire (et ses versions italiennes comme celles activées par Filippo Corridoni avant 1914 – Corridoni tombera au front en 1915), dans les idées activistes de Georges Sorel et dans certaines formes d’anarchisme hostiles aux hiérarchies figées. L’idée-clef est de traquer partout, dans les formes de représentation politique, les éléments négatifs qui figent, qui induisent des répétitions lesquelles annulent l’effervescence révolutionnaire ou la dynamique douce/naturelle du peuple, oblitèrent la spontanéité des masses (on y reviendra en mai 68 !). En ce sens, les idées de Michels, Corridoni et Sorel entendent conserver les potentialités vivantes du peuple qui, le cas échéant et quand nécessité fait loi, sont capables de faire éclore un mouvement révolutionnaire correcteur et éradicateur des fixismes répétitifs.


La social-démocratie, en laquelle s’inscrivait Michels (avant de suivre son camarade socialiste italien Mussolini), ne se réclamait pas tant de Marx et des marxistes (c’est-à-dire de ceux qui se sont ingéniés à figer Marx, ce qui les distingue des « marxiens » comme un Werner Sombart, par exemple, ou des marxo-listiens à la Deng Xiaoping, auquel je pourrais personnellement m’identifier…). Elle était surtout inspirée par Schopenhauer et par Nietzsche comme l’ont démontré plusieurs chercheurs britanniques ou américains. Or l’essence du nietzschéisme, c’est d’induire une rétivité permanente à l’endroit de ce qui se rigidifie, se pétrifie. Il faut créer, façonner du nouveau sur base de matériaux immémoriaux, toujours prêts à accepter de nouvelles jouvences mais ne jamais conserver ce qui a perdu tout souffle et toute vitalité. On détruit le vermoulu à coups de marteau pour remettre en place des créations vivantes ou raviver des sources pérennes. On conserve donc les sources pérennes mais on détruit révolutionnairement ce qu’elles n’irriguent plus. Avant 1914, les sociaux-démocrates, non encore « marxistes » (au sens polémique du terme), veulent une société rajeunie par les idées de Nietzsche et prônant la justice sociale, assortie d’un élargissement maximal de la citoyenneté pleine et entière (suffrage universel pour clore l’ère bourgeoise et injecter du neuf dans la Cité, ce qui sera, bien entendu, une amère illusion…).


La première guerre mondiale balaie cette vision idéaliste et un peu naïve du fonctionnement d’une société en phase de mutation politique et/ou révolutionnaire. La guerre européenne restaure des hiérarchies de type militaire. Et soude les hommes au-delà des classes sociales d’avant-guerre, efface bon nombre de distinctions divisantes. Ce qui, à la fin des hostilités, a pour corollaire un rejet du monde civil jugé inessentiel, fade, désuet, comme l’attestent les écrits des Jünger, Schauwecker ou autre Hugo Fischer. Le modèle est toujours agonal, bien évidemment, mais la communauté populaire, la vraie, n’est plus unie autour de paisibles revendications politiques ou socio-économiques, c’est-à-dire matérielles voire matérialistes, mais elle est soudée par le combat révolutionnaire, poursuite du combat pur livré sous les « orages d’acier », expurgé de toutes les naïvetés propres aux belles âmes d’avant-guerre. Ceux qui ont porté le combat pur sont aussi ceux qui donneront le coup fatal à l’édifice weimarien posé comme vermoulu ou incapable de transmettre un feu mystique et révolutionnaire, selon l’adage nietzschéen : « Was fällt, soll man nog stossen » (Ce qui est ébranlé, il faut le jeter bas !).

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L’alternative à la démocratie libérale de Weimar, chez les maximalistes du nationalisme soldatique, est donc une « milice » politique et futuriste qui se passe des mécanismes électoraux conventionnels et s’inspire, en fin de compte, de l’expérience de Gabriele d’Annunzio à Fiume en 1919-1921, sans pour autant retenir les dimensions franchement anarchistes de cette expérience italienne. Sorel, les bolcheviques et Fiume représentent des alternatives dont on peut combiner les éléments à l’infini. Chez les Allemands, contrairement aux Italiens qui se posent depuis l’interventionnisme de 1915 comme germanophobes pour qui tous les archaïsmes sont germaniques, les scories inutiles sont celles de l’Occident français et britanniques, surtout quand il s’exprime en des termes rationalistes caricaturaux tels ceux prisés par le personnage Settembrini dans le roman La Montagne magique de Thomas Mann (anti-occidentaliste entre 1914 et la fin des années 20).


arditi.jpgReste aussi un autre problème que l’époque et ses avant-gardes politiques et littéraires ont tenté de résoudre dans la pétulance et l’intempérance : celui de la vitesse. Chez les futuristes, c’est clair, surtout dans certaines de leurs plus belles œuvres picturales, la vitesse est l’ivresse du monde, le mode exaltant qui, maîtrisé ou chevauché, permet d’échapper justement aux fixismes, au « passatismo ». A gauche aussi, la révolution a pour but de réaliser vite les aspirations populaires. Le prolétariat révolutionnaire des bolcheviques, une fois au pouvoir, maîtrise les machines et les rapidités qu’elles procurent. Le conseillisme bavarois, quant à lui, ne souhaitait pas effacer les spontanéités vitales de la population. Le fascisme de Mussolini, venu du socialisme et du syndicalisme sorélien et corrodinien, ne l’oublions jamais, entend réaliser en six heures ce que la démocratie parlementaire et palabrante (et donc lente, hyper-lente) fait en six ans. Les réactionnaires, que les futuristes ou les bolcheviques jugeront « passéistes », rappelaient que la prise de décision du monarque ou du petit nombre dans les anciens régimes était plus rapide que celle des parlements (d’où la présence récurrente de figures de la contre-révolution française dans les démarches intellectuelles d’Ernst Jünger, fussent-elles les plus maximalistes avant 1925). Un système politique cohérent, pour les avant-gardes des années 20, doit donc pouvoir décider rapidement, à la vitesse des nouvelles machines, des bolides Bugatti ou Mercedes, des avions des pionniers de l’air, des vedettes rapides des nouvelles forces navales (d’Annunzio). Une force politique nouvelle, démocratique ou non (Fiume est une démocratie avant-gardiste !), doit être décisionnaire et rapide, donc jeune. Si elle est parlementaire et palabrante, elle est lente donc vieille et cette sénilité pétrifiée mérite d’être jetée bas. La double idée de décision et de rapidité d’exécution est évidemment présente dans le nationalisme soldatique et explique pourquoi le coup de force est considéré comme plus efficace et plus propre que les palabres parlementaires. Elle apparait ensuite dans la théorie politique plus élaborée et plus juridique de Carl Schmitt, qui rejette le normativisme (comme étant un système de règles figées finalement incapacitantes quand le danger guette la Cité, où la « lex », par sa lourde présence, sape l’action du « rex ») et le positivisme juridique, trop technique et inattentif aux valeurs pérennes. Schmitt, décisionniste, prône évidemment le décisionnisme, dont il est le représentant le plus emblématique, et insiste sur la nécessité permanente d’agir au sein d’ordres concrets, réellement existants, hérités, légués par l’histoire et les traditions politiques de la Cité (ce qui implique le rejet de toute volonté de créer un « Etat mondial »).

Malgré le terme « conservateur », ce courant de pensée fut également
proche de l’extrême-gauche, notamment d’Ernst Niekisch. Quel fut
l’apport de Niekisch à la Révolution conservatrice et en quoi s’en
inspira-t-il ?


pr_10.jpgErnst Niekisch est un révolutionnaire de gauche pur jus. Il a participé à un gouvernement des Conseils en Bavière, lesquels seront balayés par les Corps Francs de von Epp. Dans ce gouvernement, figurait également Gustav Landauer, penseur anarchiste éminemment fécond, puisant à des sources intéressantes du 19ème siècle et développant une anthropologie compénétrée de mystique. Ce premier gouvernement des Conseils, non explicitement communiste, sera renversé par les bolcheviques du KPD, provoquant chez Landauer une immense déception. Pour lui, la politique révolutionnaire bavaroise sombrait, par ce coup de force, dans les rigidités léninistes et perdait son originalité unique. Niekisch était sans nul doute plus marqué par le marxisme de la social-démocratie d’avant 1914 mais sous l’influence d’un camarade aussi subtil que Landauer, il a dû ajouter à sa formation initiale des éléments moins conventionnels, notamment plus communautaires-anarchisants (héritage de Bakounine et Kropotkine). Cet anarchisme, hostile à toute rigidité et répétition, Niekisch le couple à des idéaux paysans/ruralistes présents dans les « sources du communisme russe » (explorées par Berdiaev) ou chez Tolstoï (édité par Diederichs) et, bien entendu, chez les folcistes (Völkischen) allemands, lesquels étaient plutôt classés « à droite ». Cette mythologie nouvelle devient alors chez Niekisch un mixte de prolétarisme socialiste et de ruralisme germano-russe, saupoudré de quelques oripeaux libertaires légués par Landauer, le tout pour favoriser une révolution allemande philo-soviétique, destinée à libérer les ouvriers et les paysans d’Allemagne d’une bourgeoisie pro-occidentale qui acceptait les réparations imposées par l’Ouest lors du Traité de Versailles, au détriment de son propre peuple, et les crédits américains des Plans Young et Dawes, limitant la souveraineté nationale.


L’apport majeur de Niekisch réside dans l’édition de revues « national-bolcheviques », telles Widerstand et Entscheidung. Leurs titres sont révélateurs : Niekisch privilégie le cadre national pour organiser et installer la révolution et le régime révolutionnaire. Il nie l’internationalisme comme impraticable. Il veut une démocratie prolétarienne spontanée donc sans médiation inutile, sans la médiation de « bonzes » qui s’encroûtent et finissent par nier leur idéalisme initial, comme le voulait aussi Landauer. Mais cette démocratie prolétarienne doit produire, pour le bien de la nation, des équipes ascétiques capables de poser les bonnes décisions. Ces revues donneront aux frères Jünger l’occasion d’exprimer leurs idées politiques extrêmes et raffinées. Elles sont donc essentielles pour comprendre la genèse de leurs œuvres, toujours lues et de plus en plus abondamment commentées de nos jours. Même si les frères Jünger ont abandonné toute politique radicale pour se pencher sur les problèmes écologiques (Friedrich-Georg avec, après 1945, le revue Scheidewege, qui annonce les problématiques actuelles de la déconnexion et de la « dé-célération » ou Entschleunigung) ou, chez Ernst, sur un esthétisme très personnel, celui de l’homme détaché des manies de ses contemporains, les tentatives politiques extrêmes sont, d’une certaine façon, la première phase de leur rejet complet d’un monde bourgeois hypertechnicisé ou désenchanté, qu’ils mépriseront tous deux jusqu’à leur dernier souffle. Ernst Jünger, dans les années 50, n’a pas souhaité qu’Armin Mohler réactive le corpus national-révolutionnaire, dont il avait tiré la substantifique moëlle pour écrire les pages les plus offensives de son Von rechts gesehen (« Vu de droite ») et ses meilleurs articles de la revue Criticon dans les années 70 et 80..


Pour moi, les deux livres de Niekisch qui me paraissent les plus intéressants à lire et relire sont ses souvenirs de prison (à partir de 1937, quand il est condamné à la perpétuité pour complot), intitulés Das Reich der niederen Dämonen et l’ouvrage Das dritte imperiale Figur (« La troisième figure impériale ») qui révèle son anthropologie et son idéal révolutionnaire et que l’on place généralement en parallèle avec le Travailleur de Jünger.

Grâce à Dominique Venner, von Salomon et Ernst Jünger sont connus d’une
grande partie de la mouvance identitaire. Leur renommée est-elle
proportionnelle à leur influence dans la Révolution conservatrice et
en quoi les Corps Francs influencèrent cette école ?


Reprouves_7720.jpegPour ma génération qui a exactement vingt ans en 1976, c’est effectivement le livre Baltikum de Dominique Venner qui fait découvrir la geste des Corps Francs allemands d’après 1918. Par la suite, nous avons découvert assez rapidement Ernst von Salomon, dont Les Réprouvés étaient édités en « livre de poche » et que nous trimbalions dans nos cartables de collégiens.

Ernst von Salomon est bien entendu davantage un activiste, un aventurier, qu’un théoricien, bien que sa voie existentielle soit riche d’enseignements, plus riche, bien évidemment, que les cogitations oiseuses d’un professeur en chambre. Il fut notamment impliqué dans les préparatifs de l’assassinat du ministre Walther Rathenau, artisan du pacte germano-soviétique de Rapallo en 1922. La vision politique de Rathenau était pourtant planiste, soucieuse de la santé économique de la nation, toujours apte à mon sens d’inspirer notre présent, et son intention, en signant le traité de Rapallo, était de donner à l’Allemagne, pressurée par les réparations exigées par la France, une solide marge de manœuvre en s’ouvrant à l’Est, source de matières premières, dont le pétrole du Caucase. Ernst von Salomon avouera que les fauteurs de l’attentat avaient été manipulés par les services britanniques, soucieux de maintenir le cœur géographique de l’Europe dans une dépendance énergétique occidentale. Ce dossier reste ouvert, cette vue reste à débattre, mais les thèses énoncées aujourd’hui par le spécialiste de la géopolitique énergétique, William F. Engdahl, ont démontré que les assassinats politiques en Allemagne ont toujours visé des hommes d’Etat, des banquiers ou des industriels qui cherchaient à diversifier les relations économiques de l’Allemagne pour réduire les dépendances du pays en matières premières et en débouchés extérieurs : en ce sens, Rathenau précède les victimes de la Rote Armee Fraktion ; sous Obama quand on pratique systématiquement les guerres de quatrième génération, nous avons, pour ruiner le dynamisme allemand, les récentes attaques contre Volkswagen ou l’actuelle submersion ethnique, assortie de l’effondrement parfaitement prévisible du système social allemand. Parce que l’industrie allemande prospère grâce aux commandes et au gaz russes et au commerce avec la Chine. Deux époques bien différentes, certes, mais même scénario de guerre indirecte, avec ou sans assassinats spectaculaires.


Ernst von Salomon se tiendra tranquille sous le nouveau régime national-socialiste, du moins extérieurement : l’exclusion le guettait en permanence car sa femme était d’origine juive. Son « immigration intérieure » consistera à créer des scénarios pour films. Il finira la guerre comme officier du Volkssturm dans une petite ville du sud de la Bavière. Arrêté par les Américains comme sympathisant du régime et aussi pour son passé « terroriste », il devient célèbre en répondant ironiquement au questionnaire des commissions de dénazification auxquelles il fut livré, alors qu’il n’avait jamais été ni adhérent formel ni sympathisant affiché de la NSDAP; il noircit alors des centaines de pages qui deviendront un best-seller (Der Fragebogen ou Le Questionnaire), aussi en France, dès les années 50. L’écrivain, l’ancien Cadet, le réprouvé qui a lutté dans les rangs des Corps Francs, doit, à ses yeux, traiter les établissements, quels qu’ils soient, par le sarcasme. Les qualités éthiques de ces figures héroïques ne peuvent se laisser enfermer dans des formes étriquées, qu’elles soient morales ou politiques. Avant l’accession des nationaux-socialistes au pouvoir en 1933, von Salomon, à peine sorti de prison, avait gardé l’idéal des Corps Francs, manière plus propre, pensait-il, comme Jünger, de faire de la politique que les compromissions politiciennes et partisanes. Il s’était placé dans le sillage du Capitaine Ehrhardt, ultérieurement poursuivi par la Gestapo. Il s’était désintéressé du combat légaliste du mouvement hitlérien, tout en étant déçu, comme beaucoup d’hommes jeunes et ardents, par les communistes, dirigés par une vieille dame respectable, féministe avant la lettre, menue et à la voix chevrotante, Clara Zetkin, qui, malgré son incontestable sincérité, ne parvenait pas à captiver les jeunes chevaux fougueux de l’époque, pressés de sortir de la terrible crise de 1929.


S’il faut trouver, dans les mouvances non-conformistes actuelles, une influence de l’existentialisme, du vrai, qu’ont incarné von Salomon et ses compagnons, on le cherchera dans un certain désintérêt pour tout combat politique inscrit dans l’électoralisme, même si d’aucuns, et non des moindres, trouveront cette posture vaine et improductive.

Si ce fut un phénomène essentiellement allemand, ce mouvement eut-il
des sympathies à l’extérieur de Weimar ?


Il est évident que la périphérie du Reich, où l’on parle des langues germaniques et où la langue de Goethe est correctement enseignée, comme la Suisse, la Scandinavie, les Pays-Bas ou la Flandre, a subi l’influence de la pensée allemande plus facilement que les pays de parlers romans ou slaves, exceptés sans soute ceux qui, comme la Hongrie, firent partie de la monarchie austro-hongroise. Certes, la Suisse, les pays scandinaves et la Hollande ont conservé une culture plus a-politique que les Allemands vaincus, comme le déplorait amèrement une figure peu connue, mais importante, de la « révolution conservatrice », Christoph Steding, auteur qui fustigeait la « culture neutre », purement esthétisante, de cette périphérie germanique, dégagée des obligations impériales, apanage de la nation allemande depuis Othon I, vainqueur des Magyars à Lechfeld en 955. Armin Mohler, originaire de la ville suisse de Bâle, a été sensible à cette critique, de même que certains « révolutionnaires conservateurs » de confession catholique en Hollande, influencé par Carl Schmitt. La protestation de Mohler -et aussi ses différends avec le Jünger des années 50 et 60 qui ne voulait plus entendre parler d’activisme politique- vient tout droit de sa posture personnelle initiale, d’adolescent et de jeune homme en révolte contre les milieux protestants et marchands bâlois : il rejetait toute la culture apolitique de sa ville natale, engoncée dans ses conventions sans relief.


andlerN.PNGEn France, la veine nietzschéenne et les progrès des études germaniques, sous l’impulsion de Charles Andler, introduisaient des ferments similaires à ceux qui agitaient la scène culturelle wilhelminienne en Allemagne avant 1914. Le filtre de la Grande Guerre fait que partout en Europe les postures politiques acquièrent une dimension plus « quiritaire ». En Angleterre, certains avant-gardistes optent pour des sympathies profascistes. David Herbert Lawrence rejette le puritanisme victorien, comme les Allemands avant 1914 avaient rejeté d’autres formes de rigorisme, en injectant dans la littérature anglaise des ferments d’organicisme à connotations sexuelles (« L’amant de Lady Chatterley »), en insistant sur la puissance tellurique inépuisable des religions primitives (du Mexique notamment), en démontrant dans Apocalypse que toute civilisation doit reposer sur un cycle liturgique naturel intangible ; il induit ainsi des ferments révolutionnaires conservateurs (il faut balayer les puritanismes, les rationalismes étriqués, etc. et maintenir les cycles liturgiques naturels, au moins comme le fait le catholicisme) dans la pensée anglo-saxonne, qui, liés aux filons celtisants et catholiques du nationalisme culturel irlandais, partiellement dérivés de Herder, s’insinuent, aujourd’hui encore, dans une quantité de démarches culturelles fécondes, observables dans les sociétés anglophones. Même si ces démarches ont parfois l’agaçant aspect du « New Age » ou du post-hippysme.


Les mondes de la pensée sont poreux : rien n’arrête les idées, qui se diffusent avec la subtilité d’un gaz, en empruntant le moindre interstice, la moindre lézarde. Il n’y avait pas de barrières étanches avant 1914, ni après 1918 ou 1945 ni aujourd’hui. Les filons exploités par la « révolution conservatrice », pour forger une société alternative, pour donner une épine dorsale aux Etats qu’elle entendait forger ou transformer, peuvent tous se retrouver dans le programme éditorial d’Eugen Diederichs, amorcé dès 1896. Socialisme organique, enraciné, pétri d’éthique religieuse, religiosité dégagée de toutes les cangues confessionnelles, mélange de Tolstoï, de Bergson, de thèses de la Fabian Society anglaise, plongée dans l’héritage mystique de l’Europe médiévale, sont autant d’éléments, toujours activables, pour se débarrasser de régimes politiques devenus répétitifs, ennuyeux voire insupportables à cause des mille et une balises qu’ils placent pour juguler les élans de l’âme humaine, prolixe, féconde, « in-encadrable ».

Notre époque meurt des répétitions ad nauseam du même corpus libéral arrosé de moraline hypocrite : le retour aux sources de la « révolution conservatrice » s’impose donc, à condition, bien sûr, que l’on remonte au programme du brave et bon éditeur Diederichs. Mieux : Diederichs ne s’est jamais cantonné dans un germanisme pacifique, mystique, néoromantique, activable en Allemagne seule voire peut-être en Scandinavie. Son programme annexe des éléments irlandais/celtiques, romantiques anglais, slaves et orthodoxes, flamands (les auteurs flamands seront privilégiés dans sa maison d’édition). L’Europe entière peut y retourner sans que les uns ou les autres n’aient à craindre d’y trouver des nationalismes tiers hostiles et vexants, pour sa propre identité ethno-nationale. La trajectoire politique et artistique du peintre et homme politique belgo-flamand War Van Overstraeten est emblématique d’un itinéraire à imiter pour tous : ce fondateur du parti communiste belge retrouve, dès le début des années 30, grâce à un engouement pour la mystique espagnole, les racines religieuses et personnalistes que Diederichs avait voulu généraliser en Europe avant 1914. L’itinéraire de Van Overstraeten mérite une étude approfondie en dehors de Flandre (où sa trajectoire a été minutieusement étudiée) pour montrer que même un engagement de gauche virulent doit nécessairement ramener aux idées que Diederichs avait voulu répandre dans notre continent tout entier et aussi en Amérique du Nord car il s’intéressait, entre autres œuvres, aux dimensions mystiques et naturalistes de Walt Whitman et aux idées de Ralph Waldo Emerson.

La Révolution conservatrice s’éteint-elle avec l’accession des nazis
au pouvoir ?


Le national-socialisme a procédé à une « mise au pas », que l’on nommait en allemand la Gleichschaltung. Celle-ci touche surtout la frange national-révolutionnaire et les plus turbulents activistes regroupés autour du Capitaine Ehrhardt. Niekisch est emprisonné en 1937. Ceux qui rejoignent les complots anti-hitlériens, comme celui qui a débouché sur l’attentat de Stauffenberg le 20 juillet 1944, seront impitoyablement éliminés. Les mouvements de jeunesse sont contraints d’adhérer aux organisations du parti. D’autres, c’est bien connu, se replient sur une « immigration intérieure », après avoir flirté brièvement avec le régime ou non. On pense au poète Gottfried Benn. Jünger cesse toute activité politique et entreprend sa longue série de voyages vers des terres vierges, non encore violentées par la modernité. Il devient aussi le mémorialiste inégalé qu’il demeurera pour les siècles des siècles. Mais dire que ces filons cessent d’être féconds parce qu’un régime, quel qu’il soit, prend le pouvoir par les urnes ou par un coup de force, est aberrant. Tous les idéologèmes de la « révolution conservatrice » sont restés vivants dans la pensée, même s’ils ne peuvent plus s’exprimer que partiellement, pour illustrer l’une ou l’autre facette éphémère du système libéral, beaucoup plus totalitaire que les régimes qui se voient attribuer cet adjectif désormais infâmant. Il y a un exemple tout récent : en Belgique, l’économiste et historien des idées économiques Paul Jorion vient de valser hors de son université parce qu’il travaillait sur des filons non orthodoxes de la pensée économique, filons hétérodoxes parce que tenant compte des facteurs sociaux et historiques dans la nécessaire démarche de l’économiste politique. Une économie, pense Jorion, surtout à la suite du Marx sociologue et de Keynes, est nécessairement imbriquée dans une société qui, elle, a une histoire dont tout praticien dans la sphère publique est obligé de tenir compte. Une économie ne peut se résumer à un fatras de théories mathématiques ou de statistiques toujours éphémères par définition. Les travaux de Jorion peuvent être lus en parallèle avec ceux de l’école canadienne dite de l’« écosociété », qui dénonce avec brio et minutie la « tyrannie de la valeur ». La recherche d’une telle hétérodoxie non oblitérante se retrouvait déjà dans le programme socialiste de Diederichs, dans les grands noms de l’école historique allemande, dans l’œuvre de François Perroux aux temps bien révolus (hélas !) de la France gaullienne d’après l’aventure algérienne. Aujourd’hui, ce que les historiens français de l’économie Jean-Marie Albertini et Ahmed Silem ont appelé justement les théories hétérodoxes, dans un manuel très répandu mais trop peu écouté et mis en pratique, sont le réservoir des idées rénovatrices que le monde attend. Preuve, une fois de plus, que les idées de la « révolution conservatrice », qui prônaient des pratiques hétérodoxes de l’économie, sont bel et bien immortelles.

Les auteurs de la Révolution conservatrice sont toujours cités par de
nombreux penseurs actuels, en quoi les idées qu’elle mettait de
l’avant sont elles encore actuelles ?


En fait, je viens de répondre à votre question mais, forcément, de manière partielle car le corpus assimilable à la « révolution conservatrice » et à la renaissance allemande du 19ème siècle englobe l’ensemble des sciences humaines que je ne peux aborder de façon exhaustive dans le cadre d’un modeste entretien. La pertinence actuelle de cet ensemble très vaste vient qu’il table sur des pensées organiques, celles mises en exergue par Gusdorf (cf. supra), alors que le système se pétrifie sous nos yeux à cause de son mécanicisme méthodologique initial et de son économisme statistique qui ne résout aucun problème. Pour camoufler cet échec, le système peinturlure ses discours incantatoires d’une forte couche de moraline insipide à laquelle plus aucune personne intelligente ne peut encore croire. En politique internationale, le refus de prendre en compte les linéaments des autres civilisations, dont celles de Chine et d’Inde qui sortent d’une longue léthargie, dont les filons chiites et alaouites du Levant et d’Iran, conduit à l’impasse. Il y a d’autres valeurs que celles énoncées à Washington ou dans le Paris de BHL. Armin Mohler, suite à Karl Jaspers qui patronnait sa thèse, disait que la « révolution conservatrice » (et nous ajouterions le romantisme décrit par Gusdorf et la renaissance allemande explicitée par Watson) inaugurait une nouvelle « période axiale » de l’histoire. Or, Max Weber et Julien Freund nous ont appris que les valeurs, générées par les périodes axiales, sont immortelles. Elles peuvent connaître des périodes de dormition, disait aussi Venner, mais, inévitablement, irrémédiablement, elles reviendront à l’avant-scène, en dépit et au grand dam des forces du non-être (Parvulesco) qui ont cherché à les étouffer.


(Forest-Flotzenberg, octobre 2015).

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Steuckers/Révolution conservatrice

vendredi, 23 octobre 2015

HUGO FISCHER: EL MAESTRO OCULTO DE ERNST JÜNGER

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HUGO FISCHER: EL MAESTRO OCULTO DE ERNST JÜNGER

EL MAGISTER NIGROMONTANUS
 
Manuel Fernández Espinosa

Ex: http://movimientoraigambre.blogspot.com

hugofischer.jpgCuando estos días prepárabamos el excursus a la "Elucidación de la tradición", dedicado en dos entregas (I parte y II parte) a considerar la noción de "tradición" en Ernst Jünger, nos asaltó un tema que hace tiempo acariciábamos la idea de tratar: el de la figura de uno de los maestros que más influencia ejerció sobre el pensamiento de Ernst Jünger y que, en la bibliografía española sobre Jünger, apenas ha sido tratado. Me refiero a Ernst Hugo Fischer.
 
Jünger se refiere a él con profusión, pero de una forma dispersa. En los diarios alude a él casi siempre bajo el pseudónimo de "Magister", aunque también lo cita por su nombre de pila y apellidos. En las novelas "Sobre los acantilados de mármol" y "Heliópolis" se refiere a él con el sobrenombre de "Nigromontanus", en "Visita a Godenholm" germaniza Jünger el "Nigromontanus" pudiéndosele identificar con el personaje de "Schwarzenberg" (Montenegro, que diríamos en castellano). Hay en torno a Hugo Fischer un halo de misterio que el mismo Jünger contribuye a crear y planea en toda la obra jüngeriana en la figura del maestro (aunque no todos los personajes puedan identificarse con éste de carne y hueso) que inicia en los secretos de una sabiduría capaz de superar el nihilismo.
 
Ernst Hugo Fischer nació en Halle an der Saale el 17 de octubre de 1897. La Primera Guerra Mundial lo dejó mutilado y, licenciado por invalidez, se emplea a partir del 1918 al estudio concienzudo y multidisciplinar en la Universidad de Leipzig, donde años más tarde lo conocería Jünger. Los intereses "científicos" de Fischer son múltiples: estudia Historia, Filosofía, Sociología, Psicología y se convierte en un reputado orientalista, doctorándose el año 1921 con la tesis titulada "Das Prinzip der bei Gegensätzlichkeit Jakob Böhme" (El principio de la oposición en Jakob Böhme). Resulta curioso que Ernst Jünger que era unos años mayor que Fischer (Jünger nació en 1895 y Fischer en 1897) le llame hasta el final de sus días "Maestro", pero tendríamos que tener en cuenta que Jünger llegó a la Universidad cuando Fischer le llevaba en ella unos años de ventaja. Cuando Jünger llegó a Leipzig, Fischer era ya uno de los polígrafos más importantes de Europa, pero eso sí: siempre en la sombra, con una discreción que raya el secreto, estudiando y viajando sin cesar y ejerciendo su magisterio a la manera de un maestro oculto de esos que nos hablan las tradiciones orientales como el taoísmo.
 
En 1921 viajó a India, en 1923 estuvo en España. Desde 1925 a 1938 ejerció la docencia en la Facultad de Filosofía de la Universidad de Leipzig, asociándosele con Arnold Gehlen. Su nacionalismo alemán fue una constante en él, militando en los círculos nacional-revolucionarios, trabando relación incluso con el nacional-bolchevique Ernst Niekisch, amigo de Jünger. Emigró de Alemania en 1938,  pues los nazis lo encontraron sospechoso por sus análisis filosóficos del marxismo, expresados en "Karl Marx und sein Verhältnis zum Staat" (Karl Marx y su informe al Estado) y "Lenin: el Maquiavelo del Este", por lo que terminó estableciéndose en Noruega, donde fue Director del Instituto de Investigación de la Sociología y la Enseñanza en Oslo. Más tarde se trasladó a Inglaterra. Siguió viajando a la India, incluso fue profesor en la Universidad de Benarés y regresó a Alemania en 1956, ocupando la cátedra de Filosofía de la Civilización en la Universidad de Múnich. Siguió estudiando, escribiendo y publicando, aunque sin éxitos rotundos que pusieran su figura filosófica en primera línea mundial. Su último libro lo dio a la estampa en 1971, bajo el título "Vernunft und Zivilisation" (Razón y Civilización) Falleció el 11 de mayo de 1975 en Ohlstadt (Baviera).
 
Su pensamiento fue evolucionando, pero siempre se mantuvo hipercrítico contra la modernidad y anticapitalista, siendo uno de los cerebros de la Revolución Conservadora alemana y tanteando todas las formas posibles de combatir lo que consideraba el mal absoluto: la modernidad y el capitalismo, para establecer un orden de nuevo cuño. Uno de los que más ha contribuido a darlo a conocer fue, como dijimos arriba, Ernst Jünger. Más que un exhaustivo seguimiento y localización de las abundantes citas que Jünger dedicó a Fischer a lo largo de toda su obra, merece la pena destacar el marcado carácter metafísico (podríamos decir que hasta místico) que imprimió a la visión del mundo jüngeriana. En "Heliópolis" el protagonista revela que una de las enseñanzas que recibió de su maestro "Nigromontano" era "que la naturaleza interior del hombre debe hacerse visible en su superficie como la flor que nace del germen". La idea se repite al final de la novela: "Creemos que su intención [la de Nigromontano/Fischer] es saturar la superficie con profundidad, de modo que las cosas sean al mismo tiempo simbólicas y reales".
 
En "Sobre los acantilados de mármol" se habla de un misterioso artilugio que Nigromontanus había dado a los hermanos que protagonizan la novela: "Para consolarnos, sin embargo, poseíamos el espejo de Nigromontanus, cuya contemplación (...) siempre nos serenaba". Dicho espejo tenía las supuestas propiedades de "concentrar los rayos solares sobre un punto en el que inmediatamente se producía un gran fuego. Las cosas que, tocadas por aquel ardor, se incendiaban, entraban en la eternidad de una manera que, según Nigromontanus, no podía comparse ni a la más fina destilación. Nigromontanus había aprendido aquel arte en los conventos del lejano Oriente, donde los tesoros de los difuntos son destruidos por las llamas, a fin de que puedan entrar en la eternidad en compañía de éstos".

Habida cuenta de que "Sobre los acantilados de mármol" es una novela que bien mereciera calificarse como "realismo mágico", sin regatearle su condición de "distopía", haríamos bien en pensar que más que un artefacto, el "espejo de Nigromontanus" sería algo así como una posible técnica de meditación inspirada en los saberes ocultos del extremo oriente (me pregunto, no sin advertir que me aventuro a equivocarme: ¿sería un mandala?.) A tenor de ello merece la pena recordar las enigmáticas palabras que Jünger escribe en "El corazón aventurero. Figuras y caprichos": "Entre los arcanos que me reveló Nigromontanus figura la certeza de que entre nosotros hay una tropa selecta que desde hace mucho tiempo se ha retirado de las bibliotecas y del polvo de las arenas, para consagrarse a su trabajo en el más recóndito cenobio y en el más oscuro Tíbet. Él hablaba de hombres sentados solitariamente en estancias nocturnas, imperturbables como rocas, en cuyas cavidades centellea la corriente que afuera hacer girar toda rueda de molino y que mantiene en movimiento el ejército de las máquinas; pero la energía de estos hombres permanece extraña a todo fin y se recoge en sus corazones, que, como matriz caliente y vibrante de toda fuerza y poder, se sustrae para siempre a cualquier luz externa".
 
Como quiera que sea la relación entre Ernst Jünger y este filósofo desconocido fue muy estrecha, incluso Jünger alude a viajes que hicieron juntos, pasando por el Golfo de Vizcaya en el barco "Iris" por ejemplo. Sabemos, por los diarios de Jünger, que todavía en 1968 el filósofo Fischer visitaba Mallorca, pero nos gustaría saber los lugares que recorrió en su viaje a España en 1923 o en otras de sus visitas. Estamos convencidos de que en Hugo Fischer, ese desconocido para la filosofía y la cultura española, estamos ante un maestro oculto cuya labor científica no ha sido todavía, por las razones que sean, lo suficientemente divulgada.
 
BIBLIOGRAFÍA:
 
Jünger, Ernst, "Visita a Godenholm".
Jünger, Ernst, "Heliópolis".
Jünger, Ernst, Diarios: Radiaciones I y II, Pasados los Setenta I, II, III, IV, V.
Jünger, Ernst, "Sobre los acantilados de mármol".
Jünger, Ernst, "El corazón aventurero".
 
Enlaces de interés:
 
Gajek, Bernhard, "Magister-Nigromontan-Schwarzenberg: Ernst Jünger und Hugo Fischer". Revue de littérature comparée. 1997
 

samedi, 17 octobre 2015

Sur Drieu la Rochelle + entretien avec Frédéric Saenen

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Drieu la Rochelle, l’homme qui ne s’aimait pas

Ex: http://www.valeursactuelles.com

Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945), l'écrivain du manque et de l'insécurité.

Subtil. Une analyse synthétique du parcours et de l’oeuvre d’un écrivain torturé et essentiel.

GillesL._SX301_BO1,204,203,200_.jpgOn a tant écrit sur Drieu. On a un peu l’impression qu’aujourd’hui, le mieux, pour l’évoquer, est encore de le relire. Il y a eu Drieu le petit-bourgeois déclassé, disséqué par François Nourissier — un expert —; il y a eu le souvenir de l’ami, par Berl dans Présence des morts (magnifique évocation d’un adolescent éternel — et c’est compliqué, signifie Berl, lorsqu’on a 50 ans… —) ; il y a eu l’ami encore, par Malraux dans ses entretiens avec Frédéric Grover, ou par Audiberti, dans Dimanche m’attend, un des rares présents aux obsèques de Drieu, en dépit du contexte et en vertu d’une fidélité amicale certaine ; il y a eu Michel Mohrt et l’évocation de Fitzgerald à propos de Drieu, son “cousin américain” (voir leurs rapports avec les femmes, l’argent et la mélancolie).

Il y a eu, aussi, ceux qui ont découvert Drieu par le film de Louis Malle, le Feu follet — bon film mais caricature figée, selon nous, de ce que peut devenir Drieu si l’on s’en tient à ce livre. Un des plus aboutis littérairement, certes, mais un des moins fidèles à ce que nous évoque l’homme Drieu, en fait. Très abouti, alors que Drieu n’est que boiterie, manque — c’est aussi sa qualité. Drieu se ressemble dans Gilles ou dans Rêveuse bourgeoisie, lorsqu’il bâcle les fins ou impose ses tunnels. Là, on a l’impression d’éprouver viscéralement, intimement, la pente de Drieu : Drieu ne s’aime pas, et le fait savoir, se sabote — et personne n’est dupe. Le prodige, le “grand-écrivain”, c’était l’autre ami, Aragon. Le Feu follet, c’est un accident de parcours, si l’on ose. Évidence : relire Aurélien et Gilles, et éprouver la virtuosité d’Aragon et la maladresse, parfois, de Drieu, sa marque et son charme.

Dans le Feu follet, le décadent morbide, le suicidaire, le “drogué”, toute cette panoplie assez génialement démontée par Bernard Frank dans la Panoplie littéraire est surlignée, pain béni pour la caricature — et on n’y a pas coupé, jusqu’à réduire Drieu au Feu follet. Et passer d’abord à côté de l’homme, puis de ses livres. Frédéric Saenen, dans une synthèse récente, analyse de concert son parcours et son oeuvre, avec un surplomb qui atteste sa connaissance intime de l’un et de l’autre — et redonne sens (pluriel) et relief à une aventure complexe et polymorphe qui est aussi un moment de la littérature du XXe siècle.

Drieu la Rochelle face à son oeuvre, de Frédéric Saenen, Infolio, 200 pages, 24,90 €.

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Drieu, l’homme précaire

Entretien avec Frédéric Saenen

Propos recueillis par Daniel Salvatore Schiffer

Ex: http://www.jeudi.lu

La polémique a enflé lorsque La Pléiade a publié Drieu la Rochelle, écrivain doué mais qui signa quelques-unes des pages les plus déshonorantes de la collaboration des intellectuels au temps du nazisme. C’est le bilan d’une œuvre contrastée que Frédéric Saenen tente de faire dans son livre «Drieu la Rochelle face à son œuvre»*. Pari osé mais réussi!

Le Jeudi: «L’avant-propos de votre dernier essai ne laisse planer aucun doute: « Peut-être l’heure a-t-elle sonné de tenter le bilan d’une œuvre multiforme, dont la valeur exacte est toujours occultée par les choix idéologiques de son signataire », y spécifiez-vous.»

Frédéric Saenen: «Pierre Drieu la Rochelle, écrivain français de l’entre-deux-guerres, et même l’un des plus représentatifs, avec Louis-Ferdinand Céline, de cette infâme nébuleuse que fut la collaboration, provoque encore aujourd’hui, dès que son nom est prononcé, l’opprobre, sinon le rejet, voire le scandale. Une chose, cependant, le distingue, outre son indéniable talent littéraire malgré quelques inégalités, des autres écrivains «collabos», tels Robert Brasillach ou Lucien Rebatet: c’est l’issue fatale – puisqu’il se suicida en mars 1945, alors que des poursuites judiciaires étaient lancées contre lui – de son parcours existentiel, particulièrement tortueux, difficile et conflictuel. Ainsi, sept décennies après ce suicide, ai-je pensé que l’heure était venue de se pencher de manière un peu plus approfondie, rigoureuse et nuancée à la fois, sur cette œuvre dont la qualité littéraire se voit encore contestée par les choix politiques, condamnables tant sur le plan philosophique qu’idéologique, de son auteur.»

Le Jeudi: «La tentation du suicide ne fut-elle pas une sorte de « constante existentielle », par-delà ce pénible sentiment d’échec qui l’animait vers la fin de la guerre, pour Drieu tout au long de sa vie?»

F.S.: «Drieu a toujours entretenu, dès son plus jeune âge, un rapport étroit avec la mort, et donc avec l’idée du suicide, qui l’avait en effet déjà tenté, plus d’une fois, dans sa vie. C’est là un des thèmes de prédilection, objet de fascination et de répulsion tout à la fois, des écrivains ou artistes dits « décadents », dont Drieu fut, en cette époque trouble qu’a été l’entre-deux-guerres, un des épigones. Le héros ou, plutôt, l’anti-héros d’un roman tel que Le feu follet se suicide d’ailleurs.»

DrieucGpwckSL._SX.jpgLe Jeudi: «Dans quelles circonstances précises Drieu s’est-il suicidé?»

F.D.: «Le 30 août 1944, une commission rogatoire est établie contre lui. Elle sera suivie d’une procédure d’enquête, ainsi que de l’élaboration d’un dossier d’instruction contenant, entre autres documents accablants, ses articles publiés dans les journaux collaborationnistes. En février 1945, il apprend qu’un mandat d’amener a été lancé contre lui. Il risque, à l’instar de Brasillach, fusillé devant un peloton d’exécution, la peine de mort, promulguée par ce que l’on appelait, après la Libération, le « comité d’épuration ». Ainsi, se sachant parmi les « perdants » et résolu donc à se condamner par lui-même, plutôt que d’avoir à affronter ses juges, Drieu choisit-il, comme il le confie dans son Journal, cette « suprême liberté: se donner la mort, et non la recevoir ». Quelques jours après, le 15 mars 1945, il se suicide en absorbant une forte dose de médicaments, du Gardénal, qu’il associe à l’inhalation de gaz. Sur un billet laissé à sa femme de ménage, il avait écrit ces mots: « Gabrielle, laissez-moi dormir cette fois »…»

Le Jeudi: «Conclusion?»

F.S.: «Il y avait indubitablement là, quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Drieu, une certaine grandeur d’âme. Ce fut, quoi que l’on puisse penser du suicide, un geste non seulement courageux, paré d’une réelle noblesse d’esprit, mais aussi un acte que vous pourriez qualifier d’éminemment dandy: une esthétique de la liberté individuelle doublée d’une souveraine affirmation de solitude, et qui, comme telle, contribua considérablement à édifier sa légende, fût-elle tragique!»

Le Jeudi: «Mais vous posez également, dans la foulée de ce dramatique constat, un certain nombre de questions, toutes aussi légitimes que pertinentes!»

F.S.: «Je l’espère, car, au-delà de la simple quoique embarrassante question « Pourquoi lire Drieu aujourd’hui? », s’en posent, tout naturellement, d’autres. Comment, par exemple, approcher cet auteur que tout éloigne de nos repères habituels et de nos codes actuels? Quelle place occupe-t-il au sein des lettres françaises d’aujourd’hui? Quel sens donner à son œuvre, pour nous, hommes et femmes du XXIe siècle? A-t-il encore quelque chose à nous dire, lui qui se compromit avec l’une des pires idéologies – le fascisme – du XXe siècle? Ainsi ne s’agit-il en rien, dans mon livre, de réhabiliter l’homme Drieu, mais bien, seulement, de reconsidérer l’authentique écrivain qu’il fut.»

Question de méthode

Le Jeudi: «Votre livre se présente donc comme une analyse circonstanciée de son œuvre plus que comme une biographie?»


F.S.: «Certes le rapport à la biographie, à la psychologie profonde de ce personnage éminemment complexe, parfois contradictoire et souvent ambigu, est-il indispensable afin de cerner les fantasmes directeurs de sa création fictionnelle, les axes majeurs de sa pensée, l’évolution de sa réflexion politique, mais cet aspect, quoique important, reste cependant secondaire dans mon essai, qui est, plus fondamentalement, une monographie.»

Le Jeudi: «C’est-à-dire?»

F.S.: «L’œuvre de Drieu est certes multiforme, mais lui-même s’employait sans cesse, ainsi qu’il l’affirme dans sa préface, à la réédition, en 1942, de Gilles, peut-être son roman le plus connu, à y souligner « l’unité de vues sous la diversité des moyens d’expression, principalement entre (s)es romans et (s)es essais politiques ». Ainsi la principale caractéristique de mon étude, qui, je crois, la rend originale, différente de tout ce qui a été effectué autour de la question Drieu, repose-t-elle sur le fait de ne pas dissocier l’homme de lettres et l’homme d’idées. Le romancier y est traité sur le même pied que l’essayiste. Telle est la raison pour laquelle j’ai intitulé mon avant-propos « Drieu au miroir ».»
Une «bibliothèque-miroir»
ou le paradoxal «mentir-vrai»

Le Jeudi: «Vous y parlez même de « bibliothèque-miroir »!»

F.S.: «L’une des originalités de Drieu est d’avoir pratiqué, plus que n’importe quel autre des auteurs français de l’entre-deux-guerres, une « littérature de la sincérité », franche et parfois crue, sinon cruelle, voire brutale, jusqu’à désarmer, souvent, le lecteur non averti. C’est ce que Louis Aragon, ami de Drieu, appelait, d’une formule aussi paradoxale que magistrale, le « mentir-vrai »!»

Le Jeudi: «Vous appliquez aussi à Drieu l’expression d' »homme précaire », forgée par un autre de ses amis, André Malraux »! Quelle en est la signification profonde?»

F.S.: «Drieu avait une conception du monde basée sur son vécu personnel: des expériences intenses, parfois traumatisantes, mais qui étaient aussi l’inconfortable lot de sa propre génération, de ce contexte déchiré dans lequel il vivait. C’était un écrivain de son temps, pour le meilleur et, hélas, pour le pire! Ainsi, s’il est exact qu’il avait une vision plutôt lucide de la vie, il est tout aussi vrai qu’il s’aveugla sur le plan idéologique. Ce fut donc, souvent, un individu instable et tourmenté, un écorché vif, un dépressif oscillant entre indécision caractérielle et exercice spirituel, un mélange d’idéalisme et de pessimisme, un alliage d’exaltation et de désespérance, un mixte d’élan vital et de pulsion mortifère. Bref: un être double, avec ce que cette dualité suppose de contradictions, d’incohérences, d’errances, de reniements, d’apories, d’inexcusables erreurs de jugement. C’est pour cela que j’ai tenté, dans mon livre, de le comprendre, intellectuellement, sans jamais toutefois le justifier, politiquement. Il n’y a, dans mon travail, ni complaisance ni indulgence, encore moins d’empathie suspecte, à l’égard de Drieu. J’espère, tout simplement, que Drieu redevienne ainsi, après ces années de purgatoire, sinon un être fréquentable, du moins un écrivain à redécouvrir. Car il est vrai que le seul nom de Drieu évoque, encore aujourd’hui, l’une des pages les plus sombres de l’intelligentsia française. Il continue à traîner, dans son infernal sillage, une obsédante odeur de soufre!»

Le Jeudi: «Force est cependant de constater que son entrée dans La Pléiade, n’aura pas atténué, sur ce point, la controverse.»

F.S.: «Oui, mais, en même temps, cette publication de son œuvre – ses écrits littéraires puisqu’il s’agit exclusivement là de ses romans, récits et nouvelles, et en aucun cas de son « Journal », encore moins de ses pamphlets, lettres ou articles de journaux** – aura finalement apporté un fameux démenti à sa prétendue relégation dans l’enfer de la bibliothèque du XXe siècle. Drieu, c’est, par-delà cette part maudite de son personnage, un inséparable mélange de rêve et d’action, où l’encre de l’écriture jaillit après le sang de l’existence!»

* Publié chez Infolio (Lausanne-Paris).
** Cette édition dans la «Bibliothèque de La Pléiade» (Gallimard) a pour intitulé exact: «Romans, récits, nouvelles».

samedi, 10 octobre 2015

Mit welchen Aufträgen waren Friedrich Hielscher und Ernst Jünger nach 1933 unterwegs?

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Mit welchen Aufträgen waren Friedrich Hielscher und Ernst Jünger nach 1933 unterwegs?

Rechtselitäre Schwarz-, Quer- und Geheimfröntler - Bereit gehalten für einen etwaigen Militärputsch?
 
Ex: http://studgenpol.blogspot.com

Hier auf dem Blog sind schon zwei Beiträge veröffentlicht worden zu dem Vordenker der heutigen christlichen Rechtskonservativen, bzw. der "Neuen Rechten" mit Namen Friedrich Hielscher (1902-1990), und zwar:

 
 
hielscher+I+L._SX308.jpgEin dritter Blogbeitrag zu diesem Vordenker aus dem Mai 2012 ist bislang nie veröffentlicht worden. Er soll hiermit veröffentlicht werden. Inzwischen ist auch eine neue Biographie über Friedrich Hielscher erschienen:
  • Lehner, Kurt M.: Friedrich Hielscher. Nationalrevolutionär, Widerständler, Heidenpriester. Schöningh Verlag, Paderborn 2015 (233 S.),
die vor knapp zwei Wochen auch in der rechtschristlichen Wochenzeitung "Junge Freiheit" besprochen worden ist:
  • Weißmann, Karlheinz: Eigentümlich eigenwillig. Der Nationalrevolutionär und Religionsphilosoph Friedrich Hielscher im biographischen Fokus. In: Junge Freiheit, 28. August 2015, S. 21
(Mit Dank an einen Hamburger Blogleser für die Zusendung dieser Buchbesprechung!) Karlheinz Weißmann lässt in dieser Buchbesprechung womöglich eine größere innere Distanzierung von diesem "Vordenker" erkennbar werden, als man das bislang von Autoren seines Schlages zu hören bekommen haben mag. (Aber das kann auch - nach beiderlei Richtungen hin - ein Irrtum sein. Man hält sich ja immer gerne alle Türen offen ...) Seine Rezension enthält jedenfalls mehrere Absätze, die als willkommene inhaltliche Ergänzung und Bestätigung der beiden genannten, hier schon erschienenen Blogbeiträge dienen können. Deshalb sollen diese Absätze angeführt werden. 1932, so schreibt Weißmann, habe Hielscher erkannt, 
dass das entscheidende Feld überhaupt nicht der Staat, sondern die Religion sei. In der Folge konzentrierte er sich auf die Schaffung eines Bundes, der in vielen Zügen Ähnlichkeit mit dem des verhassten Konkurrenten Stefan George hatte, aber in seinem Anspruch weit darüber hinaus ging.
Für diese Glaubensgemeinschaft erarbeitete Hielscher nun eine "Liturgie" (Hervorheb. nicht im Original):
So hat Hielscher zwar gegenüber Außenstehenden ein großes Geheimnis um seine Konzeption gemacht, konnte aber nicht verhindern, dass durch enttäuschte Anhänger bekannt wurde, in welchem Ausmaß er seine Verkündigung abänderte, von den germanischen Göttern zu den keltischen überging und schließlich bei einem Monotheismus landete, der sich auf irritierende Weise jüdischer Formeln bediente.
Grins. Irritierend kann das natürlich für Leser dieses Blogs keineswegs sein. Haben wir doch schon im oben genannten zweiten unserer Blogartikel anhand genauer Lektüre des Buches "Das Reich" dargelegt - was auch immer wieder in der Zeitschrift "Sezession" hindurchklingt (etwa in einem dort vor Jahren gebrachten Aufsatz des katholischen Philosophen Spaemann) -, dass der Bezug zum Judentum sowohl bei der Zeitschrift Sezession allgemein wie bei Friedrich Hielscher im Besonderen ein sehr "besonderer" immer schon war und gar nicht erst werden musste. Woraus sich fast zwanglos die Schlussfolgerung ergibt, dass dieser sehr besondere Bezug zum Judentum nur zuvor bei der Verehrung germanischer oder keltischer Götter verbrämt werden musste, um überhaupt in jenen religiös interessierten Kreisen, die sich vom (jüdischen) Christentum abgewandt hatten, Anklang finden zu können. Lauschen wir also dem gewiss keinesfalls besonders "irritierten" Karlheinz Weißmann weiter:
Dazu kam noch der dramatische Wechsel in Bezug auf die Lehre vom unfreien hin zum freien Willen, das Ganze weiter kombiniert mit einer Art rationalistischer Esoterik und schließlich noch bereichert um Vorstellungen der Freimaurerei.
Ach ja, und wenn man nun sagen würde, da wäre gar nichts durch Vorstellungen der Freimaurerei "bereichert" worden, sondern diese Vorstellungen bildeten immer schon den Kern jener Religiosität, auf die der gute Friedrich Hielscher hinaus wollte, der ja nach 1945 dann auch ganz offen Freimaurer geworden ist, so würde man sicherlich ganz und gar falsch liegen!! "Völkische" Freimaurerei jedenfalls, Orakelgesellschaften wie Thule-Orden, Bund der Guoten, Ariosophen und Vril-Gesellschaft. Die alle gar nichts anderes waren als Freimaurerei. Oder sagen wir besser, die Freimaurerei waren für - - - "Freimaurergegner". ;) (In der Geschichte des menschlichen Irrwahnes gibt es alles. - Alles.) Der, wie gesagt, keineswegs besonders irritierte Karlheinz Weißmann (der sich ja übrigens auch von einem Herrn Lucke in den letzten Monaten viel zu lange viel zu wenig "irritieren" ließ in der sicher klugen "Strategie", sich immer alle Türen offen zu lassen) schreibt weiter:
Niemand außer Hielscher wusste, welchen zahlenmäßigen Umfang die Gemeinschaft eigentlich hatte, und ein hierarchisches System von "Enkeln", "Söhnen", "Vätern" und "Großvätern" führte dazu, dass die jungen Frontoffiziere in Bezug auf die Bewertung des Kriegsverlaufs kein Wort mitzusprechen hatten, sondern sich stattdessen die Weisung ihres ungedienten Meisters und und Älteren ohne militärische Erfahrung demütig anhören mussten.
Weißmann meint, hier hätte Hielschers "Arkandisziplin absurde Formen" angenommen. Dreimal laut gelacht. Weißmann sollte kein Vorstellungsvermögen darüber besitzen, dass in Geheimgesellschaften eigentlich immer die Absurdität vorherrscht, dass "Ungediente" es besser wissen als das doofe Fußvolk, die "Frontschweine"? Wie lächerlich! Was man der Leserschaft der "Jungen Freiheit" alles so zu bieten wagt. Und wieder einmal besonders auffallend, wenn dann ein Jürgen Elsässer mit solchen Augenwischern sich so herrlich versteht ... Aber all das nur nebenbei.

Jedenfalls: Wie kommt uns das alles doch so bekannt - und keineswegs "absurd" - vor. Das allseits beliebte "Wissensgefälle" von Geheimdiensten und Geheimgesellschaften. Jeder soll nur das wissen, was er zur Erfüllung speziell seiner Aufgabe benötigt ... Und Herr Weißmann sollte sich in seinem Leben noch nie in Lebensbereichen bewegt haben, in denen Wissensgefälle vorherrscht? Wer's glaubt, wählt Lucke, möchte man mal hier ein wenig burschikos sagen. Am Ende von solchem Wissensgefälle haben wir jedenfalls dann immer solche Dinge wie: NSU und RAF, Terrorismus hier und Terrorismus dort, Regierungsumsturz hier und Regierungsumsturz dort, Krieg hier und Krieg dort, Flüchtlingswellen hier und Flüchtlingswellen dort, Gutmenschentum hier und Gutmenschentum dort, Dunkelmenschentum hier und Dunkelmenschentum dort. Und keiner war's gewesen. Keiner.

Das ist ja der springende Punkt. Sondern Bönhard, Tschäpe und Mundlos waren es. Oder Lee Harvey Oswald. Oder Siegfried Nonne. Oder das deutsche Volk. Oder Adolf Eichmann. Schuldige müssen natürlich - mitunter - genannt werden. Sonst wird die Unruhe zu groß. Sonst kämen ja auch noch Leute wie Werner Best - also Freunde Ernst Jüngers - vor Gericht. Na, das wollen wir ja dann doch verhindern!

Nachdem wir jedenfalls diese Absätze aus der Weißmann-Besprechung zitiert haben, können wir den Anlass nutzen, den genannten, bislang unveröffentlichten Blogbeitrag aus dem Jahr 2012 hier folgen zu lassen. Er beinhaltet eine Art Zusammenfassung von vielen disparaten, verteilten Bloginhalten aus früheren Jahren, sowie ihre gedankliche Weiterführung, indem auf das Wirken des elitären Salons Salinger ab dem Jahr 1927 hingewiesen wird.

Hielscher - Jünger -Schmitt - Die intellektuelle "Reservearmee" der Wallstreet, des Vatikans und asiatischer Geheimorden für den Fall eines erfolgreichen deutschen Militärputsches gegen Hitler und seinen Krieg?
 
Was die reale und faktische politische Bedeutung von Friedrich Hielscher und seines Kreises betrifft, muss man beachten, dass weite Kreise innerhalb Deutschlands und in den Führungsetagen der anderen Großmächte für das Jahr 1932 ziemlich sicher einen neuen Weltkrieg erwarteten. Bei kaum jemanden werden diese geradezu religiösen Erwartungen eines neuen Krieges, ja, sein Herbeisehnen so deutlich wie bei Friedrich Hielscher und der Bibel seines Freundeskreises, seiner "Kirche", nämlich in seinem Buch "Das Reich" aus dem Jahr 1931. 
 
Die Kreise, die mit dem Ausbruch dieses Krieges an die Macht zu kommen hofften und glaubten, waren eben jene "nationalrevolutionären" Kreise der "Neuen Nationalisten", die spätestens mit der Reichskanzlerschaft des Kurt von Schleicher und mit seinen Querfront-Konzepten ihre politischen Ideale hatten verwirklichen wollen.
 
Von der "Schwarzen Front" (1930) über die "Harzburger Front" (1931) und die "Querfront" (1932) zur "Geheimen Front" (1933/34)
 
Es waren dies - neben anderen - die Kreise rund um den "Deutschen Herrenklub" (dem unter anderem Franz von Papen angehörte) und mehr wohl noch rund um den "Tatkreis", der von Hans Zehrer geleitet wurde. Werner Best hinwiederum hat damals wohl eher dem Herrenklub nahe gestanden. Seine Freunde Friedrich Hielscher, Ernst Jünger und andere standen dem Tatkreis nahe. Man verteilte sich, um überall einsatzbereit zu sein, um überall die "Eisen im Feuer" zu haben. Es wird hier auch viele Überschneidungen gegeben haben. In beiden Kreisen glaubte man - wie Hitler und die Nationalsozialisten - mit einer neuen "Herrenschicht" "Das Reich" oder "Das Dritte Reich" oder "Das Dritte Reich und die Kommenden" (nämlich die östlichen Buddhisten) schaffen zu können.
 
Insbesondere glaubten die mehr intellektuellen Kreise um Salinger, Zehrer, Hielscher, Best (Alexander Rüstow, Carl Schmitt ...) die mehr als proletenhaft empfundene NSDAP am langen Arm von der Macht entfernt halten zu können, bzw. zugleich doch auch ihre Machtstellung ausnutzen zu können und sie nach und nach "einbinden" zu können für die eigenen elitären, totalitären, priesterdiktatorischen ("theokratischen"), ordensartigen Zwecke. (Die Organisation des Staates selbst "als Orden", als totalitäre "[Einheits-]Kirche" und Priesterhierarchie ist der hier vorherrschende faschistische Grundgedanke. Und dies ist auch der faschistische Grundgedanke des zeitgleichen Julius Evola in Italien.)
 
Als dann all diese Pläne für so viele so plötzlich und überraschend Ende Januar 1933 mit der Ernennung Adolf Hitlers zum Reichskanzler "zunächst" einmal fehlgeschlagen waren, machten sich viele weiterhin Hoffnungen auf eine "Geheime Front" (so der "Jungdeutsche Orden", der "Bund der Guten" unter Kurt Paehlke, die Strasser-Brüder und andere) (vgl. Franz Wegener / Weishaar und der Bund der Guten). Auch zu diesem Zweck schon war es gut, sich in Positionen im neuen Staat hinein zu schieben oder diese Positionen zu behalten und auszubauen.

Einige blieben auf der Strecke ...
 
Die länger vorbereiteten Morde des "Röhm-Putsches" vom 30. Juni 1934 scheinen genau gegen diese "Geheime Front" und damit zum Teil auch gegen die vormalige Schleicher-Strasser(-Röhm[?])'sche "Querfront"-Politik gerichtet gewesen zu sein, die die NSDAP also offenbar immer noch fürchtete und brutalst einzuschüchtern bestrebt gewesen ist. Auch die Querfront-Intellektuellen selbst wären im Falle ihrer Machtübernahme vor ähnlichen Maßnahmen nicht zurückgeschreckt (siehe die Hielscher-Bibel "Das Reich"). Weshalb diese Morde von dieser Seite auch nur "kalt" registriert, bzw. "kalt"-enthusiastisch gerechtfertigt wurden (Carl Schmitt), quasi als eines der vielen "notwendigen" "Stahlgewitter" des weitergehenden "Dreißigjährigen Krieges". Nur dass "Proleten" "Edle" mordeten, war für die nationalrevolutionären Herrenschicht-Kreise womöglich ein Problem. Nicht jedoch, dass sie überhaupt mordeten.
 
Nach dieser endgültigen Entmachtung der rechtselitären Nationalrevolutionäre und "Neuen Nationalisten" durch den "Röhm-Putsch" setzten Friedrich Hielscher, Ernst Jünger, Friedrich Wilhelm Heinz, Carl Schmitt und andere dann endgültig in der Weiterverfolgung ihrer Ziele auf die Unterwanderung von Partei und SS durch die eigenen Leute. Dabei waren sie nicht zimperlich. - Aber was wollten sie dabei? Was hatten sie mit der "Querfront"-Regierung unter von Schleicher denn gewollt?
 
Für Carl Schmitt endete die "Unterwanderung" schon im Oktober 1936. Werner Best wurde 1940 in Nebenpositionen abgedrängt, behielt aber nicht geringe Macht in Frankreich und Dänemark bis 1945. Friedrich Hielscher und zahlreiche Freunde hielten sich im Umfeld des "Ahnenerbes" und konnten sogar einen Schüddekkopf - und wohl zahlreiche andere - ins Reichssicherheitshauptamt schieben.
 
Aber eigentlich haben sie alle außen- und kriegspolitisch nichts anderes gewollt als die NSDAP, nur dass eben jetzt die "proletarischere" NSDAP - und nicht sie selbst (also die vorgeblich "Intelektuelleren", "Überlegeneren", "Abgehobeneren", "Konspirativeren"), am Ruder waren. Wenn sie also in der Folge das Dritte Reich unterwanderten und gerne auch - im Zusammenwirken mit den Geheimdiensten unter Canaris und Best - die Kriegsbemühungen zunächst (bis 1940) anfeuerten und dann (ab 1940) dosiert sabotierten, so nicht etwa deshalb, weil sie die Verwirklichung der als bürgerlich-spießerhaft empfundenen demokratischen, rechtsstaatlichen Prinzipien im Dritten Reich vermissten, beziehungsweise weil sie etwa - Spaß beiseite!: "bürgerlich-spießerhaft" - seine Mordmoral verurteilen würden. 
 
Nein, nein, keineswegs. Sondern schlicht weil sie insgesamt selbst nicht jene Macht in Besitz hatten, von der sie zumindest bis Ende 1932 fast sicher geglaubt hatten, dass diese ihnen zufallen würde und deshalb auch zukommen müsse. Schlicht deshalb, weil der oberste religiöse Führer Adolf Hitler hieß - und nicht Friedrich Hielscher (oder Kurt Paehlke). Dieses ganze Intrigenspiel wurde bis 1945 weitergespielt und nach 1945 dann als "Widerstand" verkauft. Einige blieben auf der Strecke (Gerhard von Tevenar 1943, Kurt Paehlke 1945, Albrecht Haushofer 1945, Wolfram von Sievers 1946 ...). Andere hievten sich nach 1945 in neue Machtpositionen: Friedrich Wilhelm Heinz als erster Geheimdienstchef Adenauers. Andere sollten noch lange nach 1945 von ihren Auftraggebern ans Messer geliefert werden (vermutlich): Rudolf Diehl etwa.
 
Umstürzlerische Tendenzen im "Salon Salinger" seit 1927?
 
Schon im "Salon Salinger", der etwa seit 1927 bestand, hatte die politische Polizei der Weimarer Republik gefährliche Umsturz-Tendenzen vermutet (a):
Der jüdischstämmige Hans Dieter Salinger, Beamter im Reichswirtschaftsministerium und Redakteur der „Industrie- und Handelszeitung“, versammelte hier einen bunt zusammengewürfelten Kreis um sich. Neben Hielscher sind hier Ernst von Salomon, Hans Zehrer, Albrecht Haushofer, Ernst Samhaber oder Franz Josef Furtwängler, die rechte Hand des Gewerkschaftsführers Leipart, zu nennen.
Der Bombenleger Ernst von Salomon wurde im Dezember 1927 nach nur "symbolischer" Haft aus dem Zuchthaus entlassen (1, S. 889):
Am Tage seiner Entlassung lernt er Friedrich Hielscher kennen, der ihn mit dem Wirtschaftsexperten Hans Dieter Salinger in Kontakt bringt. (...) Außerdem trifft er Hans Zehrer, Dr. Erwin Topf, Albrecht Haushofer, Ernst Samhaber und Franz Joseph Furtwängler. Alle zusammen bilden den "Salon Salinger".
Und darüber heißt es weiter (1, S. 893):
Es waren meistens Journalisten (Salinger, Zehrer, Topf) junge Wissenschaftler (Haushofer, Samhaber), Privatgelehrte vom Schlage Friedrich Hielschers und Gewerkschaftler wie Furtwängler. Die Tätigkeit dieses "Salons" war nichts anderes, als jeden Freitag bei Salinger zusammen zu kommen, um über die unterschiedlichsten Dinge zu debattieren. (...) Es war dieser "Salon" eben nicht ein Verschwörernest, wie die "politische" Polizei der Republik annahm, wo konkreter umstürzlerische Pläne geschmiedet wurden und mit Dynamit konkretisiert wurden.

Aber eben doch ...:

 ... Alles zusammengenommen eine politisch hochbrisante Gruppierung, die zu allem imstande schien.
Verneinende Bejahung nennt man das. Oder wie? Jedenfalls: Auch der Schriftsteller Alfred Bronnen, der trotz all seiner Bemühungen die proletarierhaften Nationalsozialisten nicht von seiner "arischen" Herkunft überzeugen konnte, tummelte sich in diesem Kreis (2, S. 423):
Das Phänomen Bronnen indes hatte eine große Anzahl von Freunden in Bogumils (= F. Hielschers) Wohnung gelockt. Hans Dieter Salinger, der mittlerweile auch den wirtschaftspolitischen Teil des "Vormarsch" betreute, saß seiner Gewohnheit gemäß mit untergeschlagenen Beinen auf dem Sofa, Hans Zehrer (...), Otto Strasser war in Begleitung von Herbert Blank (...) erschienen, (...) Samhaber war da, Friedrich Georg Jünger, der Bruder von Ernst, und natürlich eine Anzahl von Jünger-Jüngern, die zu Füßen des Meisters kauerten.
Man kann auch sagen, diese Kreise blieben auch nach 1934 "in Bereitstellung" für den Fall, dass - z.B. - ein eher unerwarteter aber dennoch nicht unmöglicher Militärputsch "nationalkonservative Intellektuelle" gebrauchen sollte. So weit kann man sicherlich gehen, wenn man ihre "Widerstands"-Tätigkeit definieren wollte. Ob ein Militärputsch gegen Hitler etwa im Jahr 1938 oder später - der ja immer vor allem der Kriegsvermeidung oder Kriegsbeendigung hätte dienen sollen (also der schlimmstmögliche Fall für das Weltbild eines Friedrich Hielscher und damit sicherlich auch eines Jünger) - mit solchen "nationalrevolutionären Intellektuellen" nicht auf geradestem Wege von "dem Regen in die Traufe" geführt worden wäre, steht deshalb noch lange dahin.

Bereitstellung für einen - unerwarteteren - Militärputsch
 
Vielleicht wurden diese Kreise auch nur deshalb als "Widerstand" in "kritischer Distanz" zum Regime gehalten, um im Falle eines Militärputsches unter anderem Gewand völlig identisch auf der Linie weitermachen zu können, auf der man bis dahin jeweils schon mit Hitler und Konsorten marschiert war. Oberstes Leitziel musste ja bleiben, dass der Dreißigjährige Krieg Hielschers und Churchills den "Untergang des Abendlandes" zu vollenden hätte. - "So oder so".
 
Nach 1945 konnten sich Jünger, Schmitt und Hielscher in der beruhigenden Sonne wärmen, dass es ja "zum Glück" insgesamt doch noch ohne ihr direktes Eingreifen so weit gekommen war, wie es sowieso hätte kommen sollen und müssen. Zumindest gemäß den ideologischen, gesellschaftlichen Selbstmordprogrammen, die sie in ihren Köpfen herumwälzten.

So konnten die Hielscher, Jünger, Best, Schmitt und Konsorten ihren Lebensabend verbringen, sei es beleidigt (Schmitt), "großsegnieurhaft" (Jünger), die SS-Vergangenheitsbewältigung dirigierend (Best), kleinkariert an "Kirche" bastelnd (Hielscher). Auf jeden Fall waren es langwieirig sich hinziehende Lebensabende, die noch heute ganze Heere von Schreiberlingen in der Aufarbeitung dieser Lebensabende auf Trab hält. Von der großen Bühne des Weltgeschehens waren sie abgetreten, sie wurden kaum noch gebraucht und gaben zu diesem dementsprechend mehr oder weniger nur noch ihre griesgrämlichen, nichtssagenden und verhüllenden Kommentare ab.
____________________________________________
  1. Am Zehnhoff, H.W.: Der Fall Ernst von Salomon. Aktionen und Standortbestimmung eines preussischen Anarchisten in der Weimarer Republik. In: Revue belge de philologie et d'histoire, Année 1977, Volume 55, Numéro, 55-3, pp. 871-896
  2. Aspetsberger, Friedbert: Arnolt Bronnen. Biographie. Böhlau, Wien u. a. 1995 (Google Bücher)

lundi, 31 août 2015

Das Ideal der Schöpfung

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Das Ideal der Schöpfung

von Yannick Noe

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Yannick Noe wandelte auf den Spuren von Arno Breker und verschaffte sich einen Eindruck von der Kunstausstellung im Schloss Nörvenich.

Arno Breker ist die umstrittenste Künstlerpersönlichkeit des 20. Jahrhunderts. Niemand polarisierte durch seine Werke mehr als dieser Künstler, der in der Zeit des Nationalsozialismus als Hitlers „Lieblingsbildhauer“ galt und vor allem durch überdimensionale Büsten, Skulpturen und Reliefs weltweite Aufmerksamkeit erregte.

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Leitbilder für Kultur, Identität und das eigene Sein

Wer heutzutage Brekers Werke real erleben möchte, hat dazu nur wenige Möglichkeiten. Das Schloss Nörvenich bei Düren bietet laut dem eigenen Netzauftritt die „größte öffentlich zugängliche Sammlung von Werken des Bildhauers, Grafikers, Zeichners und Architekten“. Daher war es nur logisch dem Museum Arno Breker im Schloss einen Besuch abzustatten.

Vor den Toren des Schlosses fiel mir zuerst auf, dass die wohlbekannte „Promotheus“-Skulptur Brekers, sonst auf allen Bildern des Schlosses groß präsentiert, den Innenhof nicht mehr schmückte, nein, sie fehlte sogar gänzlich. Am Haupteingang, flankiert von den „Royalen Löwen“ empfing mich ein Mann, John Bodenstein, Besitzer des Schlosses und Sohn des Kunsthändlers Joe Bodenstein, der schon Verleger Brekers war und eine persönliche Beziehung zu ihm pflegte.

Nazikunst?

Er führte mich mit großer Begeisterung durch die Räume und Säle, zeigte mir seine Publikationen zu Breker und erklärte, dass er vor einigen Jahrzehnten noch große Probleme hatte, Kunst, die als Nazikunst gilt, auszustellen. Jetzt hätte sich aber die Denkweise geändert und selbst die Bundesrepublik wäre insgeheim interessiert, Brekers Werke ausfindig zu machen und zu sammeln. Aufgrund von Erbansprüchen der Kinder würden immer mehr Originale zurückgeführt werden, vieles hätte man verkaufen müssen, um Restaurierungen am Schloss durchführen zu können. Original-​Zeichnungen Brekers, seine Reliefs wie „Du und Ich“, „Apoll und Daphne“, die „Hl. 3 Könige“ oder seine großen Büsten wie die von Salvador Dalí, Gerhart Hauptmann, Heinrich Heine, Konrad Adenauer oder sein Selbstbildnis können aber noch bestaunt werden.

Gerade die Reliefs sind beeindruckend, da sie in der Tradition klassischer Werke stehen und einen direkten Bezug zur Antike vorweisen. Das Werk „Du und Ich“ ist besonders imposant, obgleich es von Schlichtheit dominiert wird. Frau und Mann stehen sich vollkommen unbekleidet gegenüber und halten sich an den Händen. Diese kleine Geste ist ausdrucksstark und verkörpert mit geringem Aufwand die enge Bindung der beiden, ihre Liebe und die unglaubliche Intimität dieses Momentes.

brekerxGGq1slbwszo4_400.jpgEin Europäer, dem das antike Erbe besonders wichtig war

Klare Formen, glatte Oberflächen und gut proportionierte, gepflegte Körper strahlen Stärke, Schönheit, Selbstbewusstsein und Identität aus. Kurz gesagt: Das Leitbild Brekers. Dieser sah sich selbst als Europäer, ihm war das Pflichtbewusstsein für das eigene Vaterland kein Fremdwort und so zog es ihn Anfang der 30er Jahre wieder heim von Paris nach Deutschland. Breker sprach sich in seiner Zeit immer wieder für ein Europa der Vaterländer aus und war strikter Verfechter der christlich-​abendländischen Kultur mit antiker Prägung. Das Ideal der Schöpfung, der Spiegel des Seins bzw. der Blick zum Möglichen, das sind die wahren Dinge, die man in Brekers Werken sieht.

Auch heutzutage sind seine Werke für uns mögliche Leitbilder. Leitbild für Kultur, Identität und natürlich das eigene Sein. Wer sich auf Spurensuche begibt, die Werke Brekers hautnah erlebt, der wird wie gefesselt schauen, untersuchen und zur Reflexion angeregt. Mit der Reflexion wiederum stärken wir uns, sammeln Kraft, erhalten einen klaren Geist und sind bereit zu neuen Denkweisen und Taten. Auf diese Weise „kräftigt“ Arno Breker den Betrachter durch Ästhetik und Perfektion im Sein.

Wer von dieser Faszination etwas real erleben möchte, sollte damit nicht lange warten, da sich die Sammlung stetig verkleinert. Im Schloss Nörvenich werden zudem auch Vorlesungen, Konzerte und andere Veranstaltungen geboten, sodass sich ein Museumsbesuch hiermit sehr gut kombinieren lässt.

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vendredi, 26 juin 2015

Le socialisme populaire de Georges Orwell et de Simone Weil...

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Le socialisme populaire de Georges Orwell et de Simone Weil...

par Kevin Victoire

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Kévin Victoire cueilli sur le site du Comptoir et consacré au socialisme populaire de Georges Orwell et de Simone Weil...

Avec Simone Weil et George Orwell, pour un socialisme vraiment populaire

L’écrivain britannique George Orwell et la philosophe française Simone Weil connaissent tous deux depuis quelques années un regain d’intérêt. Alors que la gauche, notamment la gauche radicale — c’est-à-dire celle qui se donne pour objectif de trouver une alternative au capitalisme —, est en crise idéologique et perd peu à peu les classes populaires, on pense qu’elle aurait tout intérêt à se pencher sur ces deux penseurs révolutionnaires.

Comme le note la philosophe Alice Holt dans un article publié en France dans la revue Esprit[i], « les convergences qui rapprochent Orwell et Weil sont frappantes, pas seulement en ce qui concerne leurs biographies hors du commun, mais aussi en ce qui concerne leurs conceptions politiques dissidentes, fondées sur une expérience directe et caractérisées par la reprise et le remodelage de thèmes traditionnellement de droite, ou encore en ce qui concerne leur critique originale des régimes totalitaires ». Les similitudes en effet sont nombreuses entre les deux contemporains, qui ne se sont jamais croisés et probablement jamais lus, mais qui sont aujourd’hui enterrés à quelques kilomètres l’un de l’autre, dans le sud de l’Angleterre.

Sur le plan biographique d’abord, tous deux ont fréquenté des écoles très prestigieuses — Henri IV, puis l’École normale supérieure pour Weil, le Collège d’Eton pour Orwell — et en ont gardé de mauvais souvenirs ; sont issus de la classe moyenne éduquée — Orwell parle de « basse classe moyenne supérieure »— ; ont eu à cœur de partager les conditions de vie des prolétaires ; ont participé à la guerre d’Espagne — chez les anarcho-syndicalistes de la CNT pour la Française, chez les marxistes non-staliniens du POUM pour l’Anglais[ii] — ; ont contracté la tuberculose — bien que la privation intentionnelle de nourriture semble être la véritable cause de la mort de la philosophe. Mais la proximité est encore plus forte sur le terrain idéologique entre Orwell, socialiste difficilement classable — et parfois qualifié d’« anarchiste conservateur » qui n’hésite jamais à citer des écrivains libéraux ou conservateurs sans pour autant partager leurs conceptions politiques[iii] —, et Simone Weil, anarchiste chrétienne et mystique, capable d’exprimer sa « vive admiration » à l’écrivain monarchiste Georges Bernanos. Pour les libertaires des éditions de l’Échappée, les deux révolutionnaires préfigurent « à la fois la dénonciation de l’idéologie du progrès, l’attachement romantique à l’épaisseur historique, la critique totalisante du capitalisme sous tous ses aspects, la méfiance envers la technoscience »[iv]. Sans oublier que ces deux sont en premier lieu les défenseurs d’un socialisme original, qui accorde une importance particulière aux classes populaires et à leurs traditions.

Aimer, connaître, devenir l’oppressé

Selon le philosophe Bruce Bégout, « chaque ligne écrite par Orwell peut donc être lue comme une apologie des gens ordinaires ».[v] L’attachement politique d’Orwell aux « gens ordinaires » fait écho à leur définition en tant qu’ensemble majoritaire de personnes menant leur vie sans se préoccuper de leur position sociale ou du pouvoir — contrairement aux « gens totalitaires ». Le socialisme est la version ultime de l’abolition de « toute forme de domination de l’homme par l’homme ». Il doit donc être radicalement démocratique et se présenter comme « une ligue des opprimés contre les oppresseurs » qui rassemble « tous ceux qui courbent l’échine devant un patron ou frissonnent à l’idée du prochain loyer à payer » (Le Quai de Wigan, The Road to Wigan Pier). Une coalition des classes populaires qui irait des prolétaires aux classes moyennes — des petits boutiquiers aux fonctionnaires — en passant par les paysans. Pour aboutir, le socialisme doit s’appuyer sur des mots d’ordre simples et rassembleurs, conformes au bon sens des gens ordinaires — comme la nationalisation des terres, des mines, des chemins de fer, des banques et des grandes industries, de la limitation des revenus sur une échelle de un à dix, ou encore de la démocratisation de l’éducation.

Parallèlement, Simone Weil considère, dans Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale — seul ouvrage publié de son vivant, en 1934 — que l’objectif du socialisme doit être la réalisation de la « démocratie ouvrière » et « l’abolition de l’oppression sociale ». Celle qui était surnommée « la Vierge rouge » — comme Louise Michel avant elle — étend son analyse de l’aliénation des travailleurs par la société industrielle à la classe paysanne. Ces travailleurs ont aussi été réduits à la « même condition misérable » que celle des prolétaires : ils sont tout autant soumis à l’échange marchand, en tant qu’ »ils ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ». Ne pas saisir dans sa propre chair le poids de cette aliénation est, pour la philosophe, la raison de l’échec des marxistes et de leur « socialisme scientifique », qui a mené à l’appropriation du mouvement ouvrier par une caste d’intellectuels.

Pour Simone Weil, les disciples de Karl Marx — qui « rend admirablement compte des mécanismes de l’oppression capitaliste » —, et notamment les léninistes, n’ont pas compris l’oppression que supportent les ouvriers en usine car « tant qu’on ne s’est pas mis du côté des opprimés pour sentir avec eux, on ne peut pas se rendre compte ». Et la philosophe de regretter : « Quand je pense que les grands chefs bolcheviks prétendaient créer une classe ouvrière libre et qu’aucun d’eux — Trotski sûrement pas, Lénine je ne crois pas non plus — n’avait sans doute mis le pied dans une usine et par suite n’avait la plus faible idée des conditions réelles qui déterminent la servitude ou la liberté des ouvriers, la politique m’apparaît comme une sinistre rigolade. »

C’est pourquoi elle choisit d’abandonner provisoirement sa carrière d’enseignante en 1934 et 1935, pour devenir ouvrière chez Alsthom (actuel Alstom), avant de travailler à la chaîne aux établissements JJ Carnaud et Forges de Basse-Indre, puis chez Renault à Boulogne-Billancourt. Elle note ses impressions dans son Journal d’usine — publié aujourd’hui sous le titre La condition ouvrière — et conclut de ses expériences, à rebours de l’orthodoxie socialiste, que « la complète subordination de l’ouvrier à l’entreprise et à ceux qui la dirigent repose sur la structure de l’usine et non sur le régime de la propriété » (Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale).

Similairement, George Orwell déplore, dans Le Quai de Wigan, que « le petit-bourgeois inscrit au Parti travailliste indépendant et le barbu buveur de jus de fruits [soient] tous deux pour une société sans classe, tant qu’il leur est loisible d’observer le prolétariat par le petit bout de la lorgnette ». Il poursuit : « Offrez-leur l’occasion d’un contact réel avec le prolétariat […] et vous les verrez se retrancher dans le snobisme de classe moyenne le plus conventionnel. » Comme Weil, le Britannique se rapproche des opprimés, notamment en partageant plusieurs fois les conditions de vie des vagabonds. Dans Dans la dèche à Paris et à Londres (Down and Out in London and Paris), roman publié en 1933 qui s’inspire de ces expériences, il explique qu’il voulait « [s]’ immerger, descendre complètement parmi les opprimés, être l’un des leurs, dans leur camp contre les tyrans. » Par la suite, il se plonge dans l’univers des mineurs des régions industrielles, ce qui lui inspirera la première partie du Quai de Wigan et surtout le convertira définitivement au socialisme.

Ces expériences ont très fortement influencé les deux auteurs. Alice Holt note d’ailleurs à ce propos que « c’est parce qu’Orwell et Weil ont tous deux fait l’expérience de la souffrance psychologique et physique qu’occasionne la pauvreté, qu’ils mirent autant l’accent sur le potentiel destructeur de l’humiliation, et la nécessité de préserver la dignité des plus pauvres ».

Weil et Orwell : des socialistes conservateurs ?

Le contact de Weil et d’Orwell avec le monde ouvrier leur a permis de comprendre la souffrance des travailleurs et l’impératif subséquent à préserver « ce qu’il leur reste ». C’est ainsi qu’ils ont tous les deux évolué politiquement vers une forme de conservatisme (ou à du moins à ce qui lui est apparenté aujourd’hui), par respect pour la culture populaire et pour la défense de la dignité des opprimés. Tout en étant profondément révolutionnaires, ils considèrent que la défense des traditions et de la mémoire populaire est un devoir formel. Ainsi, Simone Weil explique, notamment dans L’Enracinement, que : « l’amour du passé n’a rien à voir avec une orientation politique réactionnaire. Comme toutes les activités humaines, la révolution puise toute sa sève dans une tradition. » La common decency (traduit par « décence commune » ou « décence ordinaire ») d’Orwell et l’enracinement de Weil forment le pivot de leur philosophie.

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Bruce Bégout, qui a consacré un ouvrage au sujet (De la décence ordinaire), définit la common decency comme « la faculté instinctive de percevoir le bien et le mal ». « Plus qu’une simple perception, car elle est réellement affectée par le bien et le mal », elle correspond « à un sentiment spontané de bonté qui est, à la fois, la capacité affective de ressentir dans sa chair le juste et l’injuste et une inclination naturelle à faire le bien ». D’après Orwell, ces vertus, qu’il certifie avoir rencontrées au contact des « gens ordinaires », proviennent de la pratique quotidienne de l’entraide, de la confiance mutuelle et des liens sociaux minimaux mais fondamentaux. À l’inverse, elles seraient moins présentes chez les élites, notamment chez les intellectuels, à cause de la pratique du pouvoir et de la domination.

Pour Simone Weil, l’enracinement — titre de son ouvrage testament, sorte de réponse aux Déracinés du nationaliste d’extrême droite Maurice Barrès – est « le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine ». Il est le processus grâce auquel les hommes s’intègrent à une communauté par le biais « [du] lieu, la naissance, la profession, l’entourage ». Pour la Française, « un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. » Cet enracinement est la base d’obligations mutuelles entre les hommes – L’Enracinement a d’ailleurs pour sous-titre « prélude d’une déclaration des devoirs envers l’être humain ».

Ainsi, Weil estime que « le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines, car il se multiplie lui-même ». Ce mécanisme passe notamment par la destruction du passé, déplorant que « la destruction du passé [soit] peut-être le plus grand crime. Aujourd’hui, la conservation du peu qui reste devrait devenir presque une idée fixe ». C’est parce que le capitalisme déracine les classes populaires, comme le colonialisme déracine les indigènes, qu’il faut lutter contre ce système. Si le mot « enracinement » est absent de l’œuvre de George Orwell, il est probable qu’il y aurait largement adhéré. Le philosophe Jean-Claude Michéa relève ainsi que chez l’Anglais, « le désir d’être libre ne procède pas de l’insatisfaction ou du ressentiment, mais d’abord de la capacité d’affirmer et d’aimer, c’est-à-dire de s’attacher à des êtres, à des lieux, à des objets, à des manières de vivre. »[vi]

L’enracinement, la common decency et l’attachement aux lieux, traditions et à la communauté qui en émane, conduisent Weil et Orwell vers un patriotisme socialiste, qui s’exprimera dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. La philosophe explique alors dans L’Enracinement qu’« il serait désastreux de [s]e déclarer contraire au patriotisme. Dans la détresse, le désarroi, la solitude, le déracinement où se trouvent les Français, toutes les fidélités, tous les attachements sont à conserver comme des trésors trop rares et infiniment précieux, à arroser comme des plantes malades. » Quant au Britannique, il lie patriotisme et socialisme dans Le Lion et la licorne : socialisme et génie anglais publié en 1940 – que l’un de ses principaux biographes, Simon Leys, considère comme « son manifeste politique le plus complet et le plus explicite »[vii] – afin de théoriser un « patriotisme révolutionnaire« [viii]. Orwell explique : « La théorie selon laquelle « les prolétaires n’ont pas de patrie » […] finit toujours par être absurde dans la pratique. » Dans l’article De droite ou de gauche, c’est mon pays, il ajoute : « Aucun révolutionnaire authentique n’a jamais été internationaliste. »

Pourtant, Orwell et Weil resteront tous deux fidèles à la tradition socialiste et à la solidarité internationale sans jamais tomber dans un nationalisme maurrassien. Orwell, que son service pour l’Empire britannique en Birmanie a converti à l’anti-colonialisme, considère dans ses Notes sur le nationalisme que le patriotisme est un « attachement à un mode de vie particulier que l’on n’a […] pas envie d’imposer à d’autres peuples », tandis que le nationalisme est « indissociable de la soif de pouvoir ». De son côté, Simone Weil écrit à Bernanos à propos du Traité de Versailles : « Les humiliations infligées par mon pays me sont plus douloureuses que celles qu’il peut subir. » Mais c’est surtout leur engagement en Espagne, motivé par l’envie de combattre le fascisme et de défendre le socialisme, qui prouve que la solidarité internationale n’est pas un simple concept pour eux, mais bien une réalité. À l’image de leur patriotisme, leur conservatisme populaire ne s’oppose jamais à leur socialisme, il en est au contraire un fondement.

Un socialisme populaire et antibureaucratique

Pour Orwell et Weil, le socialisme ne doit pas être l’émancipation forcée des prolétaires, mais leur affirmation, à travers leur enracinement.En ce sens, ils peuvent être tous deux rattachés à la famille du socialisme libertaire, qui s’oppose au socialisme autoritaire depuis l’exclusion de Bakounine et ses partisans de la Ire Internationale, en 1872. À rebours des révolutionnaires, notamment marxistes-léninistes, qui veulent créer un « homme nouveau », les deux auteurs prônent un socialisme qui prend racine dans les valeurs défendues par les classes populaires. Ainsi, Simone Weil exprime dans L’Enracinement son souhait d’une révolution qui « consiste à transformer la société de manière que les ouvriers puissent y avoir des racines » , et s’oppose à ceux qui entendent avec le même mot « étendre à toute la société la maladie du déracinement qui a été infligée aux ouvriers ».

À l’identique, le romancier anglais estime que « l’ouvrier ordinaire […] est plus purement socialiste qu’un marxiste orthodoxe, parce qu’il sait ce dont l’autre ne parvient pas à se souvenir, à savoir que socialisme est justice et simple bonté » (Le Quai de Wigan). Il déplore : « Les petites gens ont eu à subir depuis si longtemps les injustices qu’elles éprouvent une aversion quasi instinctive pour toute domination de l’homme sur l’homme. » À ce titre, le socialisme doit reposer sur la common decency, qui constitue chez lui d’après Bruce Bégout « une base anthropologique sur laquelle s’édifie la vie sociale ». Pour ce dernier, la « décence ordinaire est politiquement anarchiste : elle inclut en elle la critique de tout pouvoir constitué ». La confiance d’Orwell dans les gens ordinaires s’accompagne d’une défiance à l’égard des intellectuels qui souhaiteraient prendre la direction du mouvement socialiste. Car selon lui, « les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires ». Une critique du pouvoir constitué également très présente chez Simone Weil. Fidèle à la tradition anarchiste, l’ex-combattante de la CNT invite dans La pesanteur et la grâce à « considérer toujours les hommes au pouvoir comme des choses dangereuses ».

Cette méfiance à l’égard du pouvoir les conduit à critiquer la bureaucratie et la centralisation, incarnées par l’URSS. Pour George Orwell, « rien n’a plus contribué à corrompre l’idéal originel du socialisme que cette croyance que la Russie serait un pays socialiste ». L’écrivain arrive même à la conclusion que « la destruction du mythe soviétique est essentielle […] pour relancer le mouvement socialiste ». Outre la dissolution des liens communautaires induit par le totalitarisme, qui a pour caractéristique le contrôle de l’histoire – et donc du passé –, George Orwell déplore « les perversions auxquelles sont sujettes les économies centralisées » et la prise de pouvoir d’une « nouvelle aristocratie ». Dans son célèbre roman 1984, il décrit celle-ci comme « composée pour la plus grande part de bureaucrates, de scientifiques, de techniciens, [et] d’experts », issus pour la plupart « de la classe moyenne salariée et des rangs plus élevés de la classe ouvrière ». Pour Simone Weil, qui considère qu’un État centralisé a nécessairement pour but de concentrer toujours plus de pouvoir entre ses mains, l’URSS possède « une structure sociale définie par la dictature d’une caste bureaucratique ». Sur la critique de la centralisation, elle va même plus loin et se distingue radicalement du marxisme, auquel elle a appartenu dans sa jeunesse. Alors que pour Lénine et les bolcheviks, le parti communiste est le véritable créateur de la lutte des classes et l’instrument qui doit permettre au prolétariat de conquérir le pouvoir afin de libérer la société, Simone Weil propose de détruire toutes organisations partisanes (Notes sur la suppression générale des partis politiques). La Française voit dans le parti « une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres », qui a pour fin « sa propre croissance et cela sans aucune limite » et estime donc que « tout parti est totalitaire en germe et en aspiration ».

Les pensées de ces deux auteurs difficilement classables convergent ainsi sur des points essentiels – dont certains n’ont pu être approfondis ici, comme leur critique du Progrès ou de la technique –, parfois ignorés par les socialistes, et terriblement actuels. Selon Albert Camus, à qui nous devons la publication posthume de L’Enracinement, « il paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies ». Alors que la gauche n’a jamais semblé aussi éloignée du peuple qu’aujourd’hui, nous pourrions, pour commencer, dire qu’il paraît impossible d’imaginer une renaissance du mouvement socialiste qui se passerait des écrits de Simone Weil et de George Orwell. À travers leur œuvre, ces deux contemporains se sont efforcés de nous rappeler l’importance pour un révolutionnaire d’être en accord avec les aspirations des classes populaires, tout en nous mettant en garde contre certaines dérives, telles que l’autoritarisme.

Kévin Victoire (Le Comptoir, 22 juin 2015)

Notes :

[i] Holt Alice et Zoulim Clarisse, « À la recherche du socialisme démocratique » La pensée politique de George Orwell et de Simone Weil, Esprit, 2012/8 Août. En ligne ici (payant)

[ii] Il est intéressant de noter que George Orwell écrit dans Hommage à la Catalogne (Homage to Catalonia, 1938) : « Si je n’avais tenu compte que de mes préférences personnelles, j’eusse choisi de rejoindre les anarchistes. »

[iii] Pour George Orwell, « le péché mortel c’est de dire “X est un ennemi politique, donc c’est un mauvais écrivain” ».

[iv] Cédric Biagini, Guillaume Carnino et Patrick Marcolini, Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques, L’Échappée, 2013

[v] Bruce Bégout, De la décence ordinaire. Court essai sur une idée fondamentale de la pensée fondamentale de George Orwell, Allia, 2008

[vi] Jean-Claude Michéa, Orwell, anarchiste tory, Castelneau-Le-Lez, Éditions Climats, 1995

[vii] Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique, Hermann, 1984 ; Plon, 2006

[viii] Il oppose cependant ce « patriotisme révolutionnaire » au conservatisme. Il écrit notamment dans Le lion et la licorne : « Le patriotisme n’a rien à voir avec le conservatisme. Bien au contraire, il s’y oppose, puisqu’il est essentiellement une fidélité à une réalité sans cesse changeante et que l’on sent pourtant mystiquement identique à elle-même. »

 

lundi, 25 mai 2015

Drieu La Rochelle, legittimo suicidio di un vero ribelle

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Drieu La Rochelle, legittimo suicidio di un vero ribelle

Pronunci il nome e sai di toccare un nervo scoperto. Pierre Drieu la Rochelle; suona così bene, peccato che un certo riduzionismo lo abbia liquidato con un epitaffio: il fascista morto suicida.  Così l’élite italiana ha consegnato al ghetto degli impresentabili uno dei più talentuosi scrittori francesi della prima metà del Novecento. Per fortuna in Francia è andata altrimenti: a Parigi si usa prima considerare il valore di uno scrittore, poi l’appartenenza politica e non viceversa.  Perciò a Drieu anziché l’oblio è toccata la gloria.

Alle prefiche dell’italico e dominante culto unico ex comunista, sempre in cerca di malpensanti da fustigare e di eroi liberal da santificare, ree di aver consegnato la gran parte dei libri di Drieu ai piccoli editori, si consiglia di sbirciare il catalogo di Gallimard. Ci sono le opere complete nella Bibliothèque de la Pléiade, mai comparse nella versione italiana Einaudi-Gallimard, e poi romanzi, racconti, poesie, saggi. Insomma, neanche una virgola della produzione dello scomodo normanno è stata trascurata. Nel 1963 il regista Louis Malle lo consegna all’olimpo degli immortali girando il magistrale Le feu follet, tratto dal capolavoro di Drieu, in Italia disponibile – almeno questo – presso un editore di grande diffusione come Mondadori con il titolo Fuoco Fatuo.

Drieu.jpgDi recente è uscita una sua biografia a firma di Antonio Serena, Drieu aristocratico e giacobino, per i tipi della Settimo Sigillo, nota casa editrice di estrema destra. Tuttavia è doveroso strappare questo cattivo maestro alle opposte tifoserie politiche per consegnarlo al posto che merita. Pierre Drieu la Rochelle, nato nel 1893 a Parigi in una famiglia piccolo borghese e nazionalista di antica fede napoleonica, è uno dei figli migliori della generazione perduta. E’ vissuto tra le due guerre: è stato ferito nella prima e si è tolto la vita sul finire della seconda, per l’esattezza il 15 marzo 1945, dopo aver ingerito una dose letale di Fenobarbital. Tutto ciò che lo riguarda, come letterato e come uomo, è accaduto durante quella pace “fatua” andata in scena a Parigi tra le due guerre. Amico di Louis Aragon e André Malraux, dei dadaisti e dei surrealisti, dandy delle serate alla moda, marito fallimentare, amante di donne piacenti e ricche, Drieu in fondo è passato nel secolo breve senza legarsi ad alcuno, fedele alla sua spietata coerenza.

Coerenza nello stile, innanzitutto. Nei suoi romanzi – tra i più importanti si ricordino Gilles, Cani di paglia, Le memorie di Dirk Raspe e il già menzionato capolavoro, Fuoco fatuo – non si sa bene se per indole o per scelta, Drieu non sperimenta. Niente a che vedere con un altro cattivo maestro, Céline: il francese è per lui una bandiera di continuità con la storia e con il passato della patria adorata, servita stando dalla parte sbagliata perché in fondo quella giusta non c’è. Periodare breve e schietto, punteggiatura immacolata, idioma pulito, intelligibile.

Non avrebbe potuto essere altrimenti. Sodale delle avanguardie nelle scorribande notturne questo biondo alto, elegante e attraente, aveva scelto di vivere e di morire per il suo paese e per l’Europa intera. Credeva che soltanto il nazi-fascismo avrebbe potuto arginare la mentalità americana in cui, veggente involontario, vedeva profilarsi l’imperialismo e la fine della civiltà del vecchio continente. Quindi, dove rifugiarsi? In un meditato nichilismo, in un anarchismo individualista che lo pone all’avanguardia – lui, che era conservatore – nella letteratura e nel pensiero a livello internazionale.

Spietatamente moderno dunque. In la Rochelle si realizza l’identità tra arte e vita. L’esistenza di Drieu si spiega nei suoi libri. Basta leggere Stato civile e Racconto segreto per capirlo. Scritti il primo nel 1921, il secondo tra il ’44 e il ‘45, sono diari in cui traspare quella che è comunemente ritenuta la sua ossessione per il suicidio. Non è da escludersi che la Rochelle risulti scomodo quanto un tizzone ardente tra le mani più per questa volontà, apparsa già nell’infanzia e poi ponderata con filosofica intelligenza nel corso degli anni, che non per il collaborazionismo. Sarebbe facile dire che si è ucciso per sfuggire a un processo sommario ormai inevitabile dopo lo sbarco in Normandia. Lo sarebbe, se lui non avesse messo nero su bianco le sue intenzioni e il suo paese non avesse avuto il merito di continuare a ristamparle.

drieuVT_Journal-1939-1945_8664.jpegL’opera di Drieu è una scomoda riflessione sul togliersi la vita. E tutto ciò con il senno di poi sembra rispecchiare la crisi autolesionistica che attraversa l’Occidente. Il bello è che lui credeva nell’immortalità dell’anima, anche se in senso più induista che cristiano. Accanto al suo cadavere fu trovata una copia delle Upanishad. Drieu aveva cercato, affacciandosi alla filosofia, al cristianesimo, infine alle tradizioni dell’estremo oriente, senza trovare una via d’uscita. La sua letteratura dice questa ricerca. Dalle Memorie di Dirk Raspe, in cui racconta Vincent Van Gogh, grande suicida, a Fuoco Fatuo, in cui la morte dello scrittore surrealista Jacques Rigaut, suo sodale, è il presupposto per scrivere di getto i pensieri di un uomo incapace di appartenere alla realtà e di amare perché “non può toccare niente” e soltanto la pistola è finalmente reale, un oggetto solido attraverso cui realizzare finalmente qualcosa di tangibile. Ed eccolo, terribile e crudele, l’unico atto possibile per chi non ha più ideali né dei. Stiano zitti i medici, semmai a chi vuole leggere Drieu consiglino di tenere a portata di mano un flacone di antidepressivi, ma per carità non lo si liquidi con l’etichetta del depresso.

Drieu era lucido. Aveva deciso da giovane di andarsene prima di invecchiare, con pagana deferenza per la sua bellezza e un narcisismo a dir poco attuali. In Racconto segreto cerca di dimostrare la validità delle sue intenzioni muovendosi tra Baudelaire, “il poeta della meditazione”, e Dostoevskij, nel dilemma di “cristiano o suicida, credente o ateo”, dicendosi felice di aver evitato di togliere il disturbo nella “frittata collettiva” della trincea per scegliere infine una morte aristocratica, filosofica, come onorevole via d’uscita da un mondo che a suo avviso non gli apparteneva. Con un salto all’indietro e neanche troppa fantasia, bisogna ammettere che se proprio gli si deve affibbiare un’etichetta può andar bene quella dello stoicismo. Se la mia patria e le idee di cui sono figlio sono destinate all’oblio, è inutile aggrapparsi alla vita: è ridicolo sopravvivere a se stessi. Drieu muore un po’ come Seneca e Catone, con distacco e dopo una ferma e meditata scelta. Un atto di estrema e violenta libertà, inquietante, scomodo, deprecabile, ma in cui dimostra ancora una volta una spietata coerenza: la patria e le idee sono perdute, tuttavia la vita è mia e ne dispongo come meglio credo. Certo il suo alter ego, Alain-Jacques Rigaut, in Fuoco fatuo si rifugia nella droga e nell’alcol, quindi è un debole. Ma in fondo va bene anche questo. La sobrietà non è contemplata nell’arte della decadenza. Perché gli antieroi di Drieu sono attuali almeno quanto quelli narrati dai suoi stanchi epigoni involontari. Tutta gente che si metterebbe le mani nei capelli, se fosse consapevole di scimmiottare un uomo vissuto molto tempo fa: un fascista morto suicida.

lundi, 11 mai 2015

Carl Schmitt’s War on Liberalism

Carl Schmitt’s War on Liberalism

Reinhard Mehring, trans. Daniel Steuer, Carl Schmitt: A Biography [5] (Polity Press, 2014), 700 pp., $45.00.

csarton403.jpgOVER THE past few years, the conviction that the end of the Cold War inaugurated an era of great-power peace to accompany the inevitable spread of democratic capitalism has been shattered. In Georgia and Ukraine, thousands have died as Washington’s attempt to fence in Russia with NATO allies and affiliates has been answered by Moscow’s determination to rebuild a Eurasian sphere of influence. In East Asia, China’s growing assertiveness has alarmed its neighbors and collided with America’s determination to remain the dominant power in the region. Regime-change efforts sponsored by the United States and its allies in Iraq, Libya and Syria have created power vacuums and bloody regional proxy wars, to the benefit of Al Qaeda and the Islamic State.

In geoeconomics, too, the Pax Americana and the neoliberal version of capitalism are increasingly contested. China, with the help of India, Russia, Brazil and other countries, has sought to organize alternatives to global economic and development institutions like the World Bank and the IMF, which are still dominated by the Western powers. In different ways, Xi Jinping’s China, Vladimir Putin’s Russia and Narendra Modi’s India represent an alternative economic model, in which free markets and state capitalism are blended under strong executive rule.

This moment of crisis for global liberalism coincides with the translation into English of a fresh appraisal of Carl Schmitt, a leading twentieth-century German thinker who, in the course of a long life, was a consistent critic of political and legal liberalism and American hegemony. In Carl Schmitt: A Biography, published in German in 2009 and published in English late last year, Reinhard Mehring, a professor of political science at Heidelberg University of Education, has provided the most thorough study yet of the anfractuosities of the political theorist known to his detractors as “Hitler’s Crown Jurist.”

SCHMITT, WHO was born into a Catholic family in Westphalia in 1888, rose to prominence as a conservative legal academic in the 1920s. His discipline of Staatslehre is much more than narrowly technical “law” or “jurisprudence,” including as it does elements of political philosophy and political science.

Schmitt’s intellectual allies were, by and large, the conservative nationalists of the Weimar Republic, not the more radical Nazis. In his diaries after the Second World War, Schmitt not inaccurately described Hitler as “an entirely empty and unknown individual” who rose “out of the pure lumpenproletariat, from the asylum of a homeless non-education.” However, following Hitler’s seizure of power, Schmitt joined the Nazi Party in May 1933. Thanks to the sponsorship of Hermann Goering, Schmitt was appointed state councilor for Prussia, president of the Union of National Socialist Jurists, editor-in-chief of the German Jurists’ Journal and a professor at the University of Berlin, where he replaced Herman Heller, a Jewish social-democratic legal theorist who had been forced into exile.

At the height of his brief prominence, Schmitt was even received by Mussolini. Schmitt would recall:

I had a longer conversation in private with Mussolini in the Palazzo Venezia on the evening of the Wednesday after Easter. We talked about the relationship between party and state. Mussolini said, with pride and clearly directed against national socialist Germany: “The state is eternal, the party is transient; I am a Hegelian!” I remarked: “Lenin was also a Hegelian, so that I have to allow myself the question: where does Hegel’s world historical spirit reside today? In Rome, in Moscow, or maybe still in Berlin after all?”

Schmitt did not consider the possibility that the world-historical spirit might have taken up residence in Washington, DC.

As Hitler consolidated his tyranny, Schmitt became more abject. He defended Hitler’s Night of the Long Knives on June 30, 1934, and described the anti-Semitic Nuremberg laws against Gentile-Jewish intermarriage as “the constitution of freedom,” even though, according to Mehring, in his youth he had briefly hoped to marry a Jewish woman, Helene Bernstein.

Some of Schmitt’s newly adopted “racial” rhetoric was so excessive—he proposed that the word “Jew” be placed next to the names of Jewish authors in footnotes in legal texts—that some hostile expatriates and devout Nazis alike believed they discerned in his writing not the zeal of the convert, but the cynicism of the opportunist. In 1936, the journal of the SS, Das Schwarze Korps, published several articles questioning his true commitment to Nazi ideology. Schmitt’s friendship with Goering and Hans Frank, who was later hanged for his war crimes as governor-general of German-occupied Poland, saved him from the clutches of the SS. He withdrew into recondite scholarship, which included musings on a Monroe Doctrine for Europe that would justify German expansionism and a history of the alleged struggle among maritime and continental great powers. Detained for a time by the Allies after the war, Schmitt explained: “In 1936, I was publicly defamed by the SS. I knew a few things about the legal, semi-legal and illegal means of power employed by the SS and the circles around Himmler, and I had every reason to fear the interests of the new elite.”

In a legal brief for Friedrich Flick, a German industrialist who had collaborated with the Nazis, Schmitt, having used arguments about the limits of positive law to justify the Hitler regime, opportunistically deployed them to justify war-crimes trials (though preferably not for his client): “Here, all arguments of natural sense, of human feeling, of reason, and of justice concur in a practically elemental way to justify a conviction that requires no positivistic norm in any formal sense.” The Allied occupation authorities were unmoved and imprisoned Flick until 1950, but after detaining Schmitt twice, once for more than a year, they decided that he had been too marginal a member of Hitler’s system for prosecution to be worthwhile.

Like the philosopher Martin Heidegger, who had also disgraced himself by enthusiastically welcoming the Nazi dictatorship when he became rector of Freiburg University in 1933, Schmitt was banned from teaching in German universities from 1945 to his death in 1985. Schmitt nevertheless managed to gather a small coterie of disciples and exercise some influence on German jurisprudence. He continued to write and also had distinguished visitors, including the philosopher Alexandre Kojève. In his old age in his native Plettenberg, Schmitt named his home “San Casciano” after the Tuscan village where Machiavelli spent his final years in exile. In his intellectual diary, the Glossarium, Schmitt bitterly complained: “How harmless were those who sensed the opportunity for intellectual change at the awakening in Germany in 1933, in comparison to those who took intellectual revenge on Germany in 1945.”

In the decades before his death in 1985, Schmitt interpreted current events in terms of what he described and dreaded as “the legal world revolution”—a world order, promoted by the United States and symbolized by the European Union, in which legalistic concepts like human rights and the rule of law became the only source of political legitimacy. What most liberals view as triumphant progress, Schmitt viewed as the disastrous marginalization of continental European statism as an alternative to the maritime liberalism of the Anglo-American world: “World politics reaches its end and is turned into world police—a dubious kind of progress.”

IF SCHMITT were merely one of many German conservatives of the Weimar era who disgraced themselves by collaborating with the Nazis, he would be of interest only to historians. Instead, Schmitt’s reputation as a major thinker endures, sometimes in surprising quarters. American law professors wrestle with Schmitt’s theories about constitutionalism and power, while the Western Left is impressed by his denunciation of liberal globalism as a mask for Anglo-American and capitalist imperialism. In the late twentieth century, the American journal Telos, a meeting place for heterodox leftists and paleoconservatives, helped further the revival of interest in Schmitt’s thought, along with studies by G. L. Ulmen, Joseph J. Bendersky, Gopal Balakrishnan and many others. Some claim, absurdly, that Schmitt influenced the neoconservative movement by way of the political philosopher Leo Strauss, a respectful critic and correspondent in the 1920s.

This interest is justified, because Schmitt is a classic thinker—perhaps the key thinker—of modern antiliberalism. Antiliberalism can be contrasted with preliberalism as a variety of nonliberalism.

Confronted with Enlightenment liberalism in its various versions, preliberalism finds itself at a disadvantage in the battle for modern public opinion, because appeals to preliberal sources of social authority—divine revelations, local customs and traditions—are unlikely to persuade those who are not already believers. Unable to hold their own in debate with liberals, adherents of preliberal worldviews tend to withdraw into sectarianism, which may be defensive and quietist like that of the Amish, or manifested in millenarian violence, like the Salafist jihadism of Al Qaeda and the Islamic State.

In contrast with preliberalism, modern antiliberalism like Schmitt’s seeks to defeat liberal thought on its own chosen ground of public debate, using its own preferred weapons, rational analysis and secular scholarship. It is modern because it takes for granted the post-Enlightenment intellectual environment of secularism and science. And it is antiliberal because it defines itself against modern liberalism, on point after point. It is a reaction to liberalism that would not exist without liberalism—a Counter-Enlightenment, not an ancien régime.

In the Weimar Republic, Schmitt was associated with Catholic conservatives. Relations were strained when he divorced his first of two wives, Pawla Dorotic, whom he met when she was a Spanish dancer in a vaudeville theater. The Vatican was not impressed by his request for an annulment, on the grounds that the Munich-born Protestant dancer had lied to him about having an aristocratic pedigree as the daughter of a Croatian baron. Moreover, according to Mehring, Schmitt did not attend church during the Nazi years.

But those who argue for his lifelong affinity with strains of Catholic reactionary politics can make a good case. Notwithstanding his embrace of Nazi racism, Schmitt’s sympathies lay with Latin authoritarianism rather than Teutonic totalitarianism. His only child, his daughter Anima, born to his second wife, married a Spanish law professor belonging to Franco’s Falangist party, and she translated some of Schmitt’s writings into Spanish. In Political Theology, he praised the nineteenth-century Catholic counterrevolutionary thinker Juan Donoso Cortés. In later life, he understood modern world events in terms of apocalyptic imagery borrowed from Christian thought, including the idea of a “katechon,” a figure who, by maintaining order, delays the end of the world. The katechon might be thought of as Schmitt’s answer to Thomas Hobbes’s metaphor of the Leviathan.

BUT SCHMITT did not think that the answers to modern problems could be found in Thomism or a restoration of papal authority. There was no going back to the Middle Ages. Schmitt embraced modern populism and tried to turn it to antidemocratic, illiberal ends. In his Verfassungslehre (Constitutional Theory) of 1928, for example, Schmitt praised the French revolutionary thinker Abbé Sieyès, author of What is the Third Estate?, for distinguishing between the pouvoir constituant and the pouvoir constitué, the maker of constitutional government and the constitutional government that is made.

The idea that constitutions exist at the will—and for the benefit—of the sovereign people or nation was central to the French and American Revolutions and goes back to the social-contract theory of John Locke and his successors. It was stated not only by Sieyès but also by Thomas Jefferson, in the Declaration of Independence:

That to secure these rights, Governments are instituted among Men, deriving their just powers from the consent of the governed, That whenever any Form of Government becomes destructive of these ends, it is the Right of the People to alter or to abolish it, and to institute new Government, laying its foundations on such principles and organizing its powers in such form, as to them shall seem most likely to effect their Safety and Happiness.

As William E. Scheuerman and Renato Cristi point out in their contributions to a 1998 anthology edited by David Dyzenhaus, Law as Politics: Carl Schmitt’s Critique of Liberalism, Schmitt puts an antiliberal spin on the theory of popular sovereignty. Sieyès, like the American Founders, takes it for granted that the exercise of popular sovereignty operates under constraints, even if it is not constrained by constitutions or statutes. Even when acting in revolutionary fashion, by discarding one government and forming another, a sovereign people cannot violate natural law (in the version found in early modern social-contract theory, that is, not the natural law of premodern Scholasticism). Moreover, in a revolutionary interim between governments, the people are expected to act through representative, consultative bodies, such as constitutional conventions. The sovereign people’s natural, extralegal right of revolution is not an excuse for either communal atrocities or the dictatorship of an individual.

By dispensing with these constraints, Schmitt turns the theory of popular sovereignty into a rationale for Caesarist dictatorship. The cryptic first sentence of Political Theology, “Sovereign is he who decides the exception,” shows that the sovereign people have been conflated with the sovereign executive. Social-contract theorists would have written, “Sovereign are they who decide the exception.”

Schmitt does not mean that any malcontent colonel who manages to carry out a putsch is the “sovereign.” Instead, the sovereign is a charismatic leader who saves the people from danger by acting decisively, outside of the law if necessary. Because the paralysis of parliamentary politics can itself pose a danger to the nation, in the view of Schmitt and other antiliberals, the eighteenth-century French and American method of a quasi-parliamentary constitutional convention to represent the sovereign people must seem to be merely the attempted correction of one weak debating society by another.

The decisive leader creates the new order by deeds, not chatter. The Schmittian leader is a plebiscitarian ruler who can have his actions ratified by the acclamation of a grateful people, but he does not act on their instructions. In his Constitutional Theory, Schmitt argued that “the natural form for the direct expression of the popular will is the yea-saying or nay-saying shout of the assembled crowd.” Cristi notes that Schmitt “comes to accept and recognizes the pouvoir consituant of the people only because he has found a way to disarm it.”

THE “FRIEND/ENEMY” distinction is another original concept in Schmitt’s antiliberalism. All political theories that do not advocate for a global government must have some way of determining who belongs in particular polities and who does not. In deciding on the boundaries of new states formed from the partition of dynastic or colonial empires, the standard in international law has been the so-called Latin American doctrine: the borders of newly independent successor states in general should follow the boundaries, however arbitrary, of administrative or political units within the former, larger state.

cs69175327.gifAn alternative approach, the so-called Central European approach, favors redrawing arbitrary political boundaries to create more homogeneous ethnic or linguistic groups. Neither doctrine is inherently illiberal. In his Representative Government, John Stuart Mill thus argued that liberal, representative government is most likely to succeed in countries in which most of the citizens share at least a common language, a thesis that the continuing disintegration of multiethnic states in our time would appear to confirm. In Mill’s words, “Free institutions are next to impossible in a country made up of different nationalities. Among a people without fellow-feeling, especially if they read and speak different languages, the united public opinion, necessary to the working of representative government, cannot exist.” Neither approach to defining the citizens of sovereign states equates political independence of one community from another with inherent and unremitting enmity.

In keeping with his decisionist approach to law and politics, Schmitt is not interested in adumbrating general rules like these. The people are more than a collection of human beings in a common territory or sharing various characteristics like language and ethnicity. Rather, for Schmitt, the people must have a mystical solidarity defined by the recognition of common public enemies, who may be external or internal or both. The friend/enemy distinction in a particular context, like the exception or state of emergency in a particular situation, by its nature cannot be identified or limited in advance. Rather, it is the essence of great leadership to grasp, at any given time, which approach to legality or its opposite and which set of public enemies is in the interest of the nation.

Schmitt is sometimes compared to Hobbes as an authoritarian thinker. But the temperaments and mentalities of the two were quite different. The Hobbesian sovereign, while prepared for war and anarchy, prefers peace and quiet. Schmitt’s authoritarianism is histrionic and apocalyptic. What is most extreme is most authentic. The exception is the rule. The emergency is the norm. The nation is constantly on the verge of collapse and threatened by enemies without and within. Parliament is the problem, not the solution. The times demand leaders who can take bold and decisive action, not waste time in idle debate. Quoting Schmitt on parliamentary democracy (“The value of life stems not from reasoning; it emerges in a state of war where men inspirited by myths do battle”), Stephen Holmes observed in 1993, “That is Mussolini, not Hobbes.”

Or worse. The potential for toxic interaction among Schmitt’s ideas about mythicized politics and extralegal power is illustrated by his own short and sordid career as a Nazi apologist. Following the Night of the Long Knives, Schmitt published an article entitled “Der Führer schützt das Recht” (“The Führer protects the law”). In identifying and eliminating enemies of the state, “The Führer protects the law against the worst forms of abuse when, in the moment of danger, he immediately creates law by force of his character as Führer as the supreme legal authority.” In that one sentence, Schmitt collapses executive prerogative, martial law and constituent power into arbitrary, uncontrollable tyranny.

REGIMES THAT resemble Nazi Germany in detail are unlikely to appear again. But antiliberalism in some form, in liberal democracies themselves as well as authoritarian states, will be around as long as liberalism endures, deploying arguments like Schmitt’s as weapons.

Defenders of the liberal constitutional tradition would be well advised to respond to those who are antiliberal thinkers like Schmitt in two ways. To begin with, they need to take seriously the challenges to legality and constitutionalism posed by the hard cases that he dwells on. The reply should be that the tradition of constitutional liberalism within itself has the resources to deal with extreme situations, by means of concepts like the natural right of revolution exercised by constitutional conventions, and executive emergency powers which are adequate in their flexibility without being unconstrained by law or legislative oversight. (Schmitt himself distinguishes “commissarial dictatorship,” or emergency measures to save a constitutional order, from “sovereign dictatorship” that creates a new constitution.)

In addition, constitutional liberals can turn the tables on Schmitt by reversing his assignment of strength and weakness. For Schmitt, as for other antiliberals, pluralistic democracy is weak and dictatorship is strong. But one need only contrast West Germany with East Germany during the Cold War, or South Korea and North Korea today, to contest this image of democratic fragility and authoritarian stability. The United States and United Kingdom survived the abortive Nazi empire and the Soviet Union in part because their looser, more consensual systems, with greater opportunities for self-correction by means of dissent and debate, made it easier for them to avoid or recover from strategic blunders.

At this moment in history, there is no significant intellectual challenge to Western liberalism comparable to fascism or Communism, notwithstanding the mixes of liberalism and nonliberalism in China and Russia and the millenarian violence of the preliberal Salafist jihadist movement. But the public philosophy of liberal, constitutional democracy has always left many people, even in its historic homelands, unsatisfied and in search of an alternative. Outside of fundamentalist religious sects, that alternative in generations ahead is likely to be found in some version of modern, secular, antiliberal thought. The greatest challenge to liberalism in the future may not come from outside of the liberal West but rather from within, in the form of reasoned argument by erudite and articulate intellectuals. Carl Schmitt was a model of the sophisticated modern antiliberal thinker. There will be more to come. 

Michael Lind is a contributing editor at The National Interest, cofounder of the New America Foundation and an ASU New America Future of War fellow.

Links:
[1] http://nationalinterest.org/feature/carl-schmitt%E2%80%99s-war-liberalism-12704
[2] http://nationalinterest.org/profile/michael-lind
[3] http://twitter.com/share
[4] http://nationalinterest.org/issue/may-june-2015
[5] http://www.amazon.com/Carl-Schmitt-Biography-Reinhard-Mehring/dp/0745652247
[6] http://nationalinterest.org/tag/history
[7] http://nationalinterest.org/tag/nazism
[8] http://nationalinterest.org/tag/liberalism
[9] http://nationalinterest.org/topic/politics

jeudi, 07 mai 2015

Carl Schmitt (1888-1985): Brief Biography of the Controversial German Jurist

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Carl Schmitt (1888-1985): Brief Biography of the Controversial German Jurist

by Colm Gillis

Ex: http://carlschmittblog.com

Carl Schmitt was one of the greatest intellectuals of the 20th century. This is a very brief overview of his remarkable life and career.

Carl Schmitt was born in 1888. Plettenberg, his home town, was a Protestant hamlet, but Schmitt was baptized a Catholic. As was typical for those of Rhenish Catholic stock, Schmitt was possessed of a strong sense of identity. This was combined with an equally strong sense of transnationalism. Circumstances, the Rhenish Catholic outlook, and prevalent sectarianism in Germany at the time, meant that he was exposed to pluralism, religious divisions, political questions, and geopolitics.1

He received first and second-level education in Catholic institutions, acquiring a thorough understanding of the humanities, in particular religion and Greek. At the same time, Schmitt was exposed to materialism.  Familiarity with ideologies like Liberalism bred contempt and Schmitt maintained his religious zeal long after he left behind his formative years.2

After attending Universities in Berlin and then Strassburg, Schmitt received his doctorate in 1910. Following graduation, he honed his legal skills. At Strassburg, Schmitt took a stance against positivistic legal theory. Positivism located legitimacy in the sheer fact of a sovereign government. Analysis of legal rulings was restricted to the intention of the lawgiver. Positivism ruled out the use of, for example, natural law theories, and Schmitt’s Catholic upbringing most likely was what made him averse to such a legal approach.3

At this stage Schmitt’s views on law were informed by the neo-Kantians, who placed a ‘right’ above the state and who saw it as the function of the State to fulfil this right. While professing loyalty to the State and to a perceived right order, Schmitt tended to subordinate the individual, an anti-liberal stance maintained throughout his career.4

Schmitt’s meeting with the barrister and deputy of the Center party, Dr Hugo am Zehnhoff, in 1913 influenced Schmitt profoundly. In particular Schmitt turned away from subjugating law to a set of transcendent norms. Instead concrete circumstances were to provide the basis for law from now on.5

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Dr Hugo am Zehnhoff

Before the war, he published two books. But his inclinations at this stage were not overly political. This apoliticism was common amongst German intellectuals at the time. Generally, the existing order was accepted as is. It was felt inappropriate for academics to weigh in on practical issues.6

After passing his second law exam in 1915, Schmitt volunteered for the infantry, but suffered a serious back injury. So he served out WWI performing civil duties in Bavaria which were essential to the war effort. Schmitt administered the martial law that existed throughout Bavaria and elsewhere in Germany. He married his first wife, Pawla Dorotić, a Serb whom he later divorced in 1924, at this time. Pawla’s surname was added to his so as to give himself an aristocratic air, an indication of Schmitt’s determination to advance himself.7

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Hindenburg and Ludendorff formed an effective dictatorship in Germany during WWII

In line with much of Conservative German thought at the time, Schmitt viewed the state – not as a repressive or retrograde force that stifled freedom – but as a bastion of tradition securing order. Dictatorship was mused upon. This, in Schmitt’s mind, was constrained by a legal order and could only act within that legal order. Dictatorship was functional, temporary, and provided a measure of order in emergency situations, but was not to be transformative and break from the structure which preceded it and dictated to it. In other words, it was to be a dictatorship in the mould of classical dictatorship which was extant in the Roman republic.8

As for the purpose of the world war itself, Schmitt displayed his ever-present aloofness. While many thinkers in Germany saw the war in very stark terms, as a struggle to uphold the ‘spirit’ or as a struggle against Enlightenment rationalism, Schmitt opined that the war proved the tragic existence of man in the modern world. Men had lost their souls and corrupted by a glut of knowledge and a dearth of spirituality.9

Strassburg’s loss to the Reich after the war meant that Schmitt had to downgrade to a lectureship at the School of Business Administration in Munich, a post which he achieved with the aid of Moritz Julius Bonn. Bonn would remain a close friend. Despite their political differences, Schmitt and Moritz were companions until the end of Weimar.10

While Schmitt would be forever known as a provocative critic of the Weimar republic, he was always loyal to its institutions from its inception, albeit with reservations. Catholics had their hand strengthened by the Weimar republic. Hence, Schmitt and others were unlikely to overthrow an institution that had favoured them. On the other hand, Versailles was perceived as a humiliation and seemingly even worse for Schmitt, a distortion of law. Antipathies were harboured by Schmitt towards the US on these grounds. America was considered it to be a hypocritical entity who impressed upon people a neutral, liberal international law operating alongside an open economic system, but because the latter had to be guaranteed, the former could not be neutral.11   

Differences between jurists that existed before the onset of war were further exacerbated after the war. Hans Kelsen, the normativist scholar, was Schmitt’s main rival. Those like Schmitt opposed what they saw as an unrealistic objectivism.12

After the war, Schmitt turned his back on neo-Kantian perceptions of right. Instead he interpreted the turmoil of the war and post-war anarchy as proof for his ‘decisionist’ theories. Law and legitimate rule were located in the hands of a clearly defined sovereign. Legal procedure would be kept to a minimum. Justice would be substantive as opposed to merely formal.

Schmitt placed order before the application of law and he increasingly saw many of the assumptions and modus operandi of Liberalism, democracy, and parliamentarianism to be unworkable, subversive, irrational, prone to elitism, and too politically agnostic in the Germany of his day. His criticisms of domestic law mirrored those of international law – too much faith was placed in supposedly neutral theories of law. Sheer ignorance of power structures or realities on the ground was what kept ‘rule-of-law’ theories going.13

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Schmitt mused much on dictatorships like the one headed by Sulla, the Roman dictator

Disillusioned with modern politics, he sought refuge in counter-revolution thinkers, notably de Maistre, Bonald, and Donoso Cortés. Schmitt did much to resurrect the reputation of Cortés in particular, an ex-liberal from Spain who produced far-reaching analyses of mid-19th  century European politics. Cortés’ discourse was framed in highly theological language.14

Schmitt distanced himself from ‘conservative revolutionaries,’ however. Conservative revolutionaries held that traditional conservatism needed to utilize modern techniques to save Germany from atheism, Liberalism and Bolshevism. Schmitt considered their opinions too crude. Diversification was key and Schmitt interacted with the left and right and every shade in between, with the possible exception of Liberals, although he never seems to have found an intellectual soul-mate.15

Yet Schmitt concurred with the conservative revolutionaries in one important respect; namely that he found the age to be dead, lacking in vitality, and overly rationalistic. Liberalism and parliamentarianism were increasingly in the cross-hairs and the first pre-emptive strike was his book Political Romanticism (1919), which was released after the war. This was not a template for later Schmittian works, but was symptomatic of an impatience with relentless individualism. One can read many subtexts from this work that would appear in his more celebrated studies.16

Following Political Romanticism, Schmitt’s targets were pinpointed to greater precision. Dictatorship (1921), Political Theology (1922), and The Crisis of Parliamentary Democracy (1923), were three noteworthy books released in the early 1920s. Liberalism’s flawed ontology of mankind was critiqued. Contradictions in Liberalism were exposed. Dangerous phantasms of parliamentarianism were rationally elucidated. Power in the ‘real’ world of politics was discussed. And more. 17

At the same time, Schmitt was aware of the increasing totalitarianism evident in modern politics,  being one of the first to recognize this trend, and even articulating an awareness of the power of modern media. His position was somewhere in between the value-neutral position of Liberalism and the absolute control espoused by Statists. He was acutely aware of the weaknesses of Weimar Germany in the face of ideologies demanding increasing loyalty from their members. In parallel with his fear of totalitarianism was his disgust at the way that private interests were embedding themselves into public institutions. Nevertheless, by 1925, the constitutional lawyer Richard Thoma was accusing Schmitt of authoritarianism, a penchant for the irrational and desiring the hegemony of the Church in Germany.18

Schmitt gained a reputation as a legal theorist who leant strongly on article 48 of the Weimar Constitution during this period. In this article, a provision was made for emergency rule in the event of political breakdown. For Schmitt, as opposed to those like Thoma, law was meaningless without a stable order in place. He took a very realistic perspective, and in fact was not ideologically inclined against democracy or parliament. But he harboured misgivings that the supposed nature of democracy or parliamentarianism, as articulated by his contemporaries, was historically accurate. In any event, the modern forces which Liberalism had unleashed would put paid to whatever the interest-based new order tried to accomplish, Schmitt also surmised.19

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Frontispiece of a booklet of the Weimar Constitution

Schmitt spent the bulk of the 1920s at Bonn, and moved there in 1922 after stints at Berlin and Greifswald, leaving Bonn in 1928. In 1926 he got married to Duschka Todorovitsch, another Slav. In the next several years, two of his most important books, The Concept of the Political (1927, with a new and highly amended edition appearing in 1932) and Constitutional Theory (1928) were published. The former, in particular, marked a ‘turn’ in Schmitt’s thought: he was now less inclined towards the Catholic Church. Already he had been turning to Rosseau and his theories of the identity of people and government.20

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Schmitt and his wife in the 1920s

Introducing Schmitt’s famous ‘friend-enemy thesis,’ The Concept of the Political was a revolutionary book in political science and philosophy. Continuing in the same vein as earlier works such as Political Theology, Schmitt saw the State as the only body competent to pursue political existence by identifying the friend-enemy distinction. Despite the apparent amorality of the study, many commentators, including his Catholic friend Waldemar Gurion, were impressed by what was undeniably an astute analysis.21

Both the Weimar Republic and Schmitt the intellectual reached the height of their powers in the years immediately before the Wall Street crash. Schmitt would go to Berlin just before the fatal blows were struck against the nascent republic. He now commanded widely-held kudos as a jurist, and the financial crisis would now give him influence as a political adviser.22

Germany was on the precipice at this stage and article 76 of the Weimar constitution particularly disturbed Schmitt. He harboured no illusions about what this provision, which enabled a popularly elected party to do as it pleased with the constitution, signified for those antagonistic towards the State. Schmitt now became close to Johannes Popitz, Franz von Papen, and General Kurt von Schleicher, all of whom represented traditional German values. During the chancellorship of Heinrich Brüning, the Centre party leader, he acted as constitutional advisor to President Paul von Hindenburg. True to his past form, Schmitt provided legal cover for the use of emergency decrees which helped see the republic through the treacherous currents of the early 1930s. Surrounded by practical men, Schmitt and his colleagues were only interested in making Germany a strong and stable country. At this time, he also recognized the need for government to concern itself with economic matters. Schmitt neither sought to repress trade unions nor exalt business interests within the corridors of powers, but advocated the pursuance of an economic policy that was neutral.23

There was more than a touch of Keystone Cops about Schmitt, von Papen, von Schleicher, and other traditional conservatives, as they struggled to manoeuvre and deal with the burgeoning National Socialist movement. One of Schmitt’s treatises, Legality and Legitimacy, was used by supporters of von Papen and von Schleicher to justify the increasingly authoritarian measures required to cope with the turmoil in Germany, which by 1932 had become pervasive. Ill-judged use of Schmitt’s theory handed an initiative to the NSDAP in 1932 during a landmark case in Prussia. In 1932, he also wrote an article in the run-up to elections called The Abuse of Legality, where he repeated his arguments in  Legality and Legitimacy. The most important of his arguments, in this context, was the conviction that the Constitution cannot be used as a weapon against itself.24

In 1932, von Schleicher tried to outwit the NSDAP. He lifted bans on paramilitary groups aligned with the National Socialist movement, but also tried to woo right-wing voters through innovative economic measures. Strategic support was lent to these tactics by Schmitt. However, these plans backfired. The NSDAP grew in strength and Hitler was underestimated by those like the conservatives, who believed in their own superiority and powers of manipulation. Meanwhile, Schmitt’s ideas were commoditized by those like Hans Zehrer and Horst Grüneberg, editors of Die Tat, who found knives in Schmitt’s writings where there were only scalpels.25

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Schmitt’s article ‘The Fuehrer protects the right’

One last episode of farce remained before the death of Weimar: Von Schleicher conversed with Hindenburg about banning anti-constitutional parties that were now incapable of being contained in 1933. This conversation was leaked. Schmitt’s name was associated with the backroom shenanigans, and he had an embittered, and personal exchange with Prelate Kaas, leader of the Centre Party, who charged Schmitt with promoting illegality. Schmitt later heard about Hitler’s appointment in a café. Just at this time, he was moving from Berlin to Cologne, a move unrelated to the political trouble. Schmitt’s departure from the capital seemed just as well timed as his arrival.26

True to his form of being able to condense the most momentous of events into a single phrase, Schmitt remarked on January 30 1933 that ‘one can say that Hegel died.’27 Schmitt saw Hitler’s rise to power through the lens of vitality and Kultur. National Socialism had ousted a bureaucracy that had powered the rise of the German state, only to disappear once the work of the bureaucratic State was complete. He joined the NSDAP in May 1933, although it was not a significant gesture, because the purging of the civil service had meant that Schmitt was virtually compelled to join.28

A full professorship in Berlin, a post at the Prussian state council, a nomination to the nascent Akademie für Deutsches Recht, an appointment to the editorial board of the publication of National Socialist legal theorists Das Deutsche Recht, and appointment to the head of higher education instructors of the National-Socialist Federation of German jurists came in quick succession in 1933.29

In 1934 he partly backed that year’s notorious purges in the provocatively titled The Führer Protects the Law. In his opposition to the slaughter of innocents, Schmitt showed his astuteness. He was able to cite both Hitler and Goering, who admitted publicly that mistakes were made in the purges. Schmitt called for a state of normality to be re-imposed, now that the danger to the state had passed. Despite his attempts to quell the bloodshed in Germany, Schmitt’s writings appeared to emigrés as rubberstamping a fanatical government that was out-of-control. His old friend Gurian coined the term ‘Crown Jurist of the Third Reich’ for Schmitt.30

Protestations of emigrés against Schmitt didn’t go unnoticed by the authorities, and their dredging up of Schmitt’s past stance towards the NSDAP stifled, and then reversed, Schmitt’s rise through the ranks. It seemed as if the more Schmitt tried to ingratiate himself – by 1936 he had approved of the Nuremberg laws and also proposed a purging of the law-books of Jewish influence – the more he alienated himself.31

The SS and their publication, Das Schwarze Korps, were the vanguard of ideological purity in the Third Reich. From this platform, they were eventually able to force Schmitt to leave the public bodies he had served in and he retired to academia. Disillusioned, he drew more on the theories of Thomas Hobbes, in particular his theory of obedience being given in return for protection in a 1938 work. Schmitt also explored international law, and would remain a critic of the global order until his death, notably calling for an international system where countries would guard Grossraum, large swathes of territory that powerful States would claim as their backyard as the US had done with the Monroe Doctrine. This should not be confused with racially charged Lebensraum theories.32

In the last phase of the war, Schmitt served in the German equivalent of the Home Guard and was captured by the Soviets. Ironically, the Bolsheviks released him after considering him to be of no value, either because of what he told the Russians or because of his age. Schmitt did not receive the same leniency from the Americans and he spend thirteen months, after his arrest in September 1945, incarcerated, also suffering the ignominy of having his massive library confiscated.  The main accusation levelled against him was that he had provided intellectual cover for the NSDAP Lebensraum policy.33 Chastened by his experiences, Schmitt retreated into what he told his interrogator Robert Kempner was a ‘security of silence’34 and he composed the following lines which served to summate the attitude he adopted after the war

Look at the author most precisely

Who speaks of silence oh so nicely;

For while he’s speaking of quiescence

He outwits his own obsolescence.35

Schmitt did not maintain a strict silence, as the lines suggest, but continued his manner of couching his writings in esotericism, a manner which he adopted during NSDAP rule. After his ordeal at the hands of the Americans, Schmitt retired to a house which was named San Casciano, either after the name of the residence that Machiavelli retired to after he was ousted from power, or after the name of a Christian martyr in the reign of Diocletian who was stabbed to death with a stylo by one of his students.36

Even in his old age, Schmitt divided opinion, but kept producing works of literary quality. The Nomos of the Earth (1950) was Schmitt’s last major work and his key study on international relations. That is not to downgrade the quality of many of his later works, such as Theory of the Partisan (1963), which are still highly relevant in the modern world. He also revised many of his earlier writings so as to keep pace with the new world that had replaced the previous European order that had existed from the 17th century. Theology came back into focus for Schmitt and his Political Theology II (1970) critiqued the classical position adopted by Erik Peterson, in respect of the Church’s position towards politics. Friendships with Jacob Taubes, a Jewish rabbi, and Alexandre Kojève, the outstanding Hegelian philosopher, revived his reputation.37

Schmitt’s downfall somewhat mirrored similar events surrounding Machiavelli. His death in his home town of Plettenberg at the grand age of 97 matched the somewhat similar life-span enjoyed by Hobbes.38 Life for both may have been nasty and brutish, at times, but was definitely not short!

Currently, I am researching a book on Carl Schmitt because I need to know about politics. Any comments or suggested corrections to this post are welcome. I have already authored one book Mysteries of State in the Renaissance. My Amazon page is here.

NOTES

[1] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. ix; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 3-5.

[2]The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 13; Ibid. pp. 6-7; Dictatorship Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Malden, MA Cambridge 2014 pp. xvii.

[3] The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 9, 13.

[4] The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 14; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 10-11.

[5] The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 13.

[6] Ibid. pp. 14; Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 13-15.

[7] Dictatorship Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Malden, MA Cambridge 2014 pp. x-xi; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii.

[8] Dictatorship Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Malden, MA Cambridge 2014 pp. xi-xii; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 14-15; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 18-20.

[9] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 16-18.

[10] Ibid. pp. 22-23.

[11] The Crisis of Parliamentary Democracy Carl Schmitt (Ellen Kennedy (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 2000 pp. xxvii-xxviii; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 28, 53-54; The Geopolitics Of Separation: Response to Teschke’s ‘Decisions and Indecisions’ Gopal Balakrishnan New Left Review Vol. 68 Mar-Apr 2011 pp. 59; The Nomos of the Earth in the International Law of the Jus Publicum Europaeum Carl Schmitt (G.L. Ulmen (Trans.)) Telos Press New York 2003 pp. 12-19.

[12] State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. ix-x; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 3; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 36.

[13] Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 201; Carl Schmitt’s Critique of Liberalism: Against Politics as Technology John P. McCormick Cambridge University Press Cambridge 1997 pp. 2; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. x-xi; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 7, pp. 13; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 37.

[14] Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 203; Carl Schmitt and Donoso Cortés Gary Ulmen Telos 2002 No. 125  pp. 69-79; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 22-23.

[15] Carl Schmitt: The Conservative Revolutionary Habitus and the Aesthetics of Horror Richard Wolin Political Theory 1992 Vol. 20 No. 3 pp. 428-429; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 56-62, 135-139. He made his disassociation from conservative revolutionaries quite forceful at times, for instance complaining when his name nearly appeared in the same collection of essays as the Austrian corporatist thinker Prof. Othmar Spann. Schmitt also associated with leftist thinkers like Benjamin and Kirchheimer, both who were indebted to him. Schmitt did attract right wing students who were pessimistic about the German state, but these  were only interested in those parts of his lectures construed as anti-Weimar and the subtlety of Schmitt’s thought was ignored.

[16] Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 206; Political Romanticism Carl Schmitt (Guy Oakes (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 1986. 

[17] The Crisis of Parliamentary Democracy Carl Schmitt (Ellen Kennedy (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 2000 pp. xvi.

[18] Ibid. pp. xiv, xli; Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 207; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. viii.

[19] The Crisis of Parliamentary Democracy Carl Schmitt (Ellen Kennedy (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 2000 pp. xxvii-xxx; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 72-73; Four Articles: 1931-1938 Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 1999 pp. x-xi; In his introduction to one of Schmitt’s books, Christopher Dawson writes; To the traditionalist this alliance of liberal humanitarianism with the forces of destruction appears so insane that he is tempted to see in it the influence of political corruption or the sinister action of some hidden hand. It must, however, be recognised that it is no new phenomenon; in fact, it has formed part of the liberal tradition from the beginning. The movement which created the ideals of liberal humanitarianism was also the starting point of the modern revolutionary propaganda which is equally directed against social order and traditional morality and the Christian faith. In The Necessity of Politics: An Essay on the Representative Idea of the Church and Modern Europe Carl Schmitt (E.M. Codd (Trans.)) Sheed & Ward London 1931 pp. 15-16.

[20] State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xi; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 44; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 25-26.

[21] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. 1-5; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 93-94.

[22] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 85; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xi.

[23] The Definite and the Dubious: Carl Schmitt’s Influence on Conservative Political and Legal Theory in the US Joseph W. Bendersky Telos 2002  No. 122  pp. 36, 43; Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. viii-xii. It’s significant that Heinrich Muth noted that someone who strove in the manner of Schmitt could not logically have been in league with groups like the NSDAP; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 14; Political Romanticism Carl Schmitt (Guy Oakes (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 1986 pp. ix-x; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 114-116, 121-122.

[24] Legality and Legitimacy Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2004 pp. xvi, xx-xxi; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xi; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 20-23; Political Romanticism Carl Schmitt (Guy Oakes (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 1986 pp. x-xi.

[25] Legality and Legitimacy Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2004 pp. xxi; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 22; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 152-153; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. vi.

[26] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 184-189.

[27] Carl Schmitt: The Conservative Revolutionary Habitus and the Aesthetics of Horror Richard Wolin Political Theory 1992 Vol. 20 No. 3 pp. 424.

[28] Ibid. pp. 425; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xiii.

[29] State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xii.

[30] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 215-216, 23-224; The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes: Meaning and Failure of a Political Symbol Carl Schmitt (George Schwab and Erna Hilfstein (Trans.)) Greenwood Press Westport, Conn. London 1996 pp. xvi.

[31] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 224-228; For an excellent summary of Schmitt’s true attitudes towards the Jews see New Evidence, Old Contradictions: Carl Schmitt and the Jewish Question Joseph Bendersky Telos 2005 No. 132 pp. 64-82.

[32] The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes: Meaning and Failure of a Political Symbol Carl Schmitt (George Schwab and Erna Hilfstein (Trans.)) Greenwood Press Westport, Conn. London 1996 pp. xii-xiii; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 224-228; The Geopolitics Of Separation: Response to Teschke’s ‘Decisions and Indecisions’ Gopal Balakrishnan New Left Review Vol. 68 Mar-Apr 2011 pp. 68.

[33] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; Political Theology II: The Myth of the Closure of Any Political Theory Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Cambridge 1970 pp. 1.

[34] Political Theology II: The Myth of the Closure of Any Political Theory Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Cambridge 1970 pp. 1.

[35] Ibid. pp. 1.

[36] Ibid. pp. 2.

[37] Ibid.; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 2; Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. 2; The Nomos of the Earth in the International Law of the Jus Publicum Europaeum Carl Schmitt (G.L. Ulmen (Trans.)) Telos Press New York 2003; The Theory of the Partisan: Intermediate Commentary on the Concept of the Political Carl Schmitt (A.C. Goodson (Trans.)) Michigan State University Lansing 2004; Letters of Jacob Taubes & Carl Schmitt Timothy Edwards (Trans.) Accessed from http://www.scribd.com on 25/10/14; Alexandre Kojève-Carl Schmitt Correspondence and Alexandre Kojève, “Colonialism from a European Perpective (Erik de Vries (Trans.)) Interpretation 2001 Vol. 29 No. 1 pp. 91-130.

[38] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; Hobbes lived until the age of 91, an even more remarkable feat than Schmitt’s longevity!

mardi, 05 mai 2015

Eduardo Nuñez sobre Roberto Brasillach

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Eduardo Nuñez

sobre Roberto Brasillach

jeudi, 26 mars 2015

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress

By Eugène Montsalvat

Ex: http://www.counter-currents.com

tor1ARSVm+yTL._UY250_.jpgMichael Torigian
Every Factory a Fortress: The French Labor Movement in the Age of Ford and Hitler
Athens, Ohio: Ohio University Press, 1999

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress: The French Labor Movement in the Age of Ford and Hitler chronicles the rise and decline of the French Labor movement from the years surrounding the First World War to the outbreak of the Second, culminating in a storm of labor agitation from 1934-1940.

It tells the story of how the working class responded to the social changes introduced by the Fordist-Taylorist model of production that became prevalent during World War I. The rise of the labor movement in these decades lead to the establishment of the Parti Communiste Français (PCF) as a major political force. They faced a great deal of challenges that manifested as strife on the factory floor, within the unions, against the various other factions in French politics, and internationally.

Torigian focuses particularly on the most powerful and radical element of the labor movement, the metal workers, termed métallos in French. These workers were involved in the various trades of steel making, shipbuilding, re-forging, mechanical manufacturing, electrical manufacturing, airplane, automobile, and defense manufacturing, and other miscellaneous metal fabrication. They would play a pivotal role in the wave of strikes and factory occupations that occurred in the years immediately preceding the Second World War.

In addition to the labor struggle, the threat of a Fascist coup in 1934 and the impending war with Germany, made the labor movement a part of the left wing French resistance to Fascism, yet the tension between the international political concerns and economic issues facing the workers would prove to deleterious to the unions and the PCF as the nation lurched towards the Second World War.

Every Factory a Fortress begins with an overview of the transformation of the French metal industry in the years surrounding the First World War. Perhaps the most drastic of all the changes was the adoption of the Fordist-Taylorist mode of production. In the years before the First World War, the metal industry was essentially based in craft workshops, which required a certain amount of skilled labor, and some familiarity with mathematics and drafting as well as manufacturing. It was an essentially artisanal trade.

The First World War would be the beginning of the end for the small workshop. Industrial production would be concentrated in large factories, often employing thousands of workers, which would utilize mechanized, standardized mass production techniques as developed by Henry Ford and Frederick W. Taylor. These would be detrimental to the conditions of the worker. In the old workshops, the craftsman enjoyed a degree of independence and the respect of the foremen. Management rarely intervened in the day-to-day life of the worker.

The Fordist-Taylorist system would replace much of the skilled labor needed with machines, and their operators would be subjected to dehumanizing “scientific management.” Engineers and management would dictate the most effective means of production to the workers, who were reduced to performing repetitive and often dangerous industrial routines as part of an assembly line, often timed by a stopwatch. Failure to keep pace would result in the dismissal of the worker, thus making employment less secure.

This was compounded by the fact that the bosses, termed the patronat, viewed themselves as rulers of the workers, and refused to recruit higher level positions from the laborers, preferring to hire engineers and managers from outside. This lack of social mobility would compound the divide between the workers and the patronat.

The conditions of the war furthered the problems inherent in the system. The fact that many men were out at the front, and would die as a result of the war, meant that women, immigrants, and boys were brought in to fill their roles in the war years and those following. Paid less and easily replaced, this furthered the degradation of skilled labor.

The high turnover in the metal industry following the First World War would have serious social consequences as well. The lack of job security and the flux of employment that resulted from workers constantly leaving factories in search of higher wages led to a fairly nomadic existence. The rooted communities based upon the skilled workers of the workshop ceased to exist and workers crowded into hastily constructed suburbs, which lacked adequate electricity, sanitation, and other basic amenities. Tuberculosis, diphtheria, and other communicable diseases took their toll, and child mortality increased.

The decline of the traditional working communities and the rise of atomized life in the slums provided an opening for mass, consumer culture to replace the organic bonds of society. Sports, radio broadcasts, and cinema became popular diversions French culture became Americanized, Hollywoodized, as one trade unionist noted, “Today, life inside and outside the factories is similar to life in America and has no other aim than the pursuit of crass material satisfaction . . . To achieve this satisfaction people seem willing to accept any kind of servitude.” Moreover, the rise of consumerism distracted the working class from political and economic goals.

The labor movement in France was descended from the ideology of revolutionary syndicalism, which held that the workers would rise up and seize control of the workshops. In the aftermath of the First World War, it proved to be antiquated, as it focused on the concerns of skilled workers in the atmosphere of the workshops that dominated before the rise of the mass industrial system.

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Represented by the Confédération Générale du Travail (CGT), they adopted an anarchist position and refused to negotiate with political parties or form their own to represent themselves, codifying their beliefs in the 1906 Charter of Amiens. Opposed to negotiation with bosses and politicians, the CGT used wildcat strikes, boycotts, and sabotage to advocate for worker control. However, membership remained low, and poor organization stifled its ability to pursue extended strikes.

Divergences between the more reformist and the revolutionary wings began to arise and were furthered by the First World War, as the working class was unequivocally patriotic in their support of the war effort. This lead the CGT to reject direct action in favor of negotiation. However, the new workers in the war industry did not take to the CGT, preferring more mass movement-oriented action over the skilled labor elite of the CGT.

In 1917 there was a round of strikes, opposed by CGT representatives, who sought to protect the interests of skilled laborers from the demands of the masses. In March 1918, another round of strikes lead by anti-reformist dissident stewards broke out. Furthermore, the Russian Revolution had piqued the interest of the more revolutionary segments of the labor movement.

In the waning months of the war, reformist elements sought to codify some of the state-directed socialist aspects of the war economy to mitigate the threat of revolution, proposing nationalization, collective management, and state resolution of contract disputes. However, the end of the war restored the full free market, and the unions lost whatever leverage they enjoyed during the war.

This strengthened the hand of revolutionary syndicalists and the new Soviet-oriented groups. In June 1919, anarchist stewards lead nearly 180,000 workers in a month long strike, where a Soviet was proclaimed in Saint-Denis. The refusal of the CGT leadership to endorse the strikes only exacerbated tensions between the revolutionaries and the reformists. This led to creation of the PCF from a split in the Socialist Party in 1920, and workers began to rally to this new “worker’s party.”

The reformist leadership began to purge the revolutionaries aligned with the PCF, who formed the Confédération Générale du Travail Unitaire (CGTU) in 1922. The CGTU experienced infighting between syndicalists, anarchists, and communists, but by 1923 had enough control to bring the CGTU into the Soviet backed Red International of Labor Unions and organize the union according to Bolshevism. The Unitaires, as CGTU members were called, in the metal industry were used as the political laboratory of the CGTU, where “every change of line, every new directive, every political imperative cooked up by the French and international communist movement would thus find its way into the union’s daily operations.”

One particular organizational change used by the CGTU was to shift the base of operations from the section locale, which represented union by neighborhood, to the section syndicale, which represented workers directly on the factory floor, thus implanting the CGTU into the daily workings of the factory. Unfortunately, the factory sections were hampered by management intimidation and logistics. Both the CGTU and the “confederal” CGT failed to achieve much progress throughout the twenties in terms of concrete gains for their members.

It was the onset of the Great Depression that would strengthen the hand of labor in France. The contraction in the labor movement would end the high turnover in the factories. Immigration, migration from the countryside, and female labor participation decreased, and skilled workers and family men were given priority. This essentially stabilized the environment on the factory floor, which would allow the labor movement to take root. Moreover, the conditions inside the factory worsened in terms of stagnating wages, production speedups, and longer hours. The stabilization of the workforce, combined with more unpleasant conditions lead to a greater need for labor activism.

The CGT tried to organize within the communist dominated suburbs, but were hampered by the union locale mode of organization where unions were represented by locals outside the factory, which led to a lack of contact between the worker and union. The unitaires were better prepared to unionize the métallos, using the section syndicale to reach workers directly on the factory floor. The PCF also utilized factory cells to recruit.

In 1930, direct orders from the Soviet Union forced the CGTU and PCF to reduce their revolutionary rhetoric and focus more on the day-to-day struggles of the workers, which helped end the marginalization they suffered in the preceding years. In 1932 the CGTU started making more concrete demands than full scale revolution like the 40 hour week, guaranteed minimum wages, collective bargaining, and health and safety guarantees. However, the revolutionary core was still present in the party, though reigned in. These radical activists would prove useful in leading future agitation. An increase in strike activity by the CGTU from 1931 to 1933 would result from the turn towards the concerns of the common worker. The CGTU took on the prominent French auto manufacturer, Renault, in November 1931 after a large wage cut was announced. The strike broke out on a shop by shop level, leading to a two month struggle with management. While the strike failed, it raised the credibility of the CGTU in the eyes of the workers. In 1933, the CGTU fomented a massive strike at the plant of Citroen after wage cut announcements were made. After a work stoppage by 300 craftsmen, CGTU agitation eventually caused Citroen to lockout 18,000 workers. Strike committees were formed as intermediaries between union leadership and the workers. Citroen eventually reopened its factories and the promised a mitigation of the wage cut, and the workers returned in blocs, who would engage in slowdowns to force the factory to keep their promises and rehire strikers. While the strike did not bring Citroen to heel completely, it solidified the role of the CGTU as the leader of labor activism in the metal industry.

The events of February 1934 France would have a major impact on the labor movement. The Stavisky Affair, which revealed that several members of the cabinet were connected to the Jewish swindler Serge Stavisky, inflamed the passions of the far right, and led to a series of demonstrations in January 1934 by organizations like Action Française and Croix de Feu of a generally an anti-democratic character.

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On February 3rd, Premier Daladier dismissed the right-wing prefect of the police, leading to massive demonstrations on the 6th. 100,000 rightists marched on the Chamber of Deputies, and police opened fire, killing 18 and leaving 18,000 wounded. Fearing impending civil war, the government resigned.

Maurice-Thorez.jpgThe initial response of the communists was indifferent. PCF leader Maurice Thorez stated that there was “ no difference between bourgeois democracy and fascism. They are two forms of capitalism . . . Between cholera and the plague one does not choose.” On the 7th of February, the PCF rejected a socialist overture to form a united front against what was widely perceived as a Fascist coup attempt.

Interestingly enough, it was PCF member and future Fascist Jacques Doriot that broke ranks with the party leadership to propose an alliance with the Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) against the anti-republican forces. In response, Thorez announced a demonstration on February 9th against fascism and Daladier’s cabinet. The demonstration was banned, but it went ahead anyhow, resulting in street fighting that left six dead. In response a general strike was called on February 12th, mobilizing four million workers across the country.

In this action, the strikers saw themselves not as agents of revolutionary class struggle, but as defenders of French democratic institutions derived from the French Revolution. This in turn would lead to the formation of alliances between the PCF and the less revolutionary factions of the French left. The PCF joined the SFIO to formulate a “united action pact.” With German rearmament posing a threat to Soviet Union, the PCF was forced to abandon its criticism of French democracy and seek alliances with potential allies against a future German assault within the political sphere. Steps were taken to reunify the CGT and the CGTU, but they had yet to produce any results. The new-found moderation of the PCF and CGTU and their symbolic defense of the republic proved to be quite successful in convincing workers to join, swelling the ranks in the metal union enough for them to put out a weekly paper, Le Métallo.

The Franco-Soviet Pact of Mutual Assistance in May 1935 forced further rapprochement between the PCF and the French state, which opened the way for an alliance with the Radicals, the bourgeois liberal party. The PCF increasingly appealed to French patriotism against the threat of Germany, wrapping themselves “so tightly in the French flag that the hammer and sickle would barely be visible.” The May 1935 election would also see the formation of a People’s Front observing “republican discipline,” where voters would vote for the strongest Left-wing party on the second ballot. This lead to massive gains for the PCF, moving the number of cities and towns under PCF control from 150 to 297.

In June 1935, the Comité de Rassemblement Populaire was formed to bring together the PCF, SFIO, CGT, CGTU, and Radicals to organize a pro-republican Bastille Day rally. However, it decided to maintain itself afterwards and align with the People’s Front in support of republican defense. However, the various factions were in dispute on a number of issues, and it would take until January 1936 for them to codify a program, based around international defense against fascism, suppression of the right-wing leagues, and some fairly vague promises of restoring the worker’s purchasing power harmed by the depression through a fairly Keynesian program. A GCT-CGTU merger would follow in March of 1936.

The political gains and consolidation of the left would help support and organize labor activism in the future. In 1935, the first major successes of the CGTU soon followed, the Gnome-et-Rhône aircraft works granted labor demands after the threat of a strike, and similar victories in the Panhard-Levassor auto plant, the Chausson auto works, Hispano-Souza, and the aircraft plants of Bloch, CAMS, and Loiré-Olivier soon followed.

The 1936 parliamentary elections would intensify the momentum of the French labor movement, the Communists growing from 10 to 72 seats. However, parties of the extreme right had also made significant gains. The atmosphere of polarization grew as the moderate bourgeois liberal parties were reduced in strength. 120,000 workers rose in a May Day strike. The Bréguet aviation plant fired two militants in reprisal for their role in the May Day strike, which triggered an occupation. When police arrived to evict them, they barricaded themselves into the workshop bearing the company’s prototypes. The management recalled the police and opened negotiations when they refused to leave. The striker’s demands were satisfied. Another strike broke out, possibly encouraged by the PCF’s Toulouse branch, in the Latécoère aviation plant and it was settled in the workers favor in a manner similar to the Bréguet strike. The wave of factory occupations struck the capital region, notably at the Bloch plant, where a strike aided by PCF deputies and the Communist mayor of Courbevoie succeeded in granting a new contract with a large raise to the workers.

However, the leadership of the PCF, was not entirely pleased by these actions, as they had joined the People’s Front to maintain the force of the French government against the rising power of German Fascism. PCF organ L’Humanité urged the workers to “refrain from wild revolutionary gestures.” However, the new People’s Front government had buoyed the worker’s hope for economic reform, and they would go ahead with or without Communist support.

A demonstration in memory of the Paris Commune of 1871 on May 24th drew 600,000 workers, furthering the fervor of the movement, as syndicalist Pierre Monatte remarked, “When you feel strong in the streets, you can no longer feel like a slave in the factory.” The Tuesday following the commemoration of the Commune, 4,000 workers occupied six metal plants. This strike would spread, on Thursday 33,000 Renault workers would join. Attempts to resolve the strikes on June 1st failed when the employers refused to sign a contract. On June 2nd, 60 factories were occupied, and the strike had spread to other regions of France. The union leaders who had advocated caution in order to maintain their political position were ignored as the movement gained a life of its own.

On June 7th, an agreement, dubbed the Matignon Accords, was reached, which promised recognition of the union, a 7 to 15 percent raise, and a system of shop stewards. Other demands would be resolved later. However, the employers immediately had reservations, and the most of the striking workers saw no reason to leave, believing the accords were too loose. By the 9th of June, four million workers remained on strike.

Fear of a revolution reached fever pitch as labor delegates rejected the employers’ concessions, demanding four non-negotiable things: a serious wage increase, paid vacation, payment for the days on strike, and satisfaction of the striking technicians’ demands. The government, fearing civil war, hurriedly passed a forty-hour week, paid vacation, and collective bargaining. Thorez, fearing that that the strike would break the People’s Front, called on workers to bring the strikes to an end, and on the 12th of June, the union signed a contract with the employer’s collective, the UIMM, which granted paid vacation, raises, and shop stewards, and the union was recognized as the sole bargaining agent of the workers. Further bargains between individual factories were struck on the 13th and 14th, and work resumed on the 15th. The workers viewed this as a great triumph, and the strikers evacuated the plants to great fanfare.

The employers responded to the new system with a series of indirect attacks on the Matignon Accords, firing stewards, reclassifying categories of workers, and delaying the implementation of the contract. The employers’ actions intensified the workers’ defiance, augmented by the fact that many of the new union recruits were inexperienced in dealing with the formalities of negotiation and came to unionism in the surge of labor radicalism. The union leadership was presented with problems from the confrontational attitude of the new stewards, who sought to flex their new found power at the least provocation from management. The PCF worried that further conflicts with the patronat would damage the political strength of the People’s Front. CGT leader Jouhaux urged employees to ignore “employer provocations” and wait for the government to arbitrate disputes.

The advent of the Spanish Civil War would further the rifts developing in the People’s Front further. The Blum government bowed to public pressure and refused to aid the loyalists in the conflict. For the PCF and the CGT this was akin to the endorsement of fascism. A one-hour general strike in protest of France’s non-intervention was called for on the 7th of September. While supported by the Communists, it had the effect of inflaming the tensions between them and the syndicalists and socialists opposed to further warfare in Europe, and the SFIO announced its opposition to the strike on the grounds that it would threaten the People’s Front government.

To counter the Communist influence in the factories, the SFIO formed the Amicales Socialistes d’Enterprise, a rival union. Some former confederals in the CGT also took an anti-communist, pacifist line spread through their organ Syndicats. About a third of the CGT, sympathetic to revolutionary syndicalism supported the Syndicats group. At the first meeting of the Metal Federation’s congress after CGT-CGTU reunification, attempts were made to preserve the spirit of unity, and two of six executive positions were reserved for confederals. However, following the passage of a compulsory government arbitration bill for strikes, which the CGT accepted, and Blum’s increasingly conservative policies in the midst of financial crisis, workers became increasingly disgruntled with the union’s willingness to support the government, and anarchist and Trotskyites formed the Cercle Syndicaliste “Lutte de Classes” in opposition to CGT.

tract-sfio-1936-1.jpgWorker support for the People’s Front government was further eroded in 1937 following the rise of the fascist Parti Sociale Français (PSF). Following the fatal shootings of six workers by policemen in an anti-fascist demonstration at Clichy on March 16th, which lead to a call for a half-day strike in protest of the killings, Blum threatened to resign if the strike went ahead, and then failing to do so, ordered the police to crackdown on the workers who allegedly instigated the violence at Clichy.

Worker anger at the PCF’s collaboration with Blum was unabashed; one Communist stated, “They massacre the workers, they let revolutionary Spain perish, and it’s L’Humanité and the party that makes us swallow it all.” Violent protests erupted in factories throughout the Paris metal industry. In response, employers increased their repression of the unions, locking out workers and firing militants, even refusing to abide by settled contracts in some cases.

The resignation of Blum, who was replaced by Chautemps, only diminished the workers’ faith in the People’s Front and increased the anger they felt towards the union leadership for collaborating with it. The Amicales, Cercle Syndicaliste, and Syndicats, as well as Catholic and Fascist unions attracted workers. Following the failure of the unions and the employers to agree on a new contract after the expiration on the 31st of December 1937, and the failure of the government to arbitrate new terms, the stage was set for another major wave of conflict between labor and management.

1938 saw the reinstatement of Blum as premier following Chautemps’ resignation. This in turn gave the union leadership impetus to demand an anti-fascist foreign policy in addition to their contractual demands. Blum would increase defense spending to counter Germany’s rearmament, but he demanded the unions make a concession concerning the forty-hour work week. The union was willing to abide by this, provided they received a new contract, but the proposed deal fell through. This failure strengthened the hand of the anti-CGT, anti-PCF groups like the Amicales, Cercle Syndicaliste, and Syndicats, who claimed that the union was overtaken by “war psychosis” to the extent that it ignored the economic objectives close to the workers. The metal unions attempted to convince the Blum government that the employers were sabotaging war production through their treatment of the workers. In twenty metal plants workers struck in 20- to 90-minute waves for a new contract and the opening of the Spanish border. However, this in turn lead to large scale strikes, shutting down Citroen’s seven Paris plants, which did not mention foreign policy concerns at all. The union leadership was unprepared for an intensification of the strike activity, but they had no choice but to allow them to continue if they want to maintain the respect of the laborers. However, when the sections syndicales initiated more strike activity, under orders from the central leadership, the leadership then refused to take responsibility or seize the initiative to guide them, torn between the demands of the workers and the political imperatives of maintaining the government against German rearmament. The indecision of the union leadership, combined with their failure to adequately provide strike pay, soup kitchens, or elect strike committees, left the strikers feeling abandoned, which in turn provided an opportunity for Trotskyites to demonstrate leadership of the strike and agitate for further work stoppages. The PCF response was violent and decisive, and PCF thugs beat any Trotskyite agitators approaching the factories. To compound issues, Catholic and Fascist unions were also attempting to turn the workers against the union leaders, and this resulted in several violent confrontations. In the face of mounting divides in the strikers, the employers saw no reason to soften their stance towards them and adamantly refused to entertain their demands. An offer by union leaders to end the strike following government arbitration and a token wage increase was rebuffed by the employers. This failure only spurred further strikes, by April 8th it consisted of 68,000 workers occupying 40 factories. Blum once again resigned in the face of mounting pressure after failing to obtain special powers to end the strikes.

The Daladier succeeded in gaining the special powers denied to Blum and he ordered troops to occupy Paris. A deal called the Jacomet Sentence was struck for workers in the nationalized aviation sector, providing a 45-hour week and a 7 percent wage increase. This was extended to private sector plants on April 13th, and ratified on the 14th. The entire Paris metal industry returned to work on the 19th.

However, workers began to notice how much the agreement curtailed their rights, effectively destroying many of the gains won with the Matignon Accords. Section meetings, posting of union information, and the collection of dues were restricted or prohibited. Furthermore, employers used punitive firings against labor militants, in express violation of the contract they agreed to. Membership in the metal unions declined by nearly a third. In response to criticism among the ranks, CGT leadership labeled unruly members Trotskyites, fascists, or provocateurs.

Further pressure on the unions arose when the Daladier government appointed center-right politician Paul Reynaud as Finance Minister. His decrees proved particularly intolerable, raising taxes, imposing new pro-employer mechanisms to resolve industrial strife, reestablishing the six-day work week, and giving employers the right to fire or blacklist employees for refusing overtime. These decrees would give the CGT a reason to strike against the Daladier government, with the intent of forcing its resignation. A series of strikes on November 21st to the 24th broke out and raised further pressure of a general strike, forcing police to use violence to remove the occupying strikers. They police succeeded in evicting the strikers from all the plants but Renault, whose management further inflamed tensions by announcing an increase in hours. Union leaders attempting to defuse the situation were ignored and workers prepared a last stand, barricading the doors, and gathering pieces of metal to use as projectiles in the face of a coming police onslaught. 6,000 police faced down 10,000-15,000 workers. The ensuing “Battle of Renault” saw the police deploy tear gas to clear the factory and resulted in serious injury to 46 police, 22 workers, hundreds of lesser injuries, and 500 arrests. Renault locked out 28,000 workers the next day and declared their contract null and void. Between the 25th and 30th, union leadership wavered, giving the government time to prepare further measures against future unrest. A general strike planned for the 30th of November was impeded by the government’s deployment of troops and its requisitioning of workers necessary to the basic functioning of national infrastructure. It is estimated around 75% of the Paris region metal industry participated in the strike, but the end result was total defeat. Entire factories were locked out or had their workforce dismissed, union stewards were fired, 500 strikers were sentenced to prison. Rehired workers had to deal with significantly less protections than the ones they had earned two years earlier, and the non-socialist factions of the state shunning cooperation with the unions and communists.

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Following the March 1939 annexation of the remainder of Czechoslovakia by the Germans, repressive conditions in the factories only intensified as a result of hurried military production. However, labor leaders following the Comintern anti-German line, were loath to interrupt the militarization of France against Germany. Then the Molotov-Ribbentrop Non-Aggression Pact between the Soviet Union and Germany threw the leadership into chaos. Daladier accused the PCF of being unfaithful to France and CGT leader Johaux condemned the pact, but resisted calls to remove communists from the CGT. The PCF was thrown into even worse disarray than the CGT, as a third of its elected officials resigned in protest, and the government seized their publications. The German invasion of Poland, forced PCF leader Thorez to accept the war effort, but a direct Soviet order demanded that the PCF denounce the war and sabotage the French war effort. The CGT responded by purging the Communists from its ranks. The PCF was proscribed and forced to go underground. The Communist- dominated metal union was disbanded on the 26th of September. The government’s polices towards labor once again became more repressive, banning collective bargaining, strikes, and freezing wages. Those who objected were interned.

However, government concerns about the threat of labor unrest let to an agreement between labor and management to collaborate in the war effort, called the Majestic Agreement. Yet this collaboration failed to deliver any concrete benefits to the workers. Finally, German victory over France in May 1940 would put the factories at the disposal of the victors, thus ending the period of labor strife that had lasted for six years.

Lessons for White Nationalists

The rise and fall of the French labor movement provides many lessons for any budding political movement. Those on the right should not be afraid of learning from the successes and failures of a supposedly left-wing movement. Indeed, many of the concerns articulated by the labor movement were inherently conservative, if not reactionary, as Torigian notes in his Epilogue.

The rise of the unions had its origin in the reaction to the social dislocations caused by mass production and industrialization. Economic events tore asunder the traditional communities centered around the craft workshop; the spirit of camaraderie that craft workers enjoyed was replaced by mechanized drudgery. The strikes provided the first opportunity in years for workers — who stood shoulder-to-shoulder, bound to machines — to form bonds with one another. During the six years of labor unrest, the unions set up schools, concerts, and vacation homes for their members, giving them some semblance of a community they had lost in the preceding years. The goal of restoring the historical ties of a community severed by modernity shows the deep conservatism beneath the outward trappings of leftist unionism.

Another conservative facet of labor’s rise was the fact that it was jolted from its previous malaise by an appeal to patriotism. It was the call to defend the Republic, and the heritage of the French Revolution, that started the six years of struggle in 1934. As Alain Soral states in “Class Struggle Within Socialism: 1830-1914 [2],” “It is historically demonstrated that the people are always patriotic,” noting that even the Communards of 1871 were reacting against the defeat of Sedan and the Prussian occupation agreed to by the bourgeois government. It was the leadership’s willingness to follow the foreign dictates of Comintern, at the expense of economic and social concerns dear to the average worker, that destroyed the benefits they had achieved through the Matignon accords.

The failure of the People’s Front should also be a lesson to any radical political movement about the dangers of mainstreaming. The willingness to sacrifice the gains the union had achieved for the survival of a political party proved disastrous. The equivocation and willingness to compromise demonstrated by the CGT and PCF in the years following Matignon weakened the resolve in the ranks, diminished membership in the movement, and opened the door for more radical elements to outflank them. The concerns of the people within the movement should take priority over any desire for political expediency. The idea that some politician will be the savior of any particular extreme struggle, left or right, has been disproved time and time again. Those who fail to grasp that would greatly benefit from reading Every Factory A Fortress.

Furthermore, anyone wishes to see how a mass movement can become strong enough to challenge the entrenched interests of the political and economic elite should read Every Factory a Fortress. As the struggles of labor continue in the face of globalization, multiculturalism, unchecked immigration, and other consequences of untrammeled neo-liberalism, the need for a movement to raise its banner against this brazen exploitation grows daily. Only by assimilating the lessons of the period from 1934 to 1940 will it emerge victorious.


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[2] Class Struggle Within Socialism: 1830-1914: http://openrevolt.info/2012/03/23/alain-soral-class-stuggle-within-socialism-1830-1914/

mercredi, 04 mars 2015

« Chouette, revoilà les années Trente ! »

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« Chouette, revoilà les années Trente ! »

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Le 29 octobre 2012, alors que s’amplifiait la participation à la « Manif pour Tous » contre la loi Taubira sur l’homoconjugalité, le porte-parole du P.S., David Assouline, estimait que « la droite est en pleine dérive et prend de plus en plus pour modèle celle des années trente ». Sans le savoir, ce sénateur de Paris inaugurait une mode éditoriale concrétisée au dernier trimestre 2014 par la parution de deux ouvrages au titre révélateur.

 

Les auteurs des Années 30 sont de retour (1) et des Années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard (2) appartiennent à une gauche plus ou moins sociétalistes et gendéristes. Ils sont surtout obnubilés par une réitération de l’histoire, à savoir le bégaiement en 2014 – 2015 d’événements survenus quatre-vingt ans plus tôt. Ainsi comparent-ils les intenses négociations diplomatiques entre le président russe Vladimir Poutine, le président ukrainien, Petro Porochenko, notre « Flamby » hexagonal et le chancelier allemand Merkel à la conférence de Munich de septembre 1938. Quelques mois plus tôt, d’autres personnalités simplistes confondaient l’annexion de la Crimée par la Russie à celle des Sudètes par le Reich allemand, voire au coup de Prague de mars 1939…

 

Les rédacteurs de ces deux ouvrages ne se contentent pas d’établir des parallèles entre la situation européenne d’hier et d’aujourd’hui. Ils craignent revivre ce que leurs aïeux ont vécu. Ils considèrent par exemple que Dieudonné et Soral seraient de nouveaux Céline, qu’Éric Zemmour, par ses polémiques, remplace Charles Maurras, que le Front national de Marine Le Pen reprend la trajectoire opportuniste des anciennes Croix-de-Feu devenues après leur dissolution en 1936 un Parti social français qui auraient peut-être remporté les législatives de 1940, que Laurent Bouvet, Jean-Claude Michéa, voire Christophe Guilluy, entrent dans les « champs magnétiques » non pas du fascisme, mais d’un populisme conservateur rance, que les chantres de la démondialisation, Arnaud Montebourg et Emmanuel Todd, répètent les diatribes néo-socialistes d’un Marcel Déat…

 

Journalistes institutionnels et signataires de ces essais ignorent sûrement que l’intérêt pour les années 1930 remonte en France à 1998 avec le n° 50 de la revue annuelle Nouvelle École. « Les années trente, écrivait Alain de Benoist, ont été des années de feu. Elles ont vu l’entrée dans la modernité se systématiser par tout (3). » Assimiler notre temps présent à cette décennie remuante relève d’une vaine spéculation et de la recherche, volontaire ou non, d’un supposé croque-mitaine bouffeur de gentils Bisounours… transgenre (?).

 

En dépit d’une crise économique féroce, il serait dérisoire de comparer les deux périodes. Rien que dans le domaine de la pensée politique, qui serait l’équivalent actuel des non-conformistes français, de la Révolution conservatrice austro-allemande ou des premiers cénacles eurasistes exilés à Prague et à Paris ? Quelle revue jouerait un rôle comparable à celui d’Esprit (qui existe encore), de L’Insurgé, de Combat ? Qui poursuit les travaux inachevés de L’Ordre nouveau ? Qui seraient les nouveaux Georges Valois et Bertrand de Jouvenel ? Certes, il y eut la « Jeune Droite », puis, quarante ans après, la « Nouvelle Droite ». Faut-il pour autant en conclure à l’émergence prochaine d’une « néo-jeune droite » à un moment où le clivage gauche – droite perd de sa pertinence ?

 

Bien sûr, des périodiques représentent l’anti-conformisme actuel : Réfléchir et Agir, Synthèse nationale, Éléments, Rébellion, Terre et Peuple, Militant, Présent, Minute, Rivarol, Faits et Documents, L’Action Française… Ils ne sont plus isolés. Grâce à Internet, existent enfin d’autres émetteurs de pensée alternative au « politiquement correct » en vigueur dans les médiats du Système. Il y a des radios vraiment libres telles Radio Courtoisie ou l’émission « Méridien Zéro », une télévision indépendante (T.V. Libertés), une kyrielle de sites rebelles (Euro-Synergies, Métapo Infos, Vox N.-R., Polémia, Jeune Nation, Solidarisme, etc.). Certes, les impressionnantes manifestations de l’automne – hiver 2012 – 2013 contre Taubira ainsi que d’autres démonstrations de force populaires comme l’extraordinaire « Jour de Colère » du 26 janvier 2014 ont pu être apparentées aux défilés ligueurs des années Trente. Mais toutes ces similitudes apparentes ne prouvent pas une résurgence de la décennie 1930 en ce premier quart du XXIe siècle.

 

Par ces temps incertains, il importe de savoir concilier la ténacité combative du début des années 1960, l’envie – très hussard – de déplaire propre aux années 1950, l’impérieux sentiment de résister et de bâtir une vraie Europe des années 1940, et l’esprit magnifique de révolte des années 30 : la différence des enjeux exige une approche nouvelle et un apport salvateur de solutions novatrices. Toutefois,  quelques exégètes rabougris pensent revivre avec effroi la dernière décennie de l’avant-guerre, eh bien, qu’ils en soient hantés ! Souhaitons pour notre part que les belles années Trente puissent nous inspirer pour les défis tant de l’heure que de demain !

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Renaud Dély, Claude Askolovitch, Pascal Blanchard et Yves Gastaut, Les années 30 sont de retour. Petite leçon d’histoire pour comprendre les crises du présent, Flammarion, coll. « Documents Sciences humaines », Paris, 2014.

 

2 : Philippe Corcuff, Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard, Éditions Textuel, coll. « Petite encyclopédie critique », Paris, 2014.

 

3 : Alain de Benoist, « Présentation. Les années Trente », dans Nouvelle École, n° 50, 1998, p. 1.

 


 

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samedi, 13 décembre 2014

Una antropología de la Técnica. Consideraciones spenglerianas.

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Una antropología de la Técnica.

Consideraciones spenglerianas.

Carlos Javier Blanco Martín

cblancomartin@yahoo.es

Ex: http://www.revistalarazonhistorica.com

Resumen: En este ensayo revisamos la idea de Técnica, sirviéndonos especialmente de las aportaciones de Oswald Spengler. Tratamos de su conexión con la ciencia, y la cuestión del supuesto relativismo spengleriano. También discutimos el tema de la continuidad entre mito, religión y ciencia, y el diverso sentido que estas tres ideas pueden tomar en nuestra civilización, la civilización occidental o fáustica. La degradación de la civilización fáustica expresada en la existencia del hombre-masa, incita a fijar nuevos conceptos sobre el significado actual de la técnica.

Abstract: In this paper we review the idea of ​​Technique, especially through the contributions of Oswald Spengler. We try to connect Technique with science, and the question of alleged Spengler relativism. We also discussed the issue of continuity between myth, religion and science, and the different sense that these different three ideas can take in our civilization, Western or Faustian civilization. The degradation of the Faustian civilization is expressed in the existence of the mass-man, encourage us to set new concepts about the current meaning of Technique.

Matizaciones en torno al universalismo o relativismo de la ciencia.

Las palabras de Spengler han sido mal interpretadas, con harta frecuencia, en un sentido relativista. De acuerdo con el relativismo, no habría una “ciencia universal” válida para todas las culturas y civilizaciones, cada una de estas culturas y civilizaciones poseerá su verdad. Contra el relativismo, y a favor del universalismo, se podría alegar que los cohetes espaciales chinos se lanzan en base a cálculos y teorías de la Física pertenecientes a un mismo corpus epistémico, no distinto del europeo, americano, ruso. Igualmente, los científicos nucleares iraníes comparten la misma ciencia, y pueden llevar dicha ciencia a las mismas realizaciones prácticas que los de cualquier otro ámbito cultural de la humanidad. Hay, en sus realizaciones, una universalidad en la ciencia. Pero este pretendido universalismo de la ciencia contemporánea arrastra un lastre habitual en nuestros días de “globalización”. El lastre se denomina “presentismo”. Se vive como si no existiera la Historia, como si se borrara de forma completa el proceso de desarrollo de cada una de las culturas y civilización hasta llegar al caótico horno y a la efervescente olla que es el mundo hoy. La ciencia físico-química, precisamente en lo que hace a sus aplicaciones prácticas, a sus extensiones tecnológicas, es de facto un conocimiento y recetario universal que, dentro de civilizaciones diversas, ya está a libre disposición de todos los hombres. Véase que ya en la Antigüedad y en el Medievo, los avances armamentísticos se universalizaban y no precisamente para traer paz y concordia entre los pueblos. Sustancialmente no hay diferencias en estos tiempos que corren: Occidente, con todo su potencial fáustico unilateralmente orientado hacia un capitalismo tecnológico está creando las bombas y los aparatos con los que, mañana, otro día, los islámicos o los orientales podrán esclavizarlo. Esta es la lección de Spengler que podemos leer en sus libros.

En una mirada histórica, no presentista, se observa que hay “una” física apolínea (antigua, griega), “una” física mágica (árabe), “una” física fáustica (europea). Esta evidencia histórica no guarda relación con una platónica concepción de la verdad, con un realismo de la índole que sea. Lo que Spengler quiere decirnos es que las tres ciencias físicas que fueron posibles son mutuamente incomprensibles, cada una verá a la otra como un simple depósito de vaguedades y nociones abstrusas. Como sucede con la moral y con el arte, hay tantas “físicas” como culturas y civilizaciones sean posibles, pues con la ciencia acontece lo mismo que con cualquier otra creación del alma del hombre: ésta se realiza y se expresa a partir del suelo donde arraiga y a partir de los derroteros que el sino ha trazado para esa cultura. Bien es cierto que nos encontramos en el trance de una “civilización universal”, pero este trance es asintótico, y una vez que se llegue a cierto punto de fusión, la olla puede reventar y el proceso puede revertir. Nada garantiza (pues el sino es inescrutable) que esa civilización universal haya de triunfar, ni tampoco lo contrario. Y precisamente porque los factores más rápidamente universalizables (armamento, tecnología deshumanizadora, depredación capitalista) son los más genocidas, siempre cabe aguardar a una protesta venida desde los elementos más hondos de cada especie de alma, una verdadera revuelta de la raíz contra la hojarasca inmunda. Esa reacción identitaria, esa “vuelta a las raíces”, nunca es del todo descartable. No en la Europa decadente de nuestros días, que ha sido, bien mirada, la exportadora de sus creaciones, la ciega y estúpida engendradora de armas mortíferas con las que ella misma se suicida. No cabe esperar del Islam o de cualquier otra civilización rival del occidente europeo un giro dulcificado en su devenir, una vez que adopten la ciencia tecnológica que nació con Galileo y siguió con Newton, Born y Max Planck. Los nuevos "bárbaros" tomarán esto, pero en el montón de sus basuras arrojarán las ideas de democracia, derechos humanos, tolerancia y respeto a la persona. La propia tradición filosófica occidental, la irradiación misma que “el milagro griego” supuso para el mundo se rebaja a la condición de mera “literatura” cuando olvida el verdadero bloque compacto que fue el Racionalismo una vez que nació en Grecia hace 2.600 años.

Mito, Religión y Ciencia: continuidades.

 

spenglermierzch-zac.jpgEn La Decadencia de Occidente de Oswald Spengler se muestra con claridad que entre la ciencia -como actividad teórica- y la religión hay una identidad de fondo. Las teorías de los físicos, sus entes teóricos (átomos, fuerzas, energía) son algo más que “abstracciones”. Son inobservables, suprasensibles en el mismo sentido en que podemos decir que son númina, esto es, divinidades. La ciencia no rompe con el mito (dando a la palabra mito todo su sentido de “siempre verdad”, y no el moderno y degradado sentido de “precursor falso de la verdad”). La actividad epistémica del hombre hunde sus raíces en las conductas animales y en la experiencia sensible de éstos, por supuesto. Entre el “ver” de un águila cuando localiza su presa, y la aprehensión del objeto teórico por parte del investigador, hay toda una continuidad, que no se puede negar. El anima,l al cazar o al preparar sus refugios, ya está manifestando de manera incipiente su condición de animal técnico, aunque es la reflexión por parte del sujeto la que deberá dar paso a la teoría:

“En el hombre, esta experiencia de los sentidos se ha condensado y profundizado en el sentido de experiencia visual. Pero al establecerse la costumbre de hablar con palabras, la intelección se separa de la visión y sigue desenvolviéndose independiente, en forma de pensamiento: a la técnica de la comprensión momentánea sigue la teoría, que representa una re-flexión. La técnica se orienta hacia la proximidad visible y la necesidad inmediata. La teoría se orienta hacia la lejanía, hacia los estremecimientos de lo invisible. Junto al breve saber de cada día, viene a colocarse a fe. Y, sin embargo, el hombre desarrolla un nuevo saber y una nueva técnica de orden superior: al mito sigue el culto. El mito conoce los númina; el culto los conjura. La teoría en sentido sublime, es completamente religiosa. Solo mucho después, en épocas muy posteriores, el hombre separa de la teoría religiosa la teoría física, al adquirir conciencia de los métodos. Pero, aparte de esto, poco es lo que cambia. El mundo imaginado por la física sigue siendo mitológico (...)” [LDO, I, 544-545] [1]

En los tiempos arcaicos, justo cuando la planta que damos en llamar Cultura, es una joven creación que se levanta por encima del suelo, y extiende sus primeros brotes (así los griegos de Homero, así los germanos y los celtas en su época prerromana) hay toda una labor colectiva de mitopoiesis. El pueblo, más que los poetas, crea sus dioses, su Olimpo, su Walhalla, a partir de su sentido de la vista y de su radicación en un solar. Cuando estos pueblos son móviles, migrantes, como acontece con los indoeuropeos, su experiencia itinerante les va enriqueciendo sin perder del todo aquellas primeras impresiones de un solar primigenio (Urheimat). El precedente del filósofo es el mitólogo, “conocedor” de los dioses, poeta que sabe dar el paso desde la cercanía a la lejanía. El precedente del sacerdote, ejecutor de ritos y maestro del culto debido a los dioses es, por el contrario, el sacerdote. El sacerdote conjura (beschwören) esos dioses, los invoca para atraérselos, por así decir. La ciencia moderna, la actual física que nos habla de átomos, fuerzas, energías fundamentales, ha desplegado una “nueva mitología”, por tanto, un complicado Olimpo que sólo los sabios más especializados surgidos de la Universidad pueden detallar y comprender. El tecnólogo, el científico aplicado, será quien les rinda culto y domine las prescripciones necesarias para su invocación.

Debemos insistir: estas continuidades, que tampoco Spengler cifra en clave darwinista, entre ver y comprender, mito y teoría, religión y ciencia, no significan un relativismo. Significan una comprensión de la ciencia contemporánea –y muy especialmente nuestra física fáustica- en un amplio contexto histórico-cultural. No hay por qué desvirtuar a Spengler con prejuicios realistas o platónicos en torno al carácter inmutable o no de nuestros conocimientos sobre la naturaleza. La física “mágica” de la cultura árabe era la verdad para aquella cultura, así como la física “apolínea” era la verdad para los griegos. El pensamiento alquimista y sustancialista no puede ser comprendido hoy, desde nuestra mentalidad dinámica y direccional- nuestra alma fáustica- así como nada entenderemos de la estática de los griegos si perseveramos en verla como un antecedente de nuestra dinámica.

Con todo, la subordinación de la ciencia a la tecnología, la integración de toda la física en el seno del complejo industrial, ha arrojado al “sabio” especialista de su pedestal sacerdotal. Acaso es el cosmólogo el único ejemplo de “sabio” actual que se deja arropar por un manto sacro y un aura de mitopoeta, pues la cosmología declina por su propia naturaleza el carácter aplicado, indaga sobre “los orígenes”. Teorías como la del Big Bang o los universos paralelos, especulaciones en torno al número de dimensiones del universo, las “estructuras últimas” de éste, la existencia de un “más allá” de los agujeros negros, la esencia oculta del tiempo y la materia oscura, etc. retrotraen la ciencia a los tiempos balbucientes de la filosofía presocrática, sin peder un ápice de aquel carácter mitopoético de que aquella gozaba todavía, sustituyendo (como empezó a hacerse en la Jonia de hace 2.600 años) los númina por conceptos, por un logos despersonificado. El carácter críptico, la oscuridad que un día dio fama a Heráclito y demás sabios de la antigüedad, hoy viene dado por el complejo andamiaje matemático que disimula, en realidad, la inevitable tendencia mitopoética y fáustica de nuestros cosmólogos.

Por supuesto, en la enseñanza primaria, secundaria, y en la propia universidad, antes de toda especialización, la “ciencia” sigue ofreciéndose en forma de parcelas y recetarios, yuxtaponiéndose toda clase de procedimiento técnico, “servil”. La metafísica, la sabiduría de los primeros principios y causas, aunaba (al tiempo que separaba) la Historia y la Naturaleza. En su fase griega era el estudio del ser en cuanto tal ser, sin Historia, el estudio de lo ya sido. La Naturaleza pasa a ser “eterno pretérito”, saber sobre lo producido: saber de dónde viene algo. La Historia, por el contrario, es el saber del adónde vamos: el sino. La ciencia de la naturaleza no puede ser vivida, sólo pensada. La Historia, en cambio, es vivida y lanzada hacia adelante.[2]

La Historia suele ser definida como “ciencia del pasado”, y nada más opuesto al enfoque de Spengler, para quien su estudio –en sentido morfológico y en una visión metaempírica- es en realidad la ciencia del eterno futuro, el eterno devenir (ewiges Werden, ewiges Zukunft). Pero somos víctima del moderno intelectualismo, un intelectualismo que nada tiene que ver con el pensamiento ontológico clásico de los griegos y escolásticos. Cuando Kant denomina a la causalidad “forma necesaria del conocimiento” [3], hay, en esta expresión, un evidente intelectualismo una restricción del significado de la palabra causalidad. El producirse, a partir del siglo XIX, vino a confundirse con lo producido. Esto último, lo “ya sido”, el conjunto de los hechos de la naturaleza, sirve de modelo para la Historia, ciencia de la vida y del producirse. Spengler dice que esta frontera borrada ha sido propia de una “espiritualidad decadente, urbana, habituada a la coacción de la causalidad” [LDO, 236][4]

El hombre de la gran ciudad, el hombre “civilizado” se ha formado en universidades y centros técnicos especializados, centros que ejercen una coacción mental (Denkzwang), una rigidez mecánica del espíritu. Triunfa el espíritu mecánico sobre el orgánico. El cientifismo aplicado a la Historia (vide: el materialismo histórico o el positivismo) busca la “ley”, acaso sustituida ahora por la finalidad, su remedo. De toda la ontología del devenir humano y del destino no logra otra cosa que un engranaje. [5]

Nacimiento del alma fáustica.

oswald-spengler-l-homme-et-la-technique.jpgDe lo que se trata es de situar la moderna ciencia física en el curso de desarrollo de la cultura fáustica, ya devenida civilización a partir, digamos, de las guerras napoleónicas a principios del siglo XIX. La cultura fáustica surge en el trayecto que va desde el siglo VIII al siglo X, y sus expresiones artísticas más imponentes ya pueden verse en los estilos arquitectónicos del románico y el gótico. Las creaciones del feudalismo, la Iglesia medieval, la Monarquía Asturiana, Carlomagno, el Sacro Imperio Romano Germánico, la Escolástica, etc., son sus correspondientes en el terreno institucional. Las semillas de la ciencia fáustica más esplendorosa del barroco (la dinámica y la Monadología de Leibniz, las fluxiones de Newton) ya están presentes in nuce en aquella feliz síntesis de germanismo “bárbaro” y cristiandad latina que va surgiendo de las oscuridades del siglo VIII. Una Cristiandad acosada, desde el Sur y desde el Oriente por el Islam, desde el norte por los vikingos. Aparentemente empequeñecida, a la defensiva, tímida y parapetada tras las selvas y fortalezas que todavía no son los sólidos castillos murados que vemos florecer a lo largo de la Edad Media. Pero una cristiandad, como aquella de la Liébana de Asturias donde Beato amonesta –nada menos- que al metropolitano de Toledo, viviendo éste bajo dominación musulmana y en cierta connivencia con ella. Esa Cristiandad rural que sobrevive gracias al valor de su sangre, de su ethnos y de una fe incólume que ya no es la fe “mágica” de la mozarabía, de los eremitas rupestres del periodo visigodo, de los cristianos del viejo Mare Nostrum, de un Bizancio decadente, ya orientalizado, “arábigo”, o de un mahometanismo pujante.

Es el cristianismo fáustico, a decir de Spengler, el que hizo de este conglomerado de pueblos celtogermánicos y latinos una Europa de Occidente a calificar como entidad cultural por derecho propio. Y de forma magistral e intuitiva el filósofo alemán asocia el origen de la arquitectura cristiana fáustica con las selvas del norte y las impresiones que el alma del germano balbuciente en su nueva fe, pudo obtener de ellas. En la propia península ibérica, donde se dan dos climas y dos religiones, es el Norte el que se comunica plenamente con la Europa carolingia y celtogermánica. En ese corredor que, desde el mar cantábrico hasta las grandes llanuras nórdicas, se llena de selvas y, acaso, riscos, el alma del hombre se impresiona por los fenómenos de la naturaleza, el misterio de los bosques, las tempestades, los mares bravos. [6]

El arábigo hubo de retroceder ante los paisajes agrestes y, para él, terribles de los (nunca mejor llamados) Picos de Europa en 718 (o 722). Poco después, el arte asturiano, partiendo de técnicas constructivas romanas pero plagado de mil influjos más, sin excluir el arte local, preanuncia los derroteros de una nueva espiritualidad, buscando la verticalidad y la afirmación fáustica. La verticalidad del gótico, el estilo del lejano Norte, ya es producto del alma que creció en las grandes selvas europeas.

Los cipreses y los pinos producen la impresión de cuerpos euclidianos; no hubieran podido ser nunca símbolos del espacio infinito. El roble, el haya, el tilo, con sus vacilantes machas de luz en los espacios llenos de sombra, producen una impresión incorpórea, ilimitada, espiritual” [LDO, I, 546].[7]

Algunos autores han señalado interesantes parecidos y diferencias entre Spengler y Ortega:

No es posible separar al hombre de sus circunstancias. En este sentido, la reflexión sobre la técnica no es sólo una parte de un sistema mayor, un sistema en el que vive el hombre, y donde no es posible separar la voluntad de vivir de la complejidad de las relaciones sociales. Lo individual y la historia están tan unidos que no es posible aislar a los unos de los otros. [...] primero, para reflexionar sobre la técnica se debe describir la naturaleza antropológica del hombre. Ambos empiezan por describir a un hombre sin un lugar en el mundo. Cazador inestable, hambriento de poder y pleno de voluntad para lograr sus deseos. Un hombre en una lucha constante con su entorno natural. Un hombre que no puede existir sin someter todo lo que encuentra. Ortega y Spengler están lejos del cristianismo. Sin embargo, su visión del hombre, nos parece, es un reflejo de la mentalidad que se centra en el hombre y que proviene principalmente de la traducción cultural judeo-cristiana. Segundo, el medio ambiente en el que el hombre vive es hostil. Continuamente opuesto a la voluntad de vivir del hombre. Un entorno natural en el que el hombre es un cuerpo extraño. Un entorno natural donde la opción es la sumisión o la muerte. Tercero, la técnica es un reflejo de la voluntad de poder. La técnica se utiliza para llevar a cabo los deseos del hombre. La principal diferencia es que Spengler es más determinista y pesimista que Ortega. Para Spengler, toda la historia está obligada a decaer, y la técnica es sólo una fase de esta decadencia. En Ortega, la técnica es un peligro, pero es también una posibilidad. La técnica es una forma vacía, que puede llenarse con la desesperación y la estupidez, o puede ser una herramienta útil para lograr los propósitos del hombre. En este sentido, Spengler es más determinista que Ortega.” [8].

En suma, la visión del hombre como cazador, como depredador rebelde, que se enfrenta a la naturaleza, lucha contra ella e impone su instinto de rapiña, excluye el hecho -milenario en años- de que gran parte de la humanidad ha llevado a cabo una existencia campesina, pacífica, sobrepuesta a los ciclos naturales de la vida, regulándolos y adaptándose a ellos. Piro, en cambio, resalta la visión más abierta, más optimista, de una humanidad que –ciertamente- puede dejarse dominar por una técnica vacía de contenido o instrumentalizada por intereses espurios, aborrecibles, pero una técnica que, a su vez, igualmente puede ponerse al servicio de la felicidad humana. De momento, Ortega ve, a la altura ya de los comienzos del siglo XX, cómo la técnica es la que da cabal explicación del imperio de la masa.

Degeneración del alma fáustica y producción del hombre-masa.

La democracia del siglo XX ya no es, como en el XIX, el imperio de la opinión (doxa), el imperio de la prensa escrita y de las élites burguesas que dicen hablar en nombre de todos. A fin de cuentas, aquellos lectores de periódicos del siglo XIX eran personas semi-instruidas que podían pastorear a grandes masas incultas. El poder del Capital requería de la prensa y de la creación de opinión. Había una nueva aristocracia del dinero y de la ideología por sobre la aristocracia vieja de la tierra y la sangre. Incluso en las clases trabajadoras, los líderes socialistas a veces eran hombres selectos de entre la fábrica y los sectores menesterosos, individualidades nacidas para ser aristócratas del espíritu, con capacidad de mando. Spengler y Ortega no abandonan nunca, nos parece, el fundamental legado aristotélico en materia política, la ley natural que ha de regir incluso los sistemas que se dicen democráticos: “hay hombres nacidos para mandar y hay hombres nacidos para obedecer”. Sin embargo, la libertad de ambas clases de hombres quedaría garantizada si los que mandan de hecho son los más capacitados, dignos y merecedores del mando. Creemos que en este aspecto, Ortega aboga por una antropología menos agresiva y deprimente, más proclive a la corrección de la democracia, entendida como el justo gobierno del pueblo y por el pueblo bien entendido que en este “pueblo” hay élites, hay aristocracias del espíritu a las que es preciso nuevamente convocar y alentar, pues fueron las masas indóciles y las ideologías decimonónicas las que desalojaron del timón a los capitanes más preparados. En este contexto, de donde La Meditación sobre la Técnica spengleriana es una obra que se enmarca perfectamente en La Rebelión de las Masas, orteguiana, la técnica en cuanto instrumento vacío de contenido, o quizá como peligro mefistofélico, aparece como posibilidad: la renuncia a toda técnica nos lleva directamente a la barbarie, o a utopías suicidas. Sería macabro ver cómo la Europa “fáustica” que desarrollara toda la técnica moderna se entregaría a una existencia muelle, de desnudez cínica o ecologista, mientras los integristas islámicos o las “potencias emergentes” acaparan todo el saber en materia de armas nucleares, control por satélites, balística intercontinental. La técnica, una vez desarrollada, admite muy mal los pasos atrás, y –de otra parte- marca exigencias no solo agresivas, en la línea del hombre-depredador de Spengler, sino también defensivas. Una nueva civilización, o una drástica reordenación del mundo, si incluye una vida más sencilla y una reducción de la voracidad consumista actual, no podrá permitirse el lujo de renunciar a los desarrollos tecnológicos destinados a garantizar la defensa ante toda índole de amenazas, ya vengan éstas de un orden natural ya procedan de conflictos antropológicos, o de la combinación de ambas clases de amenazas.

Dialéctica entre arraigo y conquista.

La caracterización spengleriana del hombre como animal de rapiña constituye una tesis anti-intelectualista. No es el intelecto lo que pone en la cima zoológica al hombre, sostiene Spengler, sino su máxima movilidad, su insaciable afán de cobrar presa, la astucia y previsión, el acecho y la táctica. En todos estos rasgos el ser humano supera a los demás animales, incluyendo a los mejores mamíferos cazadores. La inteligencia más bien sería producto secundario y derivado de la táctica (término militar que Spengler retrotrae a la zoología). De hecho, no hay necesidad de máquinas o herramientas para poder hablar de técnica. Es más bien el uso de las mismas, la conducta con fines depredadores, lo que determina la existencia de una técnica. Acaso el trabajo coordinado de los cazadores prehistóricos, antes que sus armas, configuró ya la técnica en un verdadero sentido spengleriano. Esto es interesante, porque aleja a Spengler del materialismo y del objetivismo cultural. Nuestra civilización es técnica no tanto por la producción y acumulación de artefactos, sino por el uso esencial de tácticas, que incluyen colaboración con otros sujetos, así como su control, sometimiento y dominación, junto con las máquinas y artefactos que se precisen. Toda la dialéctica de la alienación (Hegel, Feuerbach, Marx), y en concreto, la alienación del hombre bajo el dominio de la máquina, haciéndose él mismo cosa, objetivándose como cosa al servicio de las máquinas que él mismo ha creado, quedaría aquí reinterpretada: el hombre es el creador, también es el rebelde que inventa, “ingenia” constantemente. Los trámites y procesos parciales en los que el hombre se vuelve esclavo de otros hombres y aun de las máquinas, serían necesarios para la consecución de nuevas cumbres y presas en el depredador humano. Todo ello proviene de la propia zoología. La planta, de nula movilidad, sólo proporciona un escenario para la verdadera lucha por la vida. En los animales superiores, la oposición y complementariedad entre herbívoros y mamíferos adelanta, a su vez, el sedentarismo campesino frente al nomadismo del guerrero (el “noble”). En realidad, las culturas tal y como las entiende Spengler, “plantas” que arraigan en un solar primigenio, son fruto de una síntesis dialéctica entre estos elementos más sedentarios y vegetativos (aldeanos) y los más móviles y depredadores (nobles, guerreros). Es preciso nutrirse de unos elementos minerales, térreos, atmosféricos, paisajísticos, etc. para ir conformando el alma de una cultura en su estado naciente. El bosque para el germano, el desierto para el semita, las estepas para el mongol, etc. pero este alimento de la cultura balbuciente no basta: hace falta el desenvolvimiento: las correrías, las invasiones, la medición de fuerzas con los enemigos y la estabilización de fronteras. Una dialéctica entre arraigo y conquista. Entre la casa y el terruño (factor femenino) y la expedición de caza (factor masculino y móvil).

La técnica como causa de la alienación pero como motor para la conquista. 

speng197491.jpgHoy, un “gran hombre”, no puede dejar de lado las relaciones entre la técnica y la civilización. Los filósofos profesionales, ocupados de pequeñeces, que para Spengler podrían ser la lógica, la teoría del conocimiento o la psicología, hoy, son personajes que dan vergüenza:

“...si dejando a estos grandes hombres volvemos la mirada hacia los filósofos actuales, ¡qué vergüenza!, ¡qué insignificancia personal!, ¡qué mezquino horizonte práctico y espiritual! El mero hecho de figuramos a uno de ellos en el trance de demostrar su principado espiritual en la política, en la diplomacia, en la organización, en la dirección de alguna gran empresa colonial, comercial o de transportes, nos produce un sentimiento de verdadera compasión. Y esto no es señal de riqueza interior, es falta de enjundia. En vano busco a uno que se haya hecho ilustre por algún juicio profundo y previsor sobre cualquiera cuestión decisiva del presente. No encuentro más que opiniones provincianas, como las puede tener cualquiera. Cuando tomo en las manos un libro de un pensador moderno, me pregunto si el autor tiene alguna idea de las realidades políticas mundiales, de los grandes problemas urbanos, del capitalismo, del porvenir del Estado, de las relaciones entre la técnica y la marcha de la civilización, de los rusos, de la ciencia. Goethe hubiera entendido y amado todas estas cosas. Entre los filósofos vivientes no hay uno solo capaz de do minarlas con la mirada. Todo ello, lo repito, no es contenido de la filosofía; pero es un síntoma indudable de su interior necesidad, de su fertilidad, de su rango simbólico.” [LDO, I, 80]

El autor de La Decadencia de Occidente sentía una profunda emoción ante los artefactos técnicos en la medida en que éstos revelaban voluntad de poder, prolongaciones y sofisticaciones de las garras, colmillos, cuernos y fauces con que la naturaleza había dotado a los seres superiores, vale decir, a los depredadores. Un acorazado de la marina de guerra, un cañón de largo alcance, un nuevo tipo de explosivo o de carro de combate: en esto debe pensar el filósofo de la historia cuando piensa en profundidad y se hace una imagen del mundo y de sus civilizaciones en pugna. Spengler decía admirarse más por las líneas de un trasatlántico o de una nueva máquina industrial que por todos los cachivaches verbales que se traen y se llevan los “literatos”, los “intelectuales” al uso. No hay, pues, aliento ni mucho rincón para el humanismo, para la cultura en el sentido sublime, en el sentido de ocio y superestructura volátil. Hay inventos que sólo la cultura fáustica ha elevado a su máxima expresión y que están pensados y llevados a cabo para el dominio. Dominio: si no se trata del dominio sobre potencias extranjeras al menos el dominio sobre el espacio, el tiempo, la energía y cualquier otra posible limitación a las posibilidades humanas. Contrariamente a lo que se dice, fueron aquellos monjes medievales, henchidos de la idea de un Dios fáustico, quienes empezaron a plantear el universo en términos de máquina inmensa, en términos de fuerzas, de dinamismo, de potencia. Pero aquellos escolásticos que fueron los primeros científicos modernos (y no un Galileo presentado por los hagiógrafos laicistas como el primer campeón sobre el escolasticismo) vieron pronto el carácter demoníaco de la ciencia-técnica, de ese complejo de conocimiento-acción que estaba destinado a escapar a todo control. El humanista contemporáneo es un “espíritu sacerdotal” que exorciza la voluntad de poder inscrita en cada ingenio técnico:

“Así como en la Antigüedad la altiva obstinación de Prometeo frente a los dioses fue sentida y considerada como vesania criminal, así también la máquina fue sentida por el barroco como algo diabólico. El espíritu infernal había descubierto al hombre el secreto con que apoderarse del mecanismo universal y representar el papel de Dios. Por eso las naturalezas puramente sacerdotales, que viven en el reino del espíritu y no esperan nada de «este mundo», sobre todo los filósofos idealistas, los clasicistas, los humanistas, Kant y el mismo Nietzsche, guardan un silencio hostil sobre la técnica.” [LDO, II, 466]

"El silencio hostil sobre la técnica". Habría, según Spengler, un poso profundamente idealista y sacerdotal en la filosofía europea, un poso que ni siquiera Nietzsche pudo evitar, pese a sus diatribas contra la mentalidad sacerdotal. Hay un humanismo antitécnico que, de derecha o de izquierda, anhela un retorno a la candidez y al Edén perdido, y ese humanismo pretende orillar por completo una realidad: una realidad basada en el conflicto. El mundo es guerra, y la paz sólo se disfruta velando las armas. Cualquier máquina, toda herramienta, es un arma dentro del conjunto de cosas inventadas bajo impulsos meramente crematísticos, y de ser objetos útiles, acaban convirtiéndose en armas. Sojuzgar a la naturaleza, rebelarse ante ella; dominar a otros hombres, imponerse a los enemigos.

En la era del capitalismo industrial, sin embargo, el poder de las máquinas se vuelve ajeno y envolvente del propio sujeto creador de las mismas, así como ajenas y envolventes con respecto del obrero que las usa. Spengler tiñe sus reflexiones sobre la Historia contemporánea de un cierto tecnocratismo. El ingeniero, y no el patrón, y no el obrero, es quien conduce el proceso material de la historia.

Pero justamente por eso el hombre fáustico se ha convertido en esclavo de su creación Su número y la disposición de su vida quedan incluidos por la máquina en una trayectoria donde no hay descanso ni posibilidad de retroceso. El aldeano, el artífice, incluso el comerciante, aparecen de pronto inesenciales si se comparan con las tres figuras que la máquina ha educado durante su desarrollo; el empresario, el ingeniero, el obrero de fábrica. Una pequeña rama del trabajo manual, de la economía elaborativa, ha producido en esta cultura, y sólo en ella, el árbol poderoso que cubre con su sombra todos los demás oficios y profesiones: el mundo económico de la industria maquinista [376]. Obliga a la obediencia tanto al empresario como al obrero de fábrica. Los dos son esclavos, no señores de la máquina, que desenvuelve ahora su fuerza secreta más diabólica.” [LDO II, 774]

¿Qué queda de la “lucha de clases”? No hay tal. El obrero se vuelve esclavo obediente de la máquina, hasta aquí se le concede razón a Marx y a tantos críticos humanistas del maquinismo. Pero el patrón, que en la teoría marxiana acaba convirtiéndose en un parásito de la producción, es presentado por Spengler como un servidor obediente de una técnica diabólica, que comienza a marcar sus propias pautas, que legisla el comportamiento de los agentes humanos. El patrón, una vez realizada su inversión en tecnología, habrá de atenerse a las leyes impuestas por la propia tecnología. Marx pensaba que el ingeniero, en cuanto trabajador asalariado, podría emprender los cálculos racionales adecuados para mantener la producción maquinista y ponerla al servicio de la sociedad, esto es, de los demás obreros. Para Marx, el ingeniero debería dejar de ser un empleado íntimamente unido al patrón frente a la clase obrera, y alinearse con ella en le proceso socialista de eliminación del patrón capitalista enteramente superfluo. Por el contrario, en Spengler la caracterización de la industria maquinista es por completo diferente: el propio trabajo es una categoría abstracta y huera, hay jerarquía esencial en el mundo del trabajo, hay que regresar al dictum aristotélico: “unos hombres nacen para mandar y otros nacen para obedecer”. El trabajo de dirección es sustancialmente distinto al trabajo servil, manual y basado en la obediencia. No todos los hombres son iguales y, por tanto, no todos los trabajos son iguales. Y este principio, general en la Historia de las culturas y de las civilizaciones, no deja de aplicarse en la sociedad capitalista altamente industrializada. Los trabajos de dirección, a cargo de ingenieros y tecnócratas, son la nueva modalidad del caudillo guerrero, del conductor y conocedor de hombres. En rigor, podría hablarse de un socialismo: en la nueva era por venir, todos hemos de ser trabajadores, no hay lugar para los parásitos, quien no trabaje que no coma. Pero al mismo tiempo, en este nuevo socialismo, hay ineludiblemente jerarquías: trabajos de dirección y trabajos de base.

“El organizador y administrador constituye el centro en ese reino complicado y artificial de la máquina. El pensamiento, no la mano, es quien mantiene la cohesión. Pero justamente por eso existe una fisura todavía más importarte para conservar ese edificio, siempre amenazado, una figura más importante que la energía de esos empresarios, que hacen surgir ciudades de la tierra y cambian la forma del paisaje; es una figura que suele olvidarse en la controversia política: el ingeniero, el sabio sacerdote de la máquina. No sólo la altitud, sino la existencia misma de la industria, depende de la existencia de cien mil cabezas talentudas y educadas, que dominan la técnica y la desarrollan continuamente. El ingeniero es, en toda calma, dueño de la técnica y le marca su sino. El pensamiento del ingeniero es, como posibilidad, lo que la máquina como realidad. Se ha temido, con sentido harto materialista, el agotamiento de las minas de carbón. Pero mientras existan descubridores técnicos de alto vuelo, no hay peligros de esa clase que temer. Sólo cuando cese de reclutarse ese ejército de ingenieros, cuyo trabajo técnico constituye una intima unidad con el trabajo de la máquina, sólo entonces se extinguirá la industria, a pesar de los empresarios y de los trabajadores” [LDO, II, 775].

La lucha de clases en el marxismo ha de interpretarse imperativamente, no descriptivamente. Es un mandato que hizo Marx a los obreros a rebelarse, no es una “ley” que explique la historia, porque, para empezar, no siempre hubo clases sino estamentos y “grupos” definidos por muy otros criterios que los criterios economicistas de control y posesión de los medios de producción. De otra parte, el socialismo “ético” o “filantrópico” que ha llenado las cabezas huecas y las librerías desde el siglo XIX no es, en realidad, este marxismo “aguerrido” que llama a una guerra y a un odio de clases. Antes al contrario, gran parte de la izquierda (en especial la izquierda oficial e integrada plenamente en el sistema capitalista) llama a una reconciliación universal, a una abolición de los conflictos, a un  amor indiscriminado y a una paz perpetuas. La exacerbación de ciertas ideas racionalistas, del humanismo masónico, de la religión natural y deísta, del igualitarismo fanático, ha devenido, desde sus inicios sectarios, a constituir una suerte de pensamiento único, fuera del cual no hay más que criminalidad intelectual o “fascismo”. Derecha e izquierda admiten este marxismo “culturalista”, sin aguijón, según el cual la lucha de clases se sustituye por un diálogo o “acción comunicativa” infinita, se trueca por una madeja de intercambios dialógicos entre mónadas todas ellas autosuficientes. El empresario, el ingeniero, el obrero o el aldeano son, todos ellos “ciudadanos”, y después de asumida esta rotulación indistinta –burguesa- de “ciudadano” todo será paz y después gloria.

El hombre y la técnica. [9]

Y aquí interviene la técnica. La técnica entendida como panacea, como vertiente material u objetual de la misma medicina universal que constituye el diálogo o acción comunicativa, jamás podrá ser comprendida en toda su profundidad. Es lo que hacen hoy los “socialistas éticos”, los ideólogos posmarxistas, ya sin aguijón: en el fondo no serán necesarias nuevas revoluciones, y los obreros no tendrán que salir al frío de la calle, en donde ya no hay barricadas. La técnica, igual que el Cuerno de la Abundancia, vendrá a darnos los bienes necesarios que permitirán “bienestar para todos” y “parlamentarismo para todos”. El marxismo sin aguijón, todo el socialismo progresista que se ha impuesto hoy como doctrina oficial mundial, proclama una tesis que ya estaba presente en el propio corpus marxiano, y que la II Internacional no haría sino desarrollar de forma oportuna y oportunista: el propio desarrollo de las fuerzas productivas convertirá en superflua la figura del patrono, del capitalista. Unos obreros debidamente formados en administración y tecnología serían capaces de tomar el mando, de dirigir intelectualmente la producción. En esto, hay pocas diferencias con el muy extenso (y poco profundo) credo burgués de la Inglaterra utilitarista (Bentham o Mill): habría que llevar el mayor bienestar al mayor número posible de individuos. La titularidad jurídica de los medios de producción pasaría a ser una cuestión menor ante la perspectiva, cansada y propia de las momias de la cultura occidental (perspectiva “civilizada” en términos de Spengler). Pero he aquí que la técnica es algo más que un instrumento elevador del bienestar, algo más que una panacea posible para solventar disfunciones sociales. La perspectiva “extensiva” de la técnica ha de ser completada con la perspectiva “en profundidad”. La técnica es viejísima y consustancial con la evolución biológica del hombre. La técnica es táctica.

También los idealistas y los humanistas, la “gente de letras”, ignoran esta verdad. Para ellos la técnica arroja un hedor plebeyo, mundano, utilitario, que la acerca al ámbito de otras funciones corporales (nutrición, excreción, reproducción) sobre las que sería mejor callar fuera del ámbito especializado de la anatomía y fisiología. Y, sin embargo, gran parte de la Filosofía moderna es una reflexión sobre éstas técnicas de la vida, oscureciendo la técnica de las técnicas, esto es la Táctica, el combate. Con Nietzsche se ha puesto de moda relacionar la dieta, el régimen sexual y la necesidad de caminatas al aire libre, por un lado, y un saber degradado que conserva el nombre de “filosofía”. Las modas francesas, la sombra de Foucault, y toda esa literatura postmoderna en torno a las “tecnologías del Yo” acercan fatalmente a la filosofía de la fase civilizada occidental a subgéneros de otra índole como los libros de autoayuda, el psicoanálisis, las terapias alternativas y recetarios varios para una “vida sana y feliz” en la que el sexo, la dieta y el “pensamiento positivo” adquieren un enorme protagonismo. Justamente esto sucedió en la Antigüedad tardía: estoicos, cínicos, epicúreos, y demás sectas, redujeron la Filosofía a Ética, y ésta, a su vez, degeneró en un listado de consejos para la buena gestión de los genitales, del estómago, de la lengua y de pensamientos “positivos”. Ignoraron por completo que la técnica es la táctica de la vida, y que la vida es lucha. La Ética de las grandes urbes decadentes es la técnica del derrotado. La paz que se impone es la de quien triunfa porque ha luchado. Por el contrario la paz que se busca es la de aquel que ya no quiere o no puede luchar: cobarde, débil, cansado, tullido.

Basándose en Nietzsche, pero remitiéndose a una antropología mucho más nítida y naturalista, el Spengler de El Hombre y la Técnica retrotrae la Técnica al conjunto de tácticas de supervivencia de nuestra prehistoria animal, y en modo alguno las vincula a la herramienta. Hay técnica sin herramienta, como la del león que acecha a la gacela. Las herramientas pueden existir como una parte del ser orgánico (las garras, las zarpas, los picos, etc.) o pueden, en el caso humano, ser útiles fabricados y dotados de una vida extrasomática. Pero esta frontera del cuerpo humano no es la nota que distingue el origen de la técnica.

Además hay una analogía muy clara entre las especies animales y las dos clases fundamentales de hombre. Herbívoros y carnívoros, presas y rapaces. También en la sociedad humana se da esta dicotomía: dominadores y esclavos. En el filósofo germano no hay espacio para ternuras, no hay restos de humanismo cristiano o filantrópico, como sí quedaban en sus rivales (el socialismo ético y el marxismo, el liberalismo, el utilitarismo). El pensador de Blankenburg nos ofrece un cuadro crudo, belicista, feroz, de la historia natural y de la historia política. Este cuadro que se presenta como realista, sin idealizaciones ni edulcorantes, nos lo pone delante con una prosa bellísima, enérgica, feroz. Sin alambiques técnicos, sin jerga especializada, Spengler pone en funcionamiento sus profundas nociones de Biología, y muy especialmente de Etología. Partiendo de los precedentes fundamentales de Goethe, Schopenhauer y Darwin, pero corrigiéndolos a la vez (en especial a los dos últimos), Spengler nos hace conscientes de la muy diversa organización sensorial que poseen las distintas especies. El poder de la mirada en los animales rapaces (unos ojos cuya actuación ya, en sí mismo, es poder), que abre un abismo entre el ave de presa –por ejemplo- y la ternura ocular de una vaca... Este tipo de comparaciones (que por la época conformaban todo un continente nuevo de la ciencia, de la mano de von Üexkull) ilustran muy bien el tipo de aproximación naturalista que nuestro filósofo hace a la técnica y a las actividades directamente relacionadas con ella, la caza y la guerra.

En el animal no humano existe la “técnica de la especie”. Es ésta una técnica no personal, no inventiva, fija y repetitiva. Cada individuo se limita a ejecutar lo que su especie ha asimilado desde hace generaciones. Por el contrario, el hombre es creador para ser señor: innova, crea, se las ingenia para dominar, que es su verdadera vocación.


[1] A partir de ahora, las citas de La Decadencia de Occidente se harán de la siguiente manera: LDO, I significa tomo primero de la versión castellana de la obra,y LDO II es el segundo tomo de la misma en la traducción de Manuel G. Morente, Editorial Espasa, Madrid, 2011. Las citas de la versión alemana, corresponden con las iniciales en esa lengua, y se citará DUA, Der Untergang des Abendlandes, Deutscher Taschenbuch Verlag, München, 1972.

[2] “Die Geschichte ist ewiges Werden, ewige Zukunft also; die Natur ist geworden, also ewige Vergangenheit” [LDO, 538: DUA, 499-500].

[3] Kausalität  als notwendige Form der Erkenntnis”, DUA 197

[4]  “…inmitten späten, städtischer, an kausalen Denkzwang gewohnter Geiste”, [DUA, 236]

[5] Aber der Geist unsrer grossen Städte will so nicht schliessen. Umgeben von einer Maschinentechnik, die er selbst geschaffen hat, in dem er der Natur ihr gefährlichsts Geheimis, das Gesetz ablauscht, will er auch die Geschichte technisch erobern, theoretisch un praktisch” [DUA, 198].

[6] Wladensrauchen und Waldeinssamkeit, Gewitter und  Meeresbrandung, die das Naturgefühl des fautsichen Menschen, schon das des Kelten und Germanen, völlig beherrschen und seinen mythischen Schöpfungen den eigentümlichen Charakter geben, lassen das des antiken Menschen unbreührt” [DUA, 518] [LDO, I, 554-555].

[7] Die Zupresse und Pinie wirken körperhaft, euklidisch; sie hätten niemals Symbole des unendlichen Raumes werden können. Die Eiche, Buche und Linde mit den irrenden Lichtflecken in ihren schattenerfüllten Räumen wirken körperloss, grenzenlos, geistig” [DUA, 509].

[8] Pietro Piro: Dos meditaciones sobre la técnica: El hombre y la técnica de Oswald Spengler y Meditación de la técnica de Ortega y Gasset, en Laguna: Revista de filosofía, , Nº 32, 2013 , págs. 43-60. Cita en p. 55.

[9] Así se titula el ensayo breve de Oswald Spengler: El hombre y la técnica: una contribución a la filosofía de la vida, Espasa-Calpe, Madrid, 1934. Trad. Española de Manuel García Morente.

samedi, 15 novembre 2014

Thierry Maulnier, l'insurgé

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Thierry Maulnier, l'insurgé

par Robert Spieler

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Nous reprenons ici l'article de Robert Spieler publié dans Rivarol de la semaine dernière sur le remarquable livre que notre ami Georges Feltin-Tracol à consacré à Thierry Maulnier.

Il y a près de 25 ans, la dénomination d’un nouveau lycée d’enseignement général, construit dans la banlieue ouest de Nice, suscitait l’émoi chez les couineurs de gauche, d’extrême-gauche, et chez les émotionnés professionnels de l’antiracisme. Pensez… Le maire de Nice, qui était alors Jacques Médecin, voulait le baptiser ‘Lycée Thierry Maulnier’. Ce qui fut fait, au grand dam des indignés congénitaux. Qui était Thierry Maulnier ? Une biographie écrite par le prolifique Georges Feltin-Tracol, nous dévoile les arcanes de cet étonnant personnage, qui fut accusé d’être ‘fasciste’ et dont Mauriac dira : « Au lieu de (se) contenter de quelques articles au Figaro, (il) aurait pu être le Sartre de (sa) génération ». Mais Thierry Maulnier ne s’est, certes pas, contenté d’écrire « quelques » articles au Figaro…

Sa jeunesse

Thierry Maulnier est le pseudonyme de Jacques Louis André Talagrand. Il est né le 1er octobre 1909 à Alès, de parents agrégés de lettres. Son père, Joseph, est un farouche républicain et un anticlérical énervé. Accessoirement, il se comporte comme un parfait tyran domestique, et voue ses deux fils à se consacrer à l’étude permanente : pas à l’école républicaine, non, à la maison… Jacques finira tout de même par découvrir la vie lycéenne dans un établissement de Nice. Gare à lui s’il amène des notes autres qu’excellentes à la maison. Le « despote », c’est ainsi que les frères le surnomment, se déchaîne… Mais cette dure éducation a des vertus. Jacques est plus que brillant, plus que cultivé. Il aura droit à sa photo dans la presse locale niçoise pour avoir décroché le second prix au Concours général d’histoire. A l’automne 1924, précoce, il entre en classe de terminale au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Il s’y fait vite une réputation certaine : sa haute taille, son exceptionnelle culture générale, et son m’en-foutisme affiché attirent les regards. Il fait le choix d’être un  « cancre invétéré » qui sera cependant bachelier avec une mention « assez bien », en une époque où une telle mention avait de la signification. Le voici en hypokhâgne où il fait la connaissance des inséparables Maurice Bardèche et Robert Brasillach, avec qui il sympathise fortement. En deuxième année de Normale ’Sup, loin de s’amender pour ce qui concerne son indolence, tant naturelle que travaillée, il se singularise, une fois de plus. Le diplôme de fin d’études repose sur un mémoire que la plupart des étudiants préparent d’arrache-pied tout au long de l’année. Pas lui. Il entreprend d’écrire son mémoire consacré à « L’art dramatique chez Racine d’après ses préfaces », 48 heures avant l’échéance, et obtient la note de 18/20 ! Il épate évidemment Brasillach, Bardèche, et ses camarades. Mais la perspective de devenir professeur, comme ses parents, ne l’enchante absolument pas. Il sera journaliste.

Thierry Maulnier, journaliste

Il découvre Charles Maurras et L’Action française, adhère à l’AF et milite quelques temps aux Camelots du Roi. Ecrivant dans l’organe maurassien des étudiants  L’Etudiant français, il prend le pseudonyme de Thierry Maulnier. Grâce à la qualité de ses articles, le nombre d’abonnements augmente. Il acquiert une certaine célébrité dans les milieux nationalistes. Il est âgé de vingt an ! Le service militairel’attend. Il en gardera un vif sentiment d’inutilité et un antimilitarisme sous-jacent. Sa vie sociale sera intense. Les sorties au théâtre, au cinéma et dans les bistrots s’enchaînent, aux côtés de ses amis Brasillach, Bardèche, Blond, Lupin, Kleber Haedens. Il plaît beaucoup aux femmes et fréquente assidument la Coupole, le Flore, Lipp quand lui et ses amis ne font pas le tour (à pied) de la capitale. Mais quand trouve-t-il le temps d’écrire ? Une anecdote qui décrit sa méthode : A un ami s’enquérant de son éditorial du mois,  il répondit : ‘Il est prêt’, et alors que l’autre le lui demandait, il ajouta : ‘Il ne me reste plus qu’à l’écrire’… Claude Roy dira de lui : « Ce grand travailleur est aussi un grand paresseux ». Cela n’explique  cependant pas tout de ses retards à ses rendez-vous. Il est amoureux de Dominique Aury, pseudonyme d’Anne Cécile Desclos, qui fréquenta la joyeuse équipe de Brasillach et de Bardèche. Elle sera, plus tard, en 1953, le célébrissime  auteur, sous le pseudo de Pauline Réage, d’Histoire d’O, roman érotique qui eut quelques soucis avec la censure.

Thierry Maulnier et les anticonformistes des années 1930

Curieuse et fascinante période que celle des années 1930. Un vaste ensemble intellectuel se développa en France, dans lequel Thierry Maulnier joua un rôle majeur. On évoqua les « relèves des années trente », avec d’un côté d’anciens briandistes favorables à la construction européenne, les « fascistes » de Georges Valois et les « techniciens » de ceux qui constituèrent plus tard la célèbre Synarchie. Thierry Maulnier faisait partie d’une seconde tendance qui, avec Denis de Rougemont et Robert Aron, venus du maurrassisme, constituèrent la Jeune Droite. On ne peut évidemment pas s’empêcher de penser à la Révolution conservatrice allemande. Maulnier rédigea l’introduction de l’édition française du Troisième Reich d’Arthur Moeller van den Bruck, un des maîtres à penser de cette école de pensée. L’ouvrage n’a, faut-il le rappeler, rien à voir avec le Troisième Reich hitlérien. Thierry Maulnier écrit, et il écrit beaucoup. Paul Sérant dira de lui qu’il « fut considéré à une certaine époque comme le successeur possible de Maurras dans le domaine doctrinal ». Révolutionnaire, Maulnier l’est avec véhémence. Il dénonce les effets désastreux de la modernité. : « La machine moderne doit produire à tout prix : on ne produit plus pour consommer, on consomme pour produire. De là naît un esprit nouveau, esprit barbare, mépris devant ce que la civilisation a de plus précieux, mépris de l’homme en fin de compte ». Allant encore plus loin dans la révolte, il appelle à « mépriser les lois, violer les lois et les détruire ». Il méprise profondément les milieux politiques de droite. Il écrit cette phrase terrible, si terriblement juste : « Nous ne sommes pas les braves jeunes espérés, la milice sacrée que la droite traditionnelle espère voir surgir pour lui remettre le soin de prolonger le temps des équipages, de défendre la tradition, la Propriété, la Famille, la Morale, et de faire renaître, avec un peu de chance, l’époque où il y avait encore des domestiques ». Maulnier aborde les questions sociales sans craindre de scandaliser ses lecteurs d’esprit conservateur. Il prône une synthèse révolutionnaire-conservatrice et, à l’instar de Drieu La Rochelle, un « fascisme socialiste qui est aujourd’hui la seule forme encore vivante du socialisme ». Il se méfie cependant des étiquettes et refuse d’importer en France des modèles totalitaires étrangers. S’inspirant de Lénine, il écrit : « Une révolution dans son principe n’a pas été un mouvement de masse, les mouvements de masse naissent après les révolutions. La prise du pouvoir, par la ruse ou par la violence, ne demande qu’une minorité ardente, cohérente, convenablement fanatisée. »

Maulnier, trop extrémiste pour Brasillach et Rebatet

thierry-maulnier-harcourt.jpgIl collabore, entre autres revues, à L’Insurgé, qui se réclamait à la fois de Jules Vallès et de Drumont, dont les orientations fascisantes et corporatives étaient connues. Curieusement, l’équipe de Je suis partout (auquel collabore aussi Maulnier), en particulier Lucien Rebatet et Robert Brasillach, montre une franche hostilité à une ligne éditoriale qu’ils jugent trop extrémiste… Pas étonnant que Maulnier se rapproche durant quelques temps de Jacques Doriot et du Parti populaire français. Il collaborera même à l’organe principal du PPF, L’Emancipation nationale. Il déteste toujours autant le conservatisme, écrivant : « Ce qui nous sépare aujourd’hui des conservateurs, c’est autre chose et beaucoup plus que leur lâcheté (Mon Dieu, qu’il a raison !) », ajoutant « Ce ne sont pas seulement les méthodes d’action conservatrices, ce sont les manières de penser conservatrices, ce sont les valeurs conservatrices qui nous sont odieuses. » Et il ajoute : « A bas l’Union sacrée ! Sous aucun prétexte, nous ne nous solidariserons avec la France d’aujourd’hui ! », concluant par ces mots : « C’est dans l’opposition, c’est dans le refus, c’est, le jour venu, dans la révolution, que réside notre seule dignité possible ». Il évoque cette « République démocratique (qui) ne peut être pour nous que la grande ennemie du peuple, le symbole de son oppression séculaire et des massacres qui l’ont assurée », ajoutant « Démocratie et capitalisme ne sont qu’un seul et même mal : on les abattra en même temps ». Et puis, ces mots (écrits, faut-il le préciser, avant la victoire allemande) : « La France est un pays envahi, un pays colonisé, un pays soumis à la domination étrangère ».

Thierry Maulnier pendant la guerre

Officier de réserve, jacques Talagrand est mobilisé et part en première ligne. L’avancée allemande le contraint à se réfugier chez Léon Daudet. Il  appartiendra aux « vichysto-résistants », ce que n’apprécient guère ses anciens amis de Je suis partout, qui le qualifient de « gaulliste » et de « libéral anglais »à longueur d’articles incendiaires. Lucien Rebatet ira jusqu’à le qualifier, dans Les Décombres, d’  « agent inconscient de l’Intelligence Service » ! Il signe cependant, dans La Revue universelle, une série d’articles, développant des axes doctrinaux pour la Révolution nationale et adhère le 26 janvier 1941 au Comité de Rassemblement pour la Révolution nationale, aux côtés de Jean-Louis Tixier-Vignancour, Edouard Frédéric-Dupont (qui sera membre du groupe FN à l’Assemblée nationale, en 1986) et Antoine de Saint-Exupéry. Il s’écarte cependant de tout engagement politique et refuse toute collaboration avec l’occupant. Il écrit, en 1942, ces lignes : « C’est en-dehors des mythes démocratiques et des mythes totalitaires que se trouvent pour la France la seule renaissance, la seule existence possible ».

L’après-guerre

Le11 septembre 1944, Le Figaro, auquel Maulnier avait collaboré, reparaît. Son premier article concerne Les Réprouvés, allusion bien sûr au magnifique livre d’Ernst Von Salomon, et s’adresse aux soldats perdus de l’IIIème Reich. Il suscite la fureur de certains. Mais ses amis résistants se sont porté garants de lui. Il passe entre les mailles du filet. Ces cautions  n’empêchent pas Maulnier de s’en prendre virulemment à la « Révolution rouge de 1944 »: Indignation de la presse résistancialiste …  Il tonne contre une nouvelle « Terreur ». L’arrestation et la condamnation à mort de Robert Brasillach l’indignent. Avec Jacques Isorni, l’avocat de Brasillach, il rédige une pétition de demande de grâce à De Gaulle, et la fait signer par des artistes et des écrivains : entre autres, par François Mauriac, Jean Cocteau, Colette, Paul Valéry, Albert Camus, Roland Dorgelès. Hélas, Brasillach sera fusillé le 6 février 1945. Une ignominie que Maulnier ne pardonnera jamais à De Gaulle. Il continue à s’activer dans la défense des épurés. Il contribuera à obtenir la grâce de Rebatet, condamné à mort, qui l’avait pourtant copieusement invectivé. Rebatet saluera cet « homme de cœur d’une rare noblesse ». Il aidera aussi Maurice Bardèche à vivr, et même à survivre, l’aidant sur le plan professionnel.

Thierry Maulnier, un bourgeois arrivé à la consécration ?

Avec sa nouvelle épouse, Marcelle Tassencourt, avec qui il partage un amour immodéré pour les chats (ils en ont une dizaine),  il s’investit dans la mise en scène et la dramaturgie. Il critique dans ses pièces le système communiste, ce qui ne lui attire pas franchement les sympathies des Sartriens et autres valets du Komintern. En juin 1959, l’Académie française le récompense par son Grand prix de littérature pour l’ensemble de son œuvre. Cinq ans plus tard, il sera élu Académicien, remplaçant Henry Bordeaux. Mais il continue à écrire au Figaro où il fournit un article ou un éditorial quotidien jusqu’en 1987. Au Figaro ou à La Table Ronde, maison d’édition dont il a « inventé » le nom, il combat frontalement le communisme et ses ‘idiots utiles’, lui qui connaît parfaitement l’œuvre de Karl Marx, qu’il a pu approfondir au temps de la Jeune Droite. Il dénonce avec virulence le totalitarisme rouge, lui qui avait écrit un essai au titre ‘signifiant’ : La face de méduse du communisme. Mais, curieusement, il prit fait et cause, comme le Pape et comme de multiples personnalité au niveau mondial pour les époux Rosenberg, condamnés à mort pour espionnage aux Etats-Unis. Ils avaient transmis aux Soviétiques les secrets de la bombe atomique et furent exécutés. Pourquoi le furent-ils, malgré cette mobilisation mondiale ? L’affaire mérite d’être racontée en quelques lignes. Les Américains avaient en fait réussi à décrypter les messages secrets que les Soviétiques envoyaient à leurs taupes américaines, dont les Rosenberg, et disposaient des preuves absolues de leur trahison. Mais pas question que les Soviétiques  sachent que leurs codes  avaient été décryptés. Le ministre de la Défense américain convoqua dans le plus grand secret les juges du tribunal, et leur présenta, sous le sceau de la discrétion la plus absolue, les preuves de la trahison des Rosenberg, qui furent en effet condamnés à mort et exécutés. Le supposé ‘recentrage’ politique de Maulnier suscita évidemment l’ironie et l’ire de Jacques Laurent, dans sa revue La Parisienne, et des maurassiens regroupés autour de Pierre Boutang. Maulnier était, à leurs yeux, coupable d’écrire dans un journal (Le Figaro), « aux opinions timorées ». Que diraient-ils aujourd’hui ? Mais Maulnier continue à s’engager, en faveur de l’Indochine française, en faveur de l’Algérie française. L’incurie politique de la IVème République l’exaspère tant qu’il en vient à soutenir le retour au pouvoir du général De Gaulle. Il en viendra même à condamner le putsch d’Alger. Maulnier, qui avait pourtant collaboré un temps à Défense de l’Occident de son vieil ami Bardèche, se rapprochera des thèses atlantistes tout en acquiesçant la politique étrangère de De Gaulle.

Mais, « fasciste un jour, fasciste toujours »

Les événements de mai 1968 le réveillent d’un (relatif) sommeil. Dominique Venner, qui le rencontra souvent, dira : « Qu’à bientôt soixante ans, l’écrivain fût différent du jeune homme qu’il avait été trente ans plus tôt, qui s’en étonnerait ? Mais je peux témoigner que le Thierry Maulnier de l’âge mûr, celui que j’ai connu, était beaucoup moins apprivoisé qu’on ne l’imagine, beaucoup moins changé qu’on ne l’a dit. » Thierry Maulnier présidera des colloques dont les invités furent Roland gaucher, Giorgio Locchi, Jean Dutourd, Paul Sérant ou Raymond Ruyer. L’académicien assista aussi à des colloques du GRECE et accepta de figurer dans le comité de patronage de Nouvelle Ecole, la remarquable revue de la Nouvelle Droite dirigée par Alain de Benoist et Pierre Vial. Et c’est ainsi que Thierry Maulnier transmit implicitement le flambeau du combat d’idées de la Jeune Droite et des non-conformistes des années trente auu non-conformistes des années 1970, regroupés autour du GRECE et de la « Nouvelle Droite »…

La mort de Thierry Maulnier

Celui que notre ami Rivarolien, Patrick Parment, avait qualifié, dans un numéro d’Eléments en 1988, de « Cioran sans amertume », et à qui  Pierre Vial rendit hommage dans la même revue avec ce titre, « Thierry Maulnier l’insurgé », décède le samedi 9 janvier 1988 à Marne-la-Coquette.

Georges Feltin-Tracol, Thierry Maulnier, un itinéraire singulier, préface de Philippe d'Hugues, 18 euros (plus 3 de frais de port), Editions Auda Isarn, BP 90825 -  31008 Toulouse Cedex 6

jeudi, 09 octobre 2014

Corneliu Zelea Codreanu and the Legion of the Archangel Michael

 

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Corneliu Zelea Codreanu and the Legion of the Archangel Michael

 

by Christophe Dolbeau

 

 

                                               The legionary will rather judge man by his soul…

 

                                                                                              C. Z. Codreanu

 

             A few decades ago, Paris most influential daily, Le Monde, gave some reverberation to a statement from the local antiracist league (LICA) which protested against the coming meeting of « former Romanian fascists » around Archbishop Valerian Trifa who was one of their (alleged) leaders in America. Later on, in 1984, the same Valerian Trifa was back on the front pages as the media gave notice of his deportation from the US to Portugal (he was to die in Estoril in 1987). An American citizen since 1957, the prelate had chosen to forfeit his nationality in 1982 after the notorious Office of Special Investigation had taken proceedings against him, with much encouragement from the pro-communist orthodox patriarchate of Bucharest. In Horizons Rouges (1), general Ion Pacepa, the former head of Romanian intelligence, has since related in detail how the case was made up with fake photographs and manufactured evidence… In 1988, the famous historian and philosopher Mircea Eliade (1907-1986) became in turn an object for sorrowful remarks when his posthumous memoirs made it clear that he had also had « reprehensible sympathies » in his youth… (2).

 

            From these anecdotes, it results that both the clergyman’s and the scholar’s indelible mistake was simply that several decades ago they belonged to the Iron Guard. A great popular movement that overthrew the political scene in Romania, the Iron Guard constituted a peculiar and most controversial phenomenon which keeps a place apart in the history of fascism and still attracts the attention.

 

« Romanian awake ! » (3)

 

            The story began 87 years ago, on Friday June 24, 1927, when together with four   friends (Ion Moţa, Ilia Gârneaţă, Corneliu Georgescu and Radu Mironovici), Corneliu Zelea Codreanu, a young doctor of law from Moldavia, laid the foundation of the Legion of the Archangel Michael (Legiunea Arhanghelului Mihail). At that time, Codreanu, aged 28, was already a popular public figure in his country : according to Odette Arnaud (4), « physically he has all the features and traits of the local peasants : he is slim and muscular, sparing of words and gestures, and his bearing is stately. There is no doubt : he commands respect and attention ». Very similar is the description drawn by Jérôme and Jean Tharaud (5) : « In front of me », they write, « a man who is still young ; he is dressed in a rough homespun, his hair are wavy, he has got a high forehead, a blue and cold eyesight, classic features and his gestures are quiet and measured ». To this portrait, Bertrand de Jouvenel (6) adds a few details : « Never did I meet a character », he says, « who introduces himself with so little ostentation and makes such a strong impression. Imagine a very tall and lean man whose face would be a pattern of classical beauty if it were not for deep sockets where a pair of piercing eyes glint ».

 

            Born September 13, 1899, Corneliu Zelea Codreanu attended the Manastirea Dealului military school where he acquired his first patriotic convictions. Galvanized by his father’s red hot patriotism and even though he hadn’t finished school, he did not dither and volunteered to the front during the war (1916). Soon after registering as a law student at Jassy University, he joined the Guard of the National Conscience (1919) ; in May 1922, he founded the Christian Students Association and in March 1923, he joined a fiercely anti-Jewish party called the Christian National Defence League (Liga Aparirii Nationale Crestine)-(7). Eventually, in May 1925, he was prosecuted for the murder of a police commissioner (Constantin Manciu) and triumphantly acquitted (8). His action seemed so justifiable (self-defence)-(9) that 19.300 attorneys had volunteered to plead his cause and the day after he was acquitted, thousands of Romanians cheered at the train which brought the young man back to Jassy. A former French lecturer in this town, Emmanuel Beau de Loménie, throws an interesting light on the case : « Those who speak about the death of the commissioner neglect to say that the man in question was ruling by a system of oriental terror. Whenever he arrested some young anti-Jewish demonstrators, one of his favourite games consisted in hanging them head downwards and whipping their feet with a bullwhip until they fainted » (10).

 

            At that time and for most of his followers, Codreanu was already « a rock among the waves, a road opener, a sword drawn between two worlds » ; he was also the embodiment of new virtues : « thought, fortitude, action, bravery and life » (11).

 

A religious inspiration

 

            codreanu.jpgBased on the belief in God, the faith in a mission, mutual love and a fraternal sharing of emotion through choir-singing, the Legion of the Archangel was very different from a political party as we usually conceive it nowadays. « It is not a political movement », says V. P. Garcineanu, « but a spiritual revolution » (12). In Défense de l’Occident (13), Paul Guiraud shares a common sentiment : « This movement », he writes, « has got something unique : it aims at the spiritual and moral recovery of man, at the creation of a new man. This man won’t have anything in common with his democratic predecessor who was both individualistic and weak-minded ». This spiritual reference catches also the attention of Robert Brasillach (14) in Notre Avant-Guerre where he mentions the Legion : « To his legionaries », the young columnist writes, « Corneliu Codreanu directed a rough and variegated poetry ; he appealed to sacrifice, honour, discipline and called for that sort of collective impulse which people usually experience through religion and which he called national ecumenicity » (15). For C. Papanace and W. Hagen (W. Höttl), it was these high moral standards that distinguished the Legion from all other nationalist movements in Europe. According to C. Papanace, « fascism cares about the attire (i.e. the state organization), national-socialism about the body (i.e. racial eugenics) while the Legion attends to the soul (which means its strengthening through the practice of Christian virtues and its preparation with a view to its final salvation) » (16). For W. Hagen, the Legion « had nothing in common with the various copies of fascism and national-socialism that existed in other countries. The difference laid in its Christian religiosity and its mysticism » (17). An intense nationalism combined to a passionate faith made of the Legion an unusual phenomenon which some legionaries saw as the early beginnings of a vast spiritual awakening of the world : « With legionarism », Garcineanu says, « Romanians have created a unique phenomenon in Europe : a movement which possesses a religious structure associated to an ideological corpus that proceeds from Christian theology (…) This is a central fact because in the collective quest for God, it means that all other nations will have to follow us » (18).

 

Anti-Semitism

 

            For the leader of the Legion, Romania’s troubles were primarily due to the Jews. Almost a century later and in view of the wave of anti-Semitic crimes which occured during WWII, this extreme judeophobia seems altogether inadmissible. One should of course replace it in the context of the thirties and remember some enlightening statistics : according to a census of that time, which we borrow from F. Duprat (19), Jews were 10,8% in Bucovina, 7,2% in Bessarabia (and almost 60% of Chisinau’s inhabitants), 6,5% in Moldavia (with a total population of 102.000, Jassy was housing 65.000 Jews) and no less than 140.000 of them lived in the capital-city (which had a total population of 700.000). According to professor Ernst Nolte (20), « between the boyards and the serves, the Jews had formed an intermediate stratum. In some universities and several academic professions and although they did not make up more than 5% of the total population, they outnumbered Romanians. Seventy percent of the journalists and eighty percent of the textile engineers were of Jewish stock. In 1934, almost 50% of the students were non-Romanians (…) Unlike their coreligionists from Austria-Hungary, local Jews did not feel disposed to being assimilated, especially as the prorogation of their former community-status allowed them to secure considerable business advantages ».

 

            In Romania as everywhere else in Europe, Jews aroused the hostility of nationalist circles. It was not exactly a novelty : already in 1866 a bloody riot had broken out in Bucharest when French MP Adolphe Crémieux (21) had offered Romania a loan of 25 million francs in return for the emancipation of Jews. In a stormy atmosphere, members of Parliament had hence been forced to turn down the offer. Considering this past record, the anti-Semitism of the Legion was not so exceptional : after all Iorga’s and Cuza’s National Democratic Party, Marshal Averescu’s People’s Party and Octavian Goga’s National Christian Party (22) had taken the same stand… Besides one should notice that contrary to widely spread clichés, Codreanu never refered to any biological or religious anti-Semitism to justify his anti-Jewish trend. As in the days when Romania was fighting against Turks, Phanariots or Russians, the Legion only confined to an exclusive conception of Romanian national identity. There again one must look back on the crisis of 1866 and remember the words of geographer Ernest Desjardins who wrote : « I can affirm that no religious prejudice ever plaid any part in the government’s decisions nor in the hostility which natives display towards the Jews » (23). Former legionary Faust Bradesco says approximately the same : « Just as it was in the 19th century », he writes, « Legion’s anti-Semitism is nothing but national self-defence (…) Never did the Legion cause any physical harm to the Jews ; it took no notice of race and never damaged any synagogue » (24). Incidentally it appears that Codreanu’s official aims were rather peaceful : wasn’t his major ambition to free Romanians from their inferiority complex and compete with the Jews on their own ground ? An intention he quickly materialized by creating a « legionary trading battalion », cooperative stores, communal canteens, sewing shops, a « legionary market » and a « legionary workers’ corps ».

 

A noble ideal

 

            To bring national decline to an end and restore the ancient Dacian, the Legion was supposed to be « a school and an army more than a political party » (25). This essential interest for man, as opposed to the corruptible and cosmopolitan politico, was the cornerstone of the movement : « …A new man will rise », Codreanu foretold, « with the qualities of a hero. The Legion will be the cradle of the very best offspring our race can beget : our legionary school will nurture the proudest, noblest, frankest, wisest, purest, bravest and most industrious sons Romania ever had, the noblest souls she ever dreamt up » (26). In this slow process of national revival, woman – mother, daughter, sister or partner – was not forgotten : « In this fight for the better and for the renewal of the Romanian soul », Ion Banea writes (27), « a strong, beautiful and great role is allotted to women (…) We are today in a period of change and struggle. From this battle of honour the woman of our time cannot be absent. We want the woman of our age to be a fighter ; we want her to be a comrade. The times demand it ».

 

            Both in his writings and public speeches, Codreanu harked back again and again to these themes, tirelessly claiming for the restoration of moral requirements which were so stern and austere that F. Bradesco called them « anti-machiavellian » : « All talents », said Codreanu, « brains, education and breeding, are useless to a man who is committed to infamy. Teach your children not to use it either against a friend or even against their worst ennemy (…) In their fight against traitors of all sorts, tell them not to resort to the same disgraceful means. Should they eventually win, they would just exchange roles with their foes. Infamy would stay unchallenged (…) Basically il would carry on ruling the world. Only the light, which flashes out from the hero’s noble and loyal soul, will dispel the shades with which infamy darkened the world » (28).

 

Stringent ethics

 

            To ponder and practice these principles, legionaries were incorporated into a rather elaborate structure. In addition to the headquarters (the Green House or Casa Verde) it included the « brotherhoods of the Cross » (for children and teenagers), the « citadels » (for women and girls) and above all the « nests » where men could find « a moral milieu propitious to the birth and development of the hero ». In this frame, legionaries could complete their moulding by facing three kinds of ordeals : at first came small personal sacrifices (of time, money and energies), then missions that required heart (to cope with injustice, legal pettifogging and police brutality) and finally situations that necessitated an absolute faith so as to master misgiving, impatience and disillusion. « Only means to contend with human cowardice, hyper-materialism and an unquenchable craving for domination », Faust Bradesco says, « these ordeals allow man to fulfill himself as a person and to grow better as a member of the society » (29). All along that spiritual path, the legionary could be awarded congratulations, mentions, diplomas, ranks (e.g. instructor, vice-commander or commander) and medals (the White Cross for bravery and the Green Cross for deeds of valour). The movement possessed a few special units but globally it was based on a pyramidal organization (with a corresponding hierarchy) : above the « nest », there were the garrison, the district, the department (county) and the region. At the top and next to the Captain, the movement was headed by the Legion Senate (an assembly of wise men, older than 50) and the Council of Commanders (30).

 

            As an echo to the « collective state of mind » and the « national ecumenicity » which Codreanu often refered to and also as a symbol of unity, the Legion wore a uniform (a green shirt). Concurrently the Captain had set forth a series of eight points – moral purity, unselfishness, enthusiasm, faith, the stimulation of the moral forces of the Nation, justice, vitality and New Romania as a final goal – to which every new member personally adhered by taking an oath and solemnly receiving a small bag of Romanian earth. So as to ensure an harmonious development to the movement, this creed was of course associated to the consentaneous principles of order and discipline (31) without which no political action could ever suceed.

 

            Soon the Capitanul (a traditional title of Captain given to great defenders of the Nation) started to lead imposing rides through the country, with hundreds of horsemen wearing white tunics stamped with a Cross. He also opened large working-sites (« The work-camp », Garcineanu writes, « possesses the same beneficial influences upon the Romanian soul as the nest. Only it realizes them in larger proportions. The spiritual effort is deeper, the accomplished results greater, the legionaries in larger numbers. The work-camp, by its scope, is the place and the only modality of anticipating the great legionary life of tmorrow »). Everywhere in Romania, the ascendancy of the Captain grew bigger and bigger (32) : « I have been able to verify », says Odette Arnaud, « that in both Bucharest and Jassy, 80% of the students learn the Cărticica (the breviary of the Legion) by heart (…) I witnessed a pilgrimage of highlanders. They came to kiss the Captain’s hands after walking nearly a hundred leagues, barefoot, with a stick in one hand » (33). Apparently insensible to this new popularity, the leader of the Legion kept cool and collected : according to Beau de Loménie, « he kept perfectly unaffected, good-tempered and genuinely unassuming » (34).

 

            In June 1930, the Legion of the Archangel St Michael became the Iron Guard (Garda de Fier), a name which it was to keep in spite of several bans (June 11, 1931 ; March 1932 ; December 10, 1933). As an emblem it took a square of iron bars (or gard in Romanian language).

 

codreanu-oliver-ritter1a-n.jpgThe Iron Guard

 

            Faithful to the mission assigned to the Legion, Codreanu provided the Iron Guard with a consistent political doctrine which he set out in his book Pentru Legionari (For the Legionaries). He first advocated a ruthless fight against communism which had been successfully implanted by Jewish immigrants from Poland and Russia (between 1914 and 1938, the Jewish population of Romania had grown from 300.000 to 790.000). As a matter of fact, the Captain did not beat around the bush : « When I speak of anti-communist action », he wrote, « I do not mean anti-worker action : when I speak of communists I mean the Jews » (35).

 

            Although King Carol and his suite never ceased making trouble for him, he then stated that he remained a faithful monarchist and rejected any form of republican government. Quite as clearly he condemned democracy as a system which jeopardizes national unity, changes thousands of foreigners into Romanian citizens and proves together erratic, timorous and invariably compliant to great capitalism (36).

 

            Thoroughly scrutinizing the life of the Nation, the chief of the Iron Guard singled out « natural principles of death » and « natural laws of life ». Persuaded that the masses never had any spontaneous intuition of the latter, he suggested that in the future the people should be guided by an elite, that’s to say by « a type of native individuals who possess some special skills ». How will this elite be recruited ? Neither by the ballot-box nor by heredity but by the natural laws of « social selection ». As to the qualities required, the Captain mentioned pureness, working capacity, valour, a strong will to overcome, an ascetic life, faith in God and love. « One should remember », Codreanu said (November 11, 1937), « that the idea of an elite is intrinsically linked to the ideas of sacrifice, poverty and severe life. Whenever the idea of sacrifice is given up, the elite vanishes ».

 

            From a legionary point of view (as expressed by Codreanu himself), the individual is « subordinated to the national community over which the Nation predominates » (37). The Nation includes « all living Romanians as well as the souls of our dead, the graves of our ancestors and all those who will be born Romanian » (38). The Nation owns a physical and a biological patrimony, a material heritage and – as it is also for the Spaniard José Antonio Primo de Rivera (39) – a spiritual legacy which embraces « the way the Nation conceives God, life and the world, as well as the honour and the civilization of the Nation » (40). For the Captain, « the spiritual legacy is the most important » (41). As for the final goal of the Nation, it is the Resurrection (according to the Apocalypse which legionaries often refered to) : « The Nation is a community that will live in the hereafter. Nations are spiritual realities : they not only live here below but also in the reign of God » (42).

 

The Guard into action

 

            Concurrently to the great strides it organized inside Romania, the Iron Guard began looking forward to an international recognition : in December 1934, Ion Moţa (Codreanu’s brother in law) attended the international fascist meeting of Montreux (Switzlerland), showing thence that the Guard felt more attracted to Rome than Berlin. A couple of years later, when the Spanish War broke out, Codreanu stood up for the nationalists and sent them a symbolic deputation of seven volunteers (Ion Moţa, Father Ion Dumitrescu-Borşa, Prince Alecu Cantacuzeno, Bănică Dobre, Gheorghe Clime, Nicolae Totu and Vasile Marin) led by former general Gheorghe Cantacuzino-Grănicerul. These men left Bucharest on November 26, 1936, they met Francisco Franco and general Moscardo, and joined the Tercio (43). All of them being reserve officers, they were quickly posted (as simple rank and file) to the VIth Bandera and immediately took part in the battle at Las Rozas, Pozuelo and Majadahonda where Ion Mota and Vasile Marin got prematurely killed by an ennemy shell on January 13, 1937 (44).

 

            Within Romania, the conflict with the oligarchy became all the more relentless as the Guard grew more and more representative (from 5 MPs in July 1932, the movement, momentarily renamed Totul Pentru Ţară or Everything for the Country, won up to 60 seats at the elections of December 1937). Persecuted by a regime which went so far as to resort to gangs of thugs and set up a state of emergency in some areas, the Guard will suffer 5.000 deaths between 1927 and 1941. Yet it did not plunge the country into a civil war as it could have done it… It seems therefore particularly undue to picture the Guard as an essentially terrorist organization (which implies that it systematically resorted to violence as a legitimate mean to assume power). Actually when it was involved in violence, it nearly always took the form of limited and targetted actions, conceived as « punishments », whose perpetrators spontaneously surrendered to Justice.

 

            Three of these actions aroused a world wide interest : the execution of Prime Minister Ion Gheorghe Duca by the Nicadorii (at Sinaïa on December 29, 1933), that of Mihai Stelescu by the Decemvirii (on July 16, 1936) and that of Prime Minister Armand Călinescu by the Rasbunatorii (at Cotroceni on September 21, 1939). In the first case, the aim was to punish the man who had quashed the electoral campaign of the Guard and who was responsible for 11.000 arrests, 300 wounded and 6 dead… In the second case, the legionaries wanted to punish a former commander, one of the most brilliant, who had conspired against the Captain’s life, betrayed his oath and become the darling of the Jewish press. Happening at the right moment, this betrayal had had an appalling impact. According to F. Bradesco, « an uneasy feeling was growing among legionaries and a sense of shame was hanging over the Commanders’ Corps » (45). It was therefore decided to strike a spectacular blow (especially cruel, this action proved durably prejudicial. As a matter of fact, Stelescu was killed inside Brancobenesc Hospital where he had just been operated. According to the Tharaud brothers, the murderers shot 38 bullets at him and finished him off with an axe ; writer Virgil Gheorghiu says that they fired 200 bullets and then chopped the body with hatchets !). In the third case, the aim was to avenge the Captain by striking the main promoter of what legionaries usually called Prigoana cea mare or « the Great Persecution ».

 

            As far as terrorism is concerned, one should pay special attention to the case of that Călinescu who prided himself with being the fiercest ennemy of the Iron Guard. Totally subservient to King Carol and the business circles of Bucharest (especially to the king’s mistress Magda Wolf-Lupescu)-(46), he had been displaying a constant hate for the Guard since 1932. Appointed to the governement in December 1937, under foreign pressure and on the eve of new elections, he engaged at once in muzzling the Guard with the most radical means : people were arrested, the police closed some country-roads, meetings were banned, activists placed under forced residence, some of them assaulted, and several areas quarantined. Unfair as they might be, these measures did not prevent the Guard to come third at the poll with 16,09% of the votes. Then, at king’s palace and among power-holders, some disreputable people imagined to get rid of the Guard and its leader for good. Owing to his ferocious zeal, Călinescu was chosen to be the main tool of the plot. At first and after making sure that Patriarch Miron Cristea agreed, the king set up a dictature (February 12, 1938), suspended the Constitution, put off the elections, banned all political parties and declared a state of emergency. Suspecting a snare, Codreanu did not do anything to resist the coup : on his own initiative he dissolved his organization, freed the legionaries from their obligations and advised everyone to keep quiet and patient. When a referendum was called (February 28, 1938) to approve the new Constitution, he deliberately did not ask to vote against it so as not to offer any excuse to further repression. The main result of these tactics was of course to infuriate Călinescu whose provocations redoubled : more legal proceedings poured in, thousands of legionary civil servants were dismissed and all premises and companies of the Iron Guard were arbitrarily closed down. To the minister’s great disappointment this strong pressure proved unavailing as it did not meet the slightest sign of rebellion…

 

            In the end and as the Guard offered no resistance whatever, Călinescu was compelled to find a trivial pretext to engage in the second phase of his anti-legionary operation. On account of a private letter Codreanu had sent to professor Nicolae Iorga, king’s councellor, the latter was encouraged to lodge a complaint for outrage (March 30, 1938) and the Captain was immediately indicted. Arrested on April 17 together with several thousands legionaries (whose possible reaction made the government feel much anxious), Codreanu appeared before a military court (April 19) which sentenced him to a 6 month imprisonment (a maximal punishment for such an alleged offence) ! Incarcerated in Jilava, the leader of the Guard was henceforward at the mercy of his worst enemies. Isolated and seriously ill (from TB), his spirits were low : « Once again my mother is alone », he wrote, « Her son-in-law has died in Spain, leaving a widow and a couple of orphans. I am in jail. Four other children are already in prison or on the verge of being arrested. One of them has also got four children who stay without a crust of bread to eat. Before the holidays, my father went to Bucharest to draw his pension and he never returned. He was arrested, led to an unknown place and no one knows about his fate » (47).

 

            At this stage, it seemed that the government had reached its objective : the Iron Guard was paralyzed, its most active supporters were disqualified and its leader in gaol. Still Călinescu wanted to complete his work. With this aim in view, he initiated new proceedings (May 8, 1938) against Codreanu in order to have him sentenced for treason and armed rebellion. Appearing before Bucharest military court (May 23) after a quick investigation and whereas his lawyers had only had three days to prepare the plea, the Captain miraculously escaped the death penalty (just established on May 24…) but he however got ten years of hard labour (May 27, 1938) !

 

            The denial of justice was enormous, the masquerade patent, yet Călinescu’s employers were not satisfied. Neither the king nor his hidden abettors felt reassured as they perfectly knew that many legionary groups were still secretly at work (in 1937 there were 34.000 « nests »), that some commanders had escaped police raids and that their chief was still alive. Once more the Home Secretary set to work, more than ever determined to do in the Captain and his men. Throughout summer, the police went on arresting people so as to weaken the Guard a little more ; precautions were even taken in the army to prevent any outburst of temper from sympathizers. Eventually, in November, everything was ready and Călinescu gave the green light. In the night from November 29 to November 30, 1938, Codreanu and 13 other legionaries (the Nicadorii and the Decemvirii) were taken out from Râmnicu-Sarat jail and handed over to major Dinulescu and a company of gendarmes. The police vans took the road to Bucharest, they stopped on the edge of Tâncăbeşti Forest and there, the 14 prisoners were coldly strangled by their custodians who also riddled them with bullets to simulate an escape bid. Afterwards, the corpses were brought to Jilava, sprayed with sulfuric acid and burried in several tons of concrete (48) ; then, general Ioan Bengliu gave each killer a bonus of 20.000 lei.

 

            Călinescu had but a short while to jubilize. As expected he was not long to pay for his crime with his life (49) : on September 21, 1939, a group of avengers shot him dead in Cotroceni. As for the tragic death of Codreanu, at the age of 39, it highlights the message which the Captain used to address to his young supporters : « Fight but never be vile. Leave to others the ways of infamy. Better fall with honour than win uncreditably » (50).

 

War, Resistance and Exile

 

            The punishment inflicted to Călinescu (51) led to a stinging counterstroke : the executioners were immediately shot on the spot without any trial. Whereupon general Argeşanu gave the order to kill all legionary officers who happened to be incarcerated at the moment as well as five ordinary legionaries in each county (that is to say between 300 to 400 dead in 24 hours !)-(52). In spite of these repeated blows, the Iron Guard survived ; under the leadership of a new chief, Horia Sima (1907-1993), it even entered the governement in September 1940 (Horia Sima, Prince Sturdza, prof. Brăileanu, legionaries Nicolau and Iasinschi were appointed ministers). Thenceforth the settling of accounts began : on November 27, 1940, former minister Victor Iamandi, generals Gheorghe Argeşanu, Ioan Bengliu and Gabriel Marinescu were summarily executed in Jilava together with senior police officers Moruzov and Stefanescu (53) ; on the same day Nicolae Iorga, the man who had told the king to get rid of Codreanu, was assassinated in Strejnicu (54). On the other hand and contrary to the usual stereotypes, the legionary movement did not start any pogrom. According to the Black Book (Cartea Neagra) which Matatias Carp published in 1946 with a foreword by Chief Rabbi Alexandru Safran, « during the legionary government (from September 6, 1940, to January 24, 1941) casualties were as follows : 4 Jews killed in Bucharest in November ; 11 Jews killed in Ploeşti in the night of November 27 ; 1 Jew killed in Hârşova (Constanta) on January 17, 1941, and 120 Jews killed between January 21 and January 24, 1941, during the rebellion » (volume 1, p. 25). No doubt this balance of 136 victims is terrible (55) but as a comparison one should remember that up to 265.000 Jews died under Marshal Antonescu’s anti-legionary regime… [Is it necessary to add that the Legion took absolutely no part in the alleged pogroms of Jassy (June 27, 1941), Edinets (July 6, 1941), Cernăuţi (July 9, 1941), Chisinau (August 1, 1941) and Odessa (October 1941-January 1942) ? As explained below, the movement was dissolved and prohibited in January 1941. The pogroms if they ever happened were the sole responsability of Antonescu and his acolytes].

 

            The Iron Guard did not stay at the head of the state for long. On January 21, 1941 and by means of a large police operation backed by German Wehrmacht (general E. O. Hansen), Marshal Ion Antonescu tried to extirpate the legionaries for good (at least 800 of them were killed and 8000 arrested). Under German protection, the surviving commanders had no alternative but to flee to Germany where Himmler had them confined in Buchenwald, Dachau, Berkenbruck and Sachsenhausen (56). According to Walter Hagen (57), « the crushing of the legionary movement deprived the regime of any popular support. It became a “dead system“, very similar to the dictatorial government of Carol II. When danger came, nobody lifted a finger to defend it ». Arrested (August 23, 1944) and handed over to the Soviets by order of King Michael and Iuliu Maniu, the Conducător (Antonescu) ended his life facing a communist firing squad.

 

            Released on August 24, 1944, the day after Romania’s volte-face, the legionaries from Germany set up (December 10, 1944) a « Romanian National Government » (with Horia Sima, Prince Sturdza, general Chirnoagă) which settled in Vienna and later in Bad Gastein and Altaussee. They also formed a small anti-communist army which went to fight along river Oder. This Romanian unit was made of two Waffen-SS regiments (5.000 men) whose commanding officer was general Platon Chirnoagă (1894-1974). « In the circumstances », Horia Sima says (58), « the Iron Guard had no choice but to carry on the fight (…) Therefore I issued a proclamation to the country which was immediately broadcast. Then I began organizing the resistance with the scanty means we still had at our disposal ».

 

            As in most East European countries, the resistance began with a very poor equipment, in a territory which the Red Army had just ravaged and where all sorts of communist gangs were wreaking havoc (from March 6, 1945, these thugs became the senior executives of the new political police)-(59). At that time no support was to be expected from either the king or his friends (540.000 Romanian soldiers were now fighting against Germany together with the Soviets). Though he had just been awarded the Order of the Victory, King Michael (born 1921) was no more than a mere hostage in the hands of Vichinsky, P. Groza, Gheorghiu-Dej, V. Luca, Ana Pauker or Emil Bodnăraş, and he had no choice but to drain the cup to its dregs. On December 30, 1947 he nevertheless resolved to abdicate and leave the country. In spite of draconian measures of repression (arrests, mass deportations, shootings), guerillas sprang up in Oltenia, Banat, Transylvania and along the Carpathian Mountains ; led by former legionaries, these groups went on fighting until 1955-1956 almost without any help from abroad (60). Beyond their own ideas, this hard-line attitude was a question of life and death for the former members of the Iron Guard. Actually under a new law passed in May 1948, they were irrevocably destined for the hardest punishments, which meant that they would end up in some infamous death camps (such as Black Sea Canal, Cavnic, Peninsula, Aiud) and suffer the « unmaskings » or brainwashings to which all intellectuals were submitted at Piteşti, Gherla and Jilava special prisons (61).

 

         Codr1149611347.jpg   For the expatriates the fight went on as well (62) but in a less hostile environment. Well established in the Romanian emigration (in Germany, France, Spain, Brazil and the USA) they launched several publications, did their best to inform the Western public (63) and took an active part in various assemblies of captive nations. According to the declaration they issued in 1977 (50th aniversary of the Legion) their positions ensued from their former commitments. The Iron Guard in exile demanded that international communism should be eradicated, it rejected the UNO and the Helsinki Agreement, proposed to build a united Europe with a common spiritual denominator and to support East European resistance movements ; it also rejected any idea of « world government » and flatly repelled the concept of « spheres of influence ». Vis-à-vis the inner situation of Romania, it denied Ceauşescu any legitimacy, reaffirmed Romanian rights on Bucovina, Bessarabia and the Hertza region (annexed by the USSR), rejected collectivism and demanded religious freedom.

 

            As Corneliu Zelea Codreanu had predicted : « Legionaries do not die. Standing upright, steadfast and immortal, they victoriously gaze at the seething of ineffectual hates » (64). In 1989, after 45 years of communist rule, the survivors of the Guard had not changed : they were still faithful to their oath and sticked to their creed (social fraternity, distributive justice, inner perfection and creative revolution). After the fall of Ceauşescu, those who lived in Romania (mostly octogenarians) kept cautious and contented themselves with supporting the traditional right-wing parties. For them, the country was not yet fully safe : the late dictator’s henchmen were still powerful and the new democracy unsteady. Wasn’t it amazing to see the Romanians, totally messed up, cheer up King Michael (in February 1997), the very man who had abandoned them to Stalin and given up a good third of the country ? Writing about the ethnic quarrels which broke out in Transylvania, some journalists suggested that a new Iron Guard stood behind the nationalist movement Vatra Românească and the Association for a United Romania (65). Probably meant for the omnipotent western antifascist lobby, the allegation was immediately taken up by Petre Roman (March 21, 1990) ; it came at the right moment for a most controversial regime whose repressive policy it greatly contributed to justify. Obviously this was grossly overstated and at any rate much premature. Today, Romania is very different from what it used to be in the thirties or the fourties (66) and the Iron Guard is not a simple political party which disappears and reappears according to circumstances. It has a metaphysical dimension which cannot be so easily restored in a country that has been submitted for nearly 50 years to atheism, materialism and utilitarianism. If the legionary movement is ever to revive, it will be under the spur of a new elite (as Codreanu meant it)-(67) and it will need years to develop !

 

 

                                                                                                          Christophe Dolbeau

 

 

Notes

 

(1) Horizons Rouges, Paris, Presses de la Cité, 1988, pp. 217-221.

 

(2) For the same reason, criticisms were also directed at philosopher and poet Émile Cioran (1911-1995). In a letter dated March 4, 1975, the Romanian-French academician Eugène Ionesco (1909-1994) writes : « Towards the end of the inter-war years, most Romanians, especially young people and intellectuals, were members or sympathizers of the Romanian fascist party called the Iron Guard » – quoted by J. Miloe in La Riposte, Paris, Compagnie Française d’Impression, 1976, p. 309.

 

(3) Title of a famous poem by the Transylvanian Andreiu Muresianu (1816-1863).

 

(4) La Revue Hebdomadaire, March 2, 1935.

 

(5) L’Envoyé de l’Archange, Paris, Plon, 1939, p. 2. Both Jérôme (1874-1953) and Jean (1877-1952) Tharaud were novelists who belonged to the French Academy.

 

(6) The son of a Jewish mother, Bertrand de Jouvenel (1903-1987) was a famous fascist journalist who later became a much respected economist.

 

(7) The banner of the League was black and there was a white circle with a swastika in the middle. The League was presided over by professor Alexandru C. Cuza (1857-1947).

 

(8) According to Codreanu, « All the gentlemen of the jury wore a tricolour cockade with a swastika » – in La Garde de Fer, Grenoble, Omul Nou, 1972, p. 231. See https://archive.org/details/ForMyLegionariesTheIronGuard

 

(9) On October 25, 1924 C. Z. Codreanu was defending a young student at the tribunal of Jassy. All of a sudden and during the hearing, commissioner Manciu and a dozen policemen burst into the court room and rushed to Codreanu who seized his gun and fired to protect himself – See La Garde de Fer, p. 210.

 

(10) La Revue Hebdomadaire, December 17, 1938, vol. XII, p. 346.

 

(11) Ion Banea, Lines for our Generation, Madrid, Libertatea, 1987, p. 13-14.

 

(12) V. Puiu Gârcineanu, From the Legionary World, Madrid, Libertatea, 1987, p. 1.

 

(13) N° 81 (April-May 1969), p. 9-10.

 

(14) Born in 1909 in the South of France, Robert Brasillach was a promising poet but also a bestselling novelist and a brilliant journalist ; sentenced to death in January 1945 for « collaboration with the nazis », he was executed on February 6, 1945.

 

(15) Notre Avant-Guerre, Paris, Plon, 1973, p. 304.

 

(16) Introduction to the Livret du Chef de Nid (Handbook of the Nest Leader), Pământul Strămoşesc, 1978, s.l., p. VI.

 

(17) Le Front Secret, Paris, Les Iles d’Or, 1952, p. 234.

 

(18) V. Puiu Gârcineanu, op. cit., p. 14. The Christian inspiration of the movement attracted a great number of clergymen ; approximately 3.000 priests (out of 10.000) belonged to the Legion. In 1945, out of 12 bishops in the Synod, 7 were former legionaries.

 

(19) Revue d’Histoire du Fascisme, N° 2 (September-October 1972), p. 132.

 

(20) Les Mouvements Fascistes, Paris, Calmann-Lévy, 1991, p. 237.

 

(21) Adolphe Crémieux (1796-1880) was a Jew and a freemason ; from 1863 to 1880, he was the president of the Alliance Israélite Universelle (World Jewish Alliance).

 

(22) The symbol of the National Christian Party was the swastika.

 

(23) See Les Juifs de Moldavie, Paris, Dentu, 1867.

 

(24) Les Trois Épreuves Légionnaires, Prométhée, 1973, s. l., p. 69. This opinion is shared by Prince Mihail Sturdza who states that Codreanu « would have immediately expelled from the Movement any fool who had so much as broken a window in a Jewish-owned shop » (The Suicide of Europe, p. 233) and by Father Vasile Boldeanu who assures that « there was no room for anti-Semitism in the legionary programme » (quoted in La Riposte, p. 194).These opinions are perhaps a bit too « optimistic » and in any case they seem to be contradicted by the long series of outrages which the Jewish community suffered at that time (taking into consideration that all the attacks were not always due to legionaries and that they often occured as retaliatons to previous assaults by Jewish thugs as in Oradea, December 1927).

 

(25) La Garde de Fer, p. 283.

 

(26) Ibid, p. 283.

 

(27) Ion Banea, op. cit., p. 10-11.

 

(28) La Garde de Fer, p. 277.

 

(29) Les Trois Épreuves Légionnaires, p. 158.

 

(30) See F. Bradesco, Le Nid – Unité de Base du Mouvement Légionnaire, Madrid, Carpatii, 1973.

 

(31) See C. Z. Codreanu, Le Livret du Chef de Nid, Pamântul Stramosesc, 1978, and F. Bradesco, Le Nid, pp. 111-135.

 

(32) The Legion-Iron Guard had grown from an obscure little group into a large movement whose membership included generals (Gheorghe Cantacuzeno, Ion Macridescu, Ion Tarnoschi), scholars (Traian Brăileanu, Ion Găvănescul, Eugen Chirnoagă, Corneliu Şumuleanu, Dragoş Protopopescu), distinguished philosophers (Nichifor Crainic, Nae Ionescu) and brilliant poets (Radu Gyr, Virgil Carianopol). The masses were also enthusiastic : when Codreanu got married (June 13, 1925), a crowd of 80.000 to 100.000 flooded to Focşani and at the funerals of Moţa and Marin (February 13, 1937), the cortège (with a hundred priests) stretched out over 6 miles. In 1937 and according to S. G. Payne, the Iron Guard had a membership of 272.000 (i.e. 1,5% of the Romanian population).

 

(33) La Revue Hebdomadaire, March 2, 1935.

 

(34) La Revue Hebdomadaire, December 17, 1938, p. 348.

 

(35) La Garde de Fer, p. 353. Before WWII there were approximately 300.000 factory workers in Romania and the local Communist Party had no more than 1000 members. Indubitably most communist leaders – Dr Litman Ghelerter, Ilie Moscovici, Marcel and Ana Pauker (Hannah Rabinsohn), Avram Bunaciu (Abraham Gutman), Walter Roman (Ernö Neuländer), Teohari Georgescu (Burah Techkovich), Gheorghe Apostol (Aaron Gerschwin), Miron Constantinescu (Mehr Kohn), Leonte Răutu (Lev Oigenstein), Remus Kofler, Simion Bughici (David), Iosif Chişinevschi (Iacob Roitman), Gheorghe Stoica (Moscu Cohn), Stefan Voicu (Aurel Rotenberg), etc – were Jews.

See : http://en.metapedia.org/wiki/List_of_communist_Jews_in_Romania

 

(36) Ibid, pp. 386-388.

 

(37) Ibid, p. 396.

 

(38) Ibid, p. 398.

 

(39) See Horia Sima, Dos Movimientos Nacionales, José antonio Primo de Rivera y Corneliu Codreanu, Madrid, Ediciones Europa, 1960.

 

(40) La Garde de Fer, p. 398.

 

(41) Ibid, p. 398.

 

(42) Ibid, p. 399.

 

(43) The Tercio is the Spanish Foreign Legion.

 

(44) José Luis de Mesa, Los otros internacionales, Madrid, Barbarroja, 1998, pp. 165-172, and Los legionarios rumanos Motza y marin caidos por Dios y España, Barcelona, Bausp, 1978. The mortal remnants of the two legionaries were repatriated by train and the funerals took place in Bucharest on February 13, 1937. Legionaries Clime, Cantacuzeno, Dobre and Totu came back safe and sound but they were assassinated by the Romanian secret police in September 1939 ; Father Dumitrescu (1899-1981) received a 16-year sentence in 1948.

 

(45) F. Bradesco, La Garde de Fer et le Terrorisme, Madrid, Carpatii, 1979, p. 97.

 

(46) Born in a Jewish family from Jassy, Helen Wolf (1895-1977) became the king’s mistress in 1925 ; she later married Carol II (the marriage took place in 1947 in Rio de Janeiro) and from then onwards she was called Helen of Hohenzollern…

 

(47) C. Z. Codreanu, Journal de Prison (Prison Diary), Puiseaux, Pardès, 1986, p. 18-19.

 

(48) On December 6, 1940, they were transfered to the Green House in the presence of 120.000 legionaries.

 

(49) Unanimously decided by the Legionary High Command in Berlin, the operation was carried out by a group of nine volunteers led by young attorney Miti Dumitrescu.

 

(50) C. Z. Codreanu, Le Livret du Chef de Nid, p. 7 (Basic rule N° 6 of the « nest »).

 

(51) In a circular-letter (N° 145) dated February 11, 1928, C. Z. Codreanu had explicitly asked his friends to avenge him in case of a murder – See F. Bradesco, La Garde de Fer et le Terrorisme, p. 190.

 

(52) The sinister balance of these reprisals is far from acurate : according to V. Gheorghiu, 242 legionaries were killed whereas Father Boldeanu speaks of 1300 victims. Be it as it may, in absence of legal proceedings this massacre was mere state-terrorism.

 

(53) In a letter dated April 5, 1936, C. Z. Codreanu gave his legionaries the following advice : « Don’t confuse justice and Christian forgiveness with the right and the duty of a people to punish those who betrayed and those who dared opposing the Nation’s destiny. Don’t forget that you have girded on the sword of the Nation. You carry it in the name of the Nation. And in the name of the Nation you shall punish, mercilessly and without any pardon » – La Garde de Fer, p. 443.

 

(54) The authors of this merciless retribution were executed in their turn on December 4, 1940 and July 28, 1941.

 

(55) Once more the balance is uncertain : regarding the events of January 1941, F. Bertin speaks of 400 victims, F. Duprat of 680 and Father Boldeanu goes up to 1352 (122 Jews, 430 legionaries and 800 undetermined). For their part, some representatives of the Jewish community (different from M. Carp and Rabbi Safran) put forward a total of 5.000 to 6.000.

 

(56) Treated as Ehrenhäftlinge or honorary prisoners, many legionaries were apparently not interned with the other inmates but granted better conditions. At Buchenwald for instance several of them stayed in Fichtenheim barracks which housed the camp garrison.

 

(57) W. Hagen, op. cit. , p. 244.

 

(58) Interview by G. Gondinet in Totalité N° 18-19 (summer 1984), p. 20.

 

(59) See Reuben H. Markham, La Roumanie sous le joug soviétique (Rumania under the Soviet yoke), Paris, Calmann-Lévy, 1949.

 

(60) However a few parachute landings were organized by political emigrants and foreign secret services : for instance 13 young paratroopers of the Resistance (Ion Buda, Aurel Corlan, Ion Cosma, Gheorghe Dincă, Ion Golea, Ion Iuhasz, Gavrilă Pop, Mircea Popovici, Ion Samoilă, Alexandru Tănase, Erich Tartler, Ion Tolan and Mihai Vasile Vlad) were sentenced to death and executed in October 1953. All former legionaries did not choose to resist and a minority prefered to adapt and collaborate : such was the case of Father Constantin Burducea who became minister of religious affairs (from March 6, 1945 to April 1946) and Nicolae Petrescu (the last general-secretary of the Iron Guard) who reappeared on the political scene between 1945 and 1948.

 

(61) See D. Bacu, The Anti-Humans, Englewood, Soldiers of the Cross, 1971 and G. Dumitresco, L’Holocauste des Âmes, Paris, Librairie Roumaine Antitotalitaire, 1998.

 

(62) In 1947, the Instructing Commission of the International Tribunal of Nuremberg exculpated the Legion, the Romanian National Government and the Romanian National Army ; yet the Iron Guard decided to dissolve in 1948.

 

(63) Sometimes more spectacular actions were organized as in Bern where, between February 14 and February 16, 1955, the Romanian embassy was raided by political emigrants Stan Codrescu, Dumitru Ochiu, Ion Chirilă and Puiu Beldeanu who killed colonel Aurel Setu, head of the Romanian secret service in Switzlerland.

 

(64) La Garde de Fer, p. 4.

 

(65) See for instance the scholar magazine Hérodote, N° 58-59, p. 300.

 

(66) Today Romania belongs to the EEC, it is a much secular country where communism is only a bad memory and where the Jewish community is reduced to barely 20.000 persons (for a global population of 21,5 million).

 

(67) In 1996 a small group of neo-legionaries from Timisoara began to publish a magazine called Gazeta de Vest. On January 15, 2000 the French daily Le Monde reported that on November 8, 1999 a religious service had been celebrated in Jassy, in memory of the Moldavian dead legionaries ; according to the Paris newspaper this service marked the official rebirth of the Legion. In 2014, the Noua Dreaptă (New Right) claims that it carries on the legacy of the Legion ; it is not a political party but a philosophical movement which does not stand for elections (see http://nouadreapta.org).

 

Bibliography

 

        BACU D., The Anti-Humans, Englewood, Soldiers of the Cross, 1971.

 

        BANEA I., Lines for our Generation, Madrid, Libertatea, 1987.

 

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        XXX, Los legionarios rumanos Motza y Marin caídos por Dios y por España, Barcelona, Bausp, 1978.

 

 

        La Revue Hebdomadaire, March 2, 1935 and December 17, 1938.

 

        Nuova Antologia, February 1, 1938 (« Codreanu e il Legionarismo Romeno »)

 

        Défense de l’Occident, N° 81 (April-May 1969)

 

        Revue d’Histoire du Fascisme, N° 2 (September-October 1972).

 

        Totalité, N° 18-19 (Summer 1984).

 

        Le Choc du Mois, N° 28 (March 1990).

 

        Hérodote, N° 58-59 (1990).

 

        Quaderni di Testi Evoliani, N° 29.

 

French speaking readers will find a very complete set of texts about the ideology of the Iron Guard at http://vouloir.hautetfort.com/archive/2010/05/19/codreanu.html

                               

 

mercredi, 17 septembre 2014

Pour mieux comprendre la Révolution Conservatrice allemande

Pour mieux comprendre la Révolution Conservatrice allemande

par Georges FELTIN-TRACOL

junger-1-198x300.jpgEn dépit de la parution en 1993 chez Pardès de l’ouvrage majeur d’Armin Mohler, La Révolution Conservatrice allemande 1918 – 1932, le public français persiste à méconnaître cet immense ensemble intellectuel qui ne se confine pas aux seules limites temporelles dressées par l’auteur. Conséquence immédiate de la Première Guerre mondiale et de la défaite allemande, cette mouvance complexe d’idées plonge ses racines dans l’avant-guerre, se retrouve sous des formes plus ou moins proches ailleurs dans l’espace germanophone et présente de nombreuses affinités avec le « non-conformisme français des années 30 ».

Dans son étude remarquable, Armin Mohler dresse une typologie pertinente. À côté d’auteurs inclassables tels Oswald Spengler, Thomas Mann, Carl Schmitt, Hans Blüher, les frères Ernst et Friedrich Georg Jünger, il distingue six principales tendances :

— le mouvement Völkisch (ou folciste) qui verse parfois dans le nordicisme et le paganisme,

— le mouvement Bündisch avec des ligues de jeunesse favorables à la nature, aux randonnées et à la vie rurale,

— le très attachant Mouvement paysan de Claus Heim qui souleva le Schleswig-Holstein de novembre 1928 à septembre 1929,

— le mouvement national-révolutionnaire qui célébra le « soldat politique »,

— il s’en dégage rapidement un fort courant national-bolchévik avec la figure exemplaire d’Ernst Niekisch,

— le mouvement jeune-conservateur qui réactive, par-delà le catholicisme, le protestantisme ou l’agnosticisme de ses membres, les idées de Reich, d’État corporatif (Ständestaat) et de fédéralisme concret.

Le riche ouvrage d’Armin Mohler étant épuisé, difficile à dénicher chez les bouquinistes et dans l’attente d’une éventuelle réédition, le lecteur français peut épancher sa soif avec La Révolution Conservatrice allemande, l’ouvrage de Robert Steuckers. Ancien responsable des revues Orientations, Vouloir et Synergies européennes, animateur aujourd’hui de l’excellent site métapolitique Euro-Synergies, Robert Steuckers parle le néerlandais, le français, l’allemand et l’anglais. À la fin des années 1970 et à l’orée des années 1980, il fit découvrir aux  « Nouvelles Droites » francophones des penseurs germaniques méconnus dont Ernst Niekisch. Il faut par conséquent comprendre ce livre dense et riche comme une introduction aux origines de cette galaxie intellectuelle, complémentaire au maître-ouvrage de Mohler.

Vingt-cinq articles constituent ce recueil qui éclaire ainsi de larges pans de la Révolution Conservatrice. Outre des études biographiques autour de Jakob Wilhelm Hauer, d’Arthur Mœller van den Bruck, d’Alfred Schuler, d’Edgar Julius Jung, d’Herman Wirth ou de Christoph Steding, le lecteur trouve aussi des monographies concernant un aspect, politologique ou historique, de cette constellation. Il examine par exemple l’œuvre posthume de Spengler à travers les matrices préhistoriques des civilisations antiques, le mouvement métapolitique viennois d’Engelbert Pernerstorfer, précurseur de la Révolution Conservatrice, ou bien « L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite ».

De tout cet intense bouillonnement, seuls les thèmes abordés par les auteurs révolutionnaires-conservateurs demeurent actuels. Les « jeunes-conservateurs » développent une « “ troisième voie ” (Dritte Weg) [qui] rejette le libéralisme en tant que réduction des activités politiques à la seule économie et en tant que force généralisant l’abstraction dans la société (en multipliant des facteurs nouveaux et inutiles, dissolvants et rigidifiants, comme les banques, les compagnies d’assurance, la bureaucratie, les artifices soi-disant “ rationnels ”, etc., dénoncés par la sociologie de Georges Simmel) (p. 223) ».

La Révolution Conservatrice couvre tous les champs de la connaissance, y compris la géopolitique. « Dans les normes internationales, imposées depuis Wilson et la S.D.N., Schmitt voit un “ instrumentarium ” mis au point par les juristes américains pour maintenir les puissances européennes et asiatiques dans un état de faiblesse permanent. Pour surmonter cet handicap imposé, l’Europe doit se constituer en un “ Grand Espace ” (Grossraum), en une “ Terre ” organisée autour de deux ou trois “hegemons ” européens ou asiatiques (Allemagne, Russie, Japon) qui s’opposera à la domination des puissances de la “ Mer ” soit les thalassocraties anglo-saxonnes. C’est l’opposition, également évoquée par Spengler et Sombart, entre les paysans (les géomètres romains) et les “ pirates ”. Plus tard, après 1945, Schmitt, devenu effroyablement pessimiste, dira que nous ne pourrons plus être des géomètres romains, vu la défaite de l’Allemagne et, partant, de toute l’Europe en tant que “ grand espace ” unifié autour de l’hegemon germanique. Nous ne pouvons plus faire qu’une chose : écrire le “ logbook ” d’un navire à la dérive sur un monde entièrement “ fluidifié ” par l’hégémonisme de la grande thalassocratie d’Outre-Atlantique (p. 35). »

Robert Steuckers mentionne que la Révolution Conservatrice a été en partie influencée par la riche et éclectique pensée contre-révolutionnaire d’origine française. « Dans le kaléidoscope de la contre-révolution, note-t-il, il y a […] l’organicisme, propre du romantisme post-révolutionnaire, incarné notamment par Madame de Staël, et étudié à fond par le philosophe strasbourgeois Georges Gusdorf. Cet organicisme génère parfois un néo-médiévisme, comme celui chanté par le poète Novalis. Qui dit médiévisme, dit retour du religieux et de l’irrationnel de la foi, force liante, au contraire du “ laïcisme ”, vociféré par le “ révolutionnarisme institutionnalisé ”. Cette revalorisation de l’irrationnel n’est pas nécessairement absolue ou hystérique : cela veut parfois tout simplement dire qu’on ne considère pas le rationalisme comme une panacée capable de résoudre tous les problèmes. Ensuite, le vieux-conservatisme rejette l’idée d’un droit naturel mais non pas celle d’un ordre naturel, dit “ chrétien ” mais qui dérive en fait de l’aristotélisme antique, via l’interprétation médiévale de Thomas d’Aquin. Ce mélange de thomisme, de médiévisme et de romantisme connaîtra un certain succès dans les provinces catholiques d’Allemagne et dans la zone dite “ baroque ” de la Flandre à l’Italie du Nord et à la Croatie (p. 221). » Mais « la Révolution Conservatrice n’est pas seulement une continuation de la Deutsche Ideologie de romantique mémoire ou une réactualisation des prises de positions anti-chrétiennes et hellénisantes de Hegel (années 1790 – 99) ou une extension du prussianisme laïc et militaire, mais a également son volet catholique romain (p. 177) ». Elle présente plus de variétés axiologiques. De là la difficulté de la cerner réellement.

La postérité révolutionnaire-conservatrice catholique prend ensuite une voie originale. « En effet, après 1945, l’Occident, vaste réceptacle territorial océano-centré où est sensé se recomposer l’Ordo romanus pour ces penseurs conservateurs et catholiques, devient l’Euramérique, l’Atlantis : paradoxe difficile à résoudre car comment fusionner les principes du “ terrisme ” (Schmitt) et ceux de la fluidité libérale, hyper-moderne et économiciste de la civilisation “ états-unienne ” ? Pour d’autres, entre l’Orient bolchevisé et post-orthodoxe, et l’Hyper-Occident fluide et ultra-matérialiste, doit s’ériger une puissance “ terriste ”, justement installée sur le territoire matriciel de l’impérialité virgilienne et carolingienne, et cette puissance est l’Europe en gestation. Mais avec l’Allemagne vaincue, empêchée d’exercer ses fonctions impériales post-romaines, une translatio imperii (une translation de l’empire) doit s’opérer au bénéficie de la France de De Gaulle, soit une translatio imperii ad Gallos, thématique en vogue au moment du rapprochement entre De Gaulle et Adenauer et plus pertinente encore au moment où Charles De Gaulle tente, au cours des années 60, de positionner la France “ contre les empires ”, c’est-à-dire contre les “ impérialismes ”, véhicules des fluidités morbides de la modernité anti-politique et antidotes à toute forme d’ancrage stabilisant (p. 181) ». Le gaullisme, agent inattendu de la Révolution Conservatrice ? Dominique de Roux le pressentait avec son essai, L’Écriture de Charles de Gaulle en 1967.

Ainsi le philosophe et poète allemand Rudolf Pannwitz soutient-il l’Imperium Europæum qui « ne pourra pas être un empire monolithique où habiterait l’union monstrueuse du vagabondage de l’argent (héritage anglais) et de la rigidité conceptuelle (héritage prussien). Cet Imperium Europæum sera pluri-perspectiviste : c’est là une voie que Pannwitz sait difficile, mais que l’Europe pourra suivre parce qu’elle est chargée d’histoire, parce qu’elle a accumulé un patrimoine culturel inégalé et incomparable. Cet Imperium Europæum sera écologique car il sera “ le lieu d’accomplissement parfait du culte de la Terre, le champ où s’épanouit le pouvoir créateur de l’Homme et où se totalisent les plus hautes réalisations, dans la mesure et l’équilibre, au service de l’Homme. Cette Europe-là n’est pas essentiellement une puissance temporelle; elle est la “ balance de l’Olympe ” (p. 184) ». On comprend dès lors que « chez Pannwitz, comme chez le Schmitt d’après-guerre, la Terre est substance, gravité, intensité et cristallisation. L’Eau (et la mer) sont mobilités dissolvantes. Continent, dans cette géopolitique substantielle, signifie substance et l’Europe espérée par Pannwitz est la forme politique du culte de la Terre, elles est dépositaire des cultures, issues de la glèbe, comme par définition et par force des choses toute culture est issue d’une glèbe (p. 185) ».

On le voit, cette belle somme de Robert Steuckers ne se réduit pas à une simple histoire des idées politiques. Elle instruit utilement le jeune lecteur avide d’actions politiques. « La politique est un espace de perpétuelles transitions, prévient-il : les vrais hommes politiques sont donc ceux qui parviennent à demeurer eux-mêmes, fidèles à des traditions – à une Leitkultur dirait-on aujourd’hui -, mais sans figer ces traditions, en les maintenant en état de dynamisme constant, bref, répétons-le une fois de plus, l’état de dynamisme d’une anti-modernité moderniste (p. 222). » Une lecture indispensable !

Georges Feltin-Tracol

• Robert Steuckers, La Révolution Conservatrice allemande. Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, Les Éditions du Lore (La Fosse, F – 35 250 Chevaigné), 2014, 347 p., 28 € + 6 € de port.

Pour commander: Editions du Lore

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lundi, 01 septembre 2014

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

por Jesús J. Sebastián

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

breker3_europa1.jpgBajo la fórmula “Revolución Conservadora” (RC) acuñada por Armin Mohler (Die Konservative Revolution in Deutschland 1918-1932) se engloban una serie de corrientes de pensamiento, cuyas figuras más destacadas son Oswald Spengler, Ernst Jünger, Carl Schmitt y Moeller van den Bruck, entre otros. La denominación de la RC (o KR en sus siglas originales), quizás demasiado ecléctica y difusa, ha gozado, no obstante, de aceptación y arraigo, para abarcar a una serie de intelectuales alemanes “idiosincráticos” de la primera mitad del siglo XX, sin unidad organizativa ni homogeneidad ideológica, ni –mucho menos- adscripción política común, que alimentaron proyectos para una renovación cultural y espiritual de los auténticos valores contra los principios demoliberales de la República de Weimar, dentro de la dinámica de un proceso palingenésico que reclamaba un nuevo renacimiento alemán y europeo (una re-generación).

Aun siendo consciente de que los lectores de El Manifiesto cuentan ya con un cierto bagaje de conocimientos sobre la llamada “Revolución Conservadora”, parece conveniente abordar un intento por situarla ideológicamente, especialmente a través de determinadas descripciones de la misma por sus protagonistas, complementadas por una síntesis de sus principales actitudes ideológicas –o mejor, de rechazos– que son, precisamente, el único vínculo de asociación entre todos ellos. Porque lo revolucionario-conservador se define principalmente por una actitud ante la vida y el mundo, un estilo, no por un programa o doctrina cualquiera.


Según Giorgio Locchi, entre 1918 y 1933 la Konservative Revolution nunca presentó un aspecto unitario o monolítico y «acabó por perfilar mil direcciones aparentemente divergentes», contradictorias incluso, antagónicas en otras ocasiones. Ahí encontraremos personajes tan diversos como el primer Thomas Mann, Ernst Jünger y su hermano Friedrich Georg, Oswald Spengler, Ernst von Salomon, Alfred Bäumler, Stefan Georg, Hugo von Hofmanssthal, Carl Schmitt, Martin Heidegger, Jacob von Üexküll, Günther, Werner Sombart, Hans Blüher, Gottfried Benn, Max Scheler y Ludwig Klages. Todos ellos dispersados en torno a una red de asociaciones diversas, sociedades de pensamiento, círculos literarios, organizaciones semi-clandestinas, grupúsculos políticos, en la mayoría de las ocasiones sin conexión alguna. Esas diferencias han llevado a uno de los grandes estudiosos de la Revolución Conservadora, Stefan Breuer, a considerar que realmente no existió la Revolución Conservadora y que tal concepto debe ser eliminado como herramienta interpretativa. Pero, como afirma Louis Dupeux, la Revolución Conservadora fue, de hecho, la ideología dominante en Alemania durante el período de Weimar.

Los orígenes de la RC –siguiendo la tesis de Locchi– hay que situarlos a mediados del siglo XIX, si bien situando lo que Mohler llama las “ideas”, o mejor, las “imágenes-conductoras” (Leitbilder) comunes al conjunto de los animadores de la Revolución Conservadora. Precisamente, uno de los efectos del hundimiento de la vieja y decadente actitud fue el desprestigio de los conceptos frente a la revalorización de las imágenes. Estética frente a ética es la expresión que mejor describe esta nueva actitud.
En primer lugar, se sitúa el origen de la imagen del mundo en la obra de Nietzsche: se trata de la concepción esférica de la historia, frente a la lineal del cristianismo, el liberalismo y el marxismo; se trata, en realidad, de un “eterno retorno”, pues la historia no es una forma de progreso infinito e indefinido; en segundo lugar, la idea del “interregno”: el viejo orden se hunde y el nuevo orden se encuentra en el tránsito de hacerse visible, siendo nuevamente Nietzsche el profeta de este momento; en tercer lugar, el combate del nihilismo positivo y regenerativo, una “re-volución, un retorno, reproducción de un momento que ya ha sido”; y en cuarto y último lugar, la renovación religiosa de carácter anticristiano, a través de un “cristianismo germánico” liberado de sus formas originales o de la resurrección de antiguas divinidades paganas indoeuropeas.

Resulta, pues, que Nietzsche constituye no sólo el punto de partida, sino también el nexo de unión de los protagonistas de la RC, el maestro de una generación rebelde, que sería filtrado por Spengler y Moeller van den Bruck, primero, y Jünger y Heidegger, posteriormente, como de forma magistral expuso Gottfried Benn. En las propias palabras de Nietzsche encontramos el primer aviso del cambio: «Conozco mi destino. Algún día se unirá mi nombre al recuerdo de algo tremendo, a una crisis como no la hubo sobre la tierra, al más hondo conflicto de conciencia, a una decisión pronunciada contra todo lo que hasta ahora ha sido creído, exigido, reverenciado».

Nietzsche es la punta de un iceberg que rechazaba el viejo orden para sustituirlo por un nuevo renacimiento. Y los representantes generacionales de la Revolución Conservadora percibieron que podían encontrar en el filósofo germano a un “ancestro directo” para adaptar la revolución de la conciencia europea a su Kulturpessimismus. Ferrán Gallego ha realizado el siguiente resumensobre la esencia de la Konservative Revolution:

«El elogio de las élites […], la concepción instrumental de las masas, el rechazo de la “nación de ciudadanos” [entendidos como átomos aislados] a favor de la nación integral, la visión orgánica y comunitaria de la sociedad frente a las formulaciones mecanicistas y competitivas, la combinación del liderazgo con la hostilidad al individualismo, el ajuste entre la negación del materialismo y la búsqueda de verificaciones materiales en las ciencias de la naturaleza. Todo ello, presentado como un gran movimiento de revisión de los valores de la cultura decimonónica, como un rechazo idéntico del liberalismo y del socialismo marxista, estaba aún lejos de organizarse como movimiento político. La impresión de que había concluido un ciclo histórico, de que el impulso de las ideologías racionalistas había expirado, la contemplación del presente como decadencia, la convicción de que las civilizaciones son organismos vivos, no fueron una exclusiva del pesimismo alemán, acentuado por el rigor de la derrota en la gran guerra, sino que se trataba de una crisis internacional que ponía en duda las bases mismas del orden ideológico contemporáneo y que muchos vivieron en términos de tarea generacional.»

Louis Dupeux insiste, no obstante, en que la RC no constituye, en momento alguno, «una ideología unificada, sino una Weltanschauung plural, una constelación sentimental». Ya sean considerados “idealistas”, “espiritualistas” o “vitalistas”, todos los revolucionario-conservadores consideran prioritaria la lucha política y el liberalismo es considerado como el principal enemigo, si bien el combate político se sitúa en un mundo espiritual de oposición idealista, no en el objetivo de la conquista del poder ansiada por los partidos de masas. Según Dupeux, la fórmula de esta “revolución espiritualista” es propiciar el paso a la constitución de una “comunidad nacional orgánica”, estructurada y jerarquizada, consolidada por un mismo sistema de valores y dirigida por un Estado fuerte.

En fin, una “revuelta cultural” contra los ideales ilustrados y la civilización moderna, contra el racionalismo, la democracia liberal, el predominio de lo material sobre lo espiritual. La causa última de la decadencia de Occidente no es la crisis sentimental de entreguerras (aunque sí marque simbólicamente la necesidad del cambio): la neutralidad de los Estados liberales en materia espiritual debe dejar paso a un sistema en el que la autoridad temporal y la espiritual sean una y la misma, por lo que sólo un “Estado total” puede superar la era de disolución que representa la modernidad. Así que la labor de reformulación del discurso de la decadencia y de la necesaria regeneración será asumida por la Revolución Conservadora.

Si hubiéramos de subrayar ciertas actitudes o tendencias básicas como elementos constitutivos del pensamiento revolucionario-conservador, a pesar de su pluralidad contradictoria, podríamos señalar diversos aspectos como los siguientes: el cuestionamiento de la supremacía de la racionalidad sobre la espiritualidad, el rechazo de la actividad política de los partidos demoliberales, la preferencia por un Estado popular, autoritario y jerárquico, no democrático, así como un distanciamiento tanto del “viejo tradicionalismo conservador” como de los “nuevos liberalismos” capitalista y marxista, al tiempo que se enfatizaba la experiencia de la guerra y el combate como máxima realización. La reformulación del ideario se fundamenta en la necesidad de construir una “tercera vía” entre el capitalismo y el comunismo (sea el socialismo prusiano de van den Bruck, el nacionalismo revolucionario de Jünger o el nacional-bolchevismo de Niekisch). Y por encima de estas actitudes se encontraba presente el sentimiento común de la necesidad de barrer el presente decadente y corrupto como tránsito para recuperar el contacto con una vida fundamentada en los valores eternos.
El propio Mohler, que entendía la “Revolución Conservadora” como «el movimiento espiritual de regeneración que trataba de desvanecer las ruinas del siglo XIX y crear un nuevo orden de vida» –igual que Hans Freyer consideraba que “barrerá los restos del siglo XIX”–, proporciona las evidencias más convincentes para una clasificación de los motivos centrales del pensamiento de la RC que, según su análisis, giran en torno a la consideración del final de un ciclo, su repentina metamorfosis, seguida de un renacimiento en el que concluirá definitivamente el “interregno” que comenzó en torno a la generación de 1914. Para ello, Mohler rescata a una serie de intelectuales y artistas alemanes que alimentaban proyectos comunitarios para la renovación cultural desde un auténtico rechazo a los principios demoliberales de la República de Weimar.

Para Mohler, según Steuckers, el punto esencial de contacto de la RC era una visión no-lineal de la historia, si bien no recogió simplemente la tradicional visión cíclica, sino una nietzscheana concepción esférica de la historia. Mohler, en este sentido, nunca creyó en las doctrinas políticas universalistas, sino en las fuertes personalidades y en sus seguidores, que eran capaces de abrir nuevos y originales caminos en la existencia.

La combinación terminológica Konservative Revolution aparecía ya asociada en fecha tan temprana como 1851 por Theobald Buddeus. Posteriormente lo hacen Youri Samarine, Dostoïevski y en 1900 Maurras. Pero en 1921 es Thomas Mann el primero en utilizar la expresión RC con un sentido más ideologizado, en su Russische Anthologie, hablando de una «síntesis […] de ilustración y fe, de libertad y obligación, de espíritu y cuerpo, dios y mundo, sensualidad y atención crítica de conservadurismo y revolución». El proceso del que hablaba Mann «no es otro que una revolución conservadora de un alcance como no lo ha conocido la historia europea.»

La expresión RC también tuvo fortuna en las tesis divulgadas por la Unión Cultural Europea (Europïsche Kulturband) dirigida por Karl Anton, príncipe de Rohan, aristócrata europeísta y animador cultural austríaco, cuya obra La tarea de nuestra generación de 1926 –inspirada en El tema de nuestro tiempo de Ortega y Gasset– utiliza dicha fórmula en varias ocasiones. Sin embargo, la fórmula RC adquirió plena popularidad en 1927 con la más célebre conferencia bávara de Hugo von Hofmannsthal, cuando se propuso descubrir la tarea verdaderamente hercúlea de la Revolución Conservadora: la necesidad de girar la rueda de la historia 400 años atrás, toda vez que el proceso restaurador en marcha «en realidad se inicia como una reacción interna contra aquella revolución espiritual del siglo XVI» (se refiere al Renacimiento). Hofmannsthal, en definitiva, reclamaba un movimiento de reacción que permitiera al hombre escapar a la disociación moderna y reencontrar su “vínculo con la totalidad”.

En palabras de uno de los más destacados representantes de la RC, Edgar J. Jung: «Llamamos Revolución Conservadora a la reactivación de todas aquellas leyes y valores fundamentales sin los cuales el hombre pierde su relación con la Naturaleza y con Dios y se vuelve incapaz de construir un orden auténtico. En lugar de la igualdad se ha de imponer la valía interior; en lugar de la convicción social, la integración justa en la sociedad estamental; la elección mecánica es reemplazada por el crecimiento orgánico de los líderes; en lugar de la coerción burocrática existe una responsabilidad interior que viene de la autodeterminación genuina; el placer de las masas es sustituido por el derecho de la personalidad del pueblo».

* * *

Otro de los lugares comunes de la RC es la autoconciencia de quienes pertenecían a la misma de no ser meramente conservadores. Es más, se esmeraban en distanciarse de los grupos encuadrados en el “viejo conservadurismo” (Altkonservativen) y de las ideas de los “reaccionarios” que sólo deseaban “restaurar” lo antiguo. La preocupación central era “combinar las ideas revolucionarias con las conservadoras” o “impulsarlas de un modo revolucionario-conservador” como proponía Moeller van den Bruck.

Por supuesto que la “revolución conservadora”, por más que les pese a los mal llamados “neoconservadores” (sean del tipo Reagan, Bush, Thatcher, Aznar, Sarkozy o Merkel), no tiene nada que ver con la “reacción conservadora” (una auténtica “contrarrevolución”) que éstos pretenden liderar frente al liberalismo progre, el comunismo posmoderno y el contraculturalismo de la izquierda. La debilidad de la derecha clásico-tradicional estriba en su inclinación al centrismo y a la socialdemocracia (“la seducción de la izquierda”), en un frustrado intento por cerrar el paso al socialismo, simpatizando, incluso, con los únicos valores posibles de sus adversarios (igualitarismo, universalismo, falso progresismo). Un grave error para los que no han comprendido jamás que la acción política es un aspecto más de una larvada guerra ideológica entre dos concepciones del mundo completamente antagónicas.

En fin, la derecha neoconservadora no ha captado el mensaje de Gramsci, no ha sabido ver la amenaza del poder cultural sobre el Estado y como éste actúa sobre los valores implícitos que proporcionan un poder político duradero, desconociendo una verdad de perogrullo: no hay cambio posible en el poder y en la sociedad, si la transformación que se trata de imponer no ha tenido lugar antes en las mentes y en los espíritus. Se trata de una apuesta por el “neoconservadurismo” consumista, industrial y acomodaticio, todo lo contrario de lo que se impone hoy: recrear una “revolución conservadora” con patente europea que, en frase de Jünger, fusione el pasado y el futuro en un presente ardiente.

Entre tanto, el “neoconservadurismo” contrarrevolucionario, partiendo del pensamiento del alemán emigrado a norteamérica Leo Strauss, no es sino una especie de “reacción” frente a la pérdida de unos valores que tienen fecha de caducidad (precisamente los suyos, propios de la burguesía angloamericana mercantilista e imperialista). Sus principios son el universalismo ideal y humanitario, el capitalismo salvaje, el tradicionalismo académico y el burocratismo totalitario. Para estos neocons, Estados Unidos aparece como la representación más perfecta de los valores de la libertad, la democracia y la felicidad fundadas en el progreso material y en el regreso a la moral judeocristiana, siendo obligación de Europa el copiar este modelo triunfante.

El “neoconservadurismo” angloamericano, reaccionario y contrarrevolucionario es, en realidad, un neoliberalismo democratista y tradicionalista –lean si no a Fukuyama-, heredero de los principios de la Revolución Francesa. La Revolución Conservadora, sin embargo, puede definirse, según Mohler, como la auténtica “antirRevolución Francesa”: la Revolución Francesa disgregó la sociedad en individuos, la conservadora aspiraba a restablecer la unidad del conjunto social; la francesa proclamó la soberanía de la razón, desarticulando el mundo para aprehenderlo en conceptos, la conservadora trató intuir su sentido en imágenes; la francesa creyó en el progreso indefinido en una marcha lineal; la conservadora retornó a la idea del ciclo, donde los retrocesos y los avances se compensan de forma natural.

En la antagónica Revolución Conservadora, ni la “conservación” se refiere al intento de defender forma alguna caduca de vida, ni la “revolución” hace referencia al propósito de acelerar el proceso evolutivo para incorporar algo nuevo al presente. Lo primero es propio del viejo conservadurismo reaccionario –también del mal llamado neoconservadurismo– que vive del pasado; lo segundo es el logotipo del falso progresismo, que vive del presente-futuro más absoluto.

Mientras que en gran parte del llamado mundo occidental la reacción ante la democratización de las sociedades se ha movido siempre en la órbita de un conservadurismo sentimental proclive a ensalzar el pasado y lograr la restauración del viejo orden, los conservadores revolucionarios no escatimaron ningún esfuerzo por marcar diferencias y distancias con lo que para ellos era simple reaccionarismo, aunque fuera, en expresión de Hans Freyer, una Revolución desde la derecha. La RC fue simplemente una rebelión espiritual, una revolución sin ninguna meta ni futuro reino mesiánico.

Fuente: El Manifiesto

jeudi, 27 février 2014

I Cadetti dell'Alcazar

jeudi, 29 août 2013

Emilio Gentile: Pour ou contre César?

Emilio Gentile: Pour ou contre César?


Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

Pour-ou-contre-Cesar882.jpgEn 1938, le chanoine de Winchester écrivait que le totalitarisme, de droite ou de gauche, « c’est l’Antéchrist. C’est une révolution et une religion. » L’opposition entre le christianisme et le totalitarisme s’inscrit en fait à la suite d’une longue histoire. C’est le conflit entre religion et modernité. 

Première étape : la condamnation de l’esprit de libre examen au temps de Luther. Deuxième étape : la condamnation de la Révolution française comme volonté de déifier l’homme. Etape suivante : la condamnation de la volonté de déifier la nation, ou la race, ou la classe des prolétaires. Mais entretemps, il y a eu l’apocalypse de la modernité : la guerre de 1914. Elle a amené pour les églises un défi de type nouveau. Le nihilisme risquait de tout submerger. Et des religions de substitution apparaissent. 

Nicolas Berdiaev avait observé que le bolchévisme mobilisait des « énergies religieuses résiduelles ». Reinhold Niebhur parlait de son côté d’un « idéalisme politique aux implications religieuses ». Un constat parfaitement compatible avec la persécution des chrétiens affirmés par le bolchévisme. De ce point de vue, les choses étaient claires : en Russie, Lénine avait engagé une guerre sans merci contre la religion. Le plan quinquennal de 1927 se donnait 5 ans pour éradiquer ce qui restait de la religion. Explication : le communisme était une religion de la liquidation de toutes les religions, d’où l’anticommunisme réactionnel des églises chrétiennes dans les années 20 et 30.
 
Face aux autres totalitarismes, la situation était plus nuancée. « La confrontation entre le christianisme d’une part, et le fascisme et le national-socialisme d’autre part, fut d’un ordre différent et bien plus complexe. » note Emilio Gentile. D’un côté, fascisme et nazisme se voulaient un rempart contre le communisme, ennemi mortel des Eglises. D’un autre côté, ces totalitarismes anticommunistes tendaient à devenir des religions de substitution. En Italie, cette tendance s’affirma surtout à partir de 1937. A partir du moment où le Duce était présenté comme « la Providence vivante », les Catholiques ne pouvaient que constater l’impossibilité de « catholiser » le fascisme. « A considérer le principe totalitaire en lui-même en tant qu’énergie historique ayant sa loi propre, il apparait ainsi que ce principe enveloppe une aversion foncière des ordinations chrétiennes, aversion qui n’est rendue inefficace que dans la mesure où le totalitarisme est efficacement contrarié par l’opposition de la religion. » écrivait Jacques Maritain en 1936. Cet aspect n’a pas échappé à l’Eglise. Un rapport du Vatican de 1931 définissait et condamnait le nationalisme outrancier du régime de Mussolini comme une « religion civile ». Le fascisme est un « absolutisme païen » déclarait Francisco Luigi Ferrari. De son côté, don Sturzo résumait : « Communisme, fascisme et nazisme sont devenus une religion. » Une religion de l’anti-religion dans le cas du communisme, une contre-religion dans le cas du fascisme et du national-socialisme. « Il n’y a de différence vraiment marquante, écrivait don Sturzo, à savoir que le bolchévisme ou dictature communiste est le fascisme de gauche, tandis que le fascisme ou dictature conservatrice est le bolchévisme de droite. »
  
Le cas le plus manifeste de contre-religion fut le national-socialisme. Hitler exécrait l’universalisme du catholicisme mais admirait sa hiérarchie. D’un autre côté, il appréciait le caractère national du protestantisme allemand mais voulait l’unifier à son service. Quant à Jésus, il le définissait comme « notre grand chef aryen ». « En me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’œuvre du Seigneur. » disait-il encore. C’est dire qu’Hitler voulait plus nazifier le christianisme que l’éradiquer. Ainsi, il ne goûtait pas les rêves d’une religion antichrétienne d’Erich et Mathilde Ludendorff, de même qu’il ne soutint pas les idées d’Alfred Rosenberg, l’auteur du Mythe du XXe siècle et ne fut jamais convaincu que le mouvement dit de la « Foi Germanique » puisse avoir un grand avenir.
  
Face au totalitarisme nazi, les églises catholiques s’opposèrent tôt, avec la déclaration du curé de Kirschhausen (Hesse) en septembre 1930, déclarant qu’aucun catholique ne pouvait être membre du parti nazi. Il fut soutenu par sa hiérarchie et cette incompatibilité fut réaffirmée en première page de l’Osservatore romano le 11 octobre 1930. Le Concordat allemand de 1933 intervint avant tout comme une stratégie du gouvernement allemand pour liquider les restes de l’influence politique de l’Eglise. Le philosophe catholique Anton Hilckman dénonça radicalement le national-socialisme comme une « sacralisation du politique ». « Aucun doute ne peut subsister quant au caractère non seulement fondamentalement antichrétien, mais aussi fondamentalement antireligieux, au sens le plus large du terme, du mouvement hitlérien. » écrivait-il. 
 
Les relations entre le national-socialisme et le protestantisme furent plus complexes. Une partie des dirigeants des églises protestantes considéraient que préserver la « pureté de la race » faisait partie des devoirs envers Dieu. Les Chrétiens Allemands constituaient le fer de lance de cette tendance. Ils prônaient un « christianisme positif » purgé du judaïsme : un nouveau marcionisme, mais non pour opposer l’Amour à la Loi mais pour opposer la race au judaïsme.  A la pointe extrême de ces idées, on trouvait les thèses  du philosophe Ernst Bergmann sur « L’Eglise nationale germanique ». Mais pour le pasteur Richard Karwehl, le racisme est une divination de la race aryenne. Il est ainsi incompatible avec le christianisme. Un point de vue que l’on trouve aussi chez Paul Tillich et Karl Barth. Gerhard Leibholz parlait pour sa part de « confessionnalisation de la politique » à propos du nazisme. C’est qui donna lieu à la création de l’Eglise confessante, suite à la déclaration de Barmen, rassemblant les protestants rebelles à la mise au pas au sein de la nouvelle Eglise protestante du Reich. C’est George N. Shuster qui avait raison en voyant dans l’hitlérisme « la première expérience moderne de mahométisme appliqué ».L’hitlérisme se voulait une nouvelle religion, une « foi politique ». Une foi est toujours exclusive. Le conflit avec les religions instituées était alors inévitable. C’est ce que montre l’histoire des totalitarismes. Mais le missionnaire anglais Joseph H. Oldham n’avait pas tort de souligner qu’une certaine forme de totalitarisme pouvait aussi concerner les Etats démocratiques. La confrontation entre christianisme et modernité n’est donc pas terminée.

Emilio Gentile, Pour ou contre César ? Les religions chrétiennes face aux totalitarismes, Flammarion / Histoire, 482 pages, 28 Euros.

lundi, 08 juillet 2013

El último José Antonio

El último José Antonio
 
 
El último José Antonio se enfrenta a los mitos y antimitos que han contribuido a distorsionar una figura que es necesario deconstruir, releyendo hacia atrás desde sus notas, escritos y palabras de la cárcel. Allí donde brota una originalidad que arranca con su discurso de la revolución española y que se cierra en su pugna dialéctica con las soluciones erróneas, incluyendo en ellas al fascismo. Una propuesta ideológica que le costó la vida.

Desde un impresionante acervo documental inexplicablemente inédito, revisando críticamente cuanto se ha publicado, es la historia de aquellos meses de prisión, juicio y ejecución seguidos con precisión. Y la respuesta del historiador a los grandes interrogantes: ¿Quiénes fueron los responsables? ¿Por qué fracasaron los intentos de liberación? ¿Qué sublevación apoyó y cómo afrontó la guerra civil? ¿Qué papel jugaron personajes como Prieto, Azaña, Largo Caballero o Franco? ¿Cómo fue realmente el juicio político de José Antonio?…

SOBRE EL AUTOR:

Francisco Torres García, catedrático de Instituto, historiador, profesor de Educación Secundaria. Cursó sus estudios en la Universidad de Murcia. Conferenciante habitual es autor de numerosos artículos de historia que se han incluido en revistas especializadas como Historia 16, Historia y Vida, Aportes… Además, es un prolífico columnista cuyos trabajos han sido reproducidos en Diario Ya, Alerta Digital, Tradición Digital, FN, Arbil, Blau División o La Nación. Formó parte del grupo de tertulianos del programa de radio “La Quinta Columna” presentado en Radio Intercontinental por Eduardo García Serrano y ha intervenido en programas de televisión como “España en la memoria”. En su blog, laestanteria.blogia.com, es posible encontrar su particular punto de vista sobre la evolución política española.

Ha publicado diversos libros como La División Azul 50 años después (1991), ¿Por qué Juan Carlos? Franco y la restauración de la Monarquía (1999), Franco o la venganza de la historia (2000), Esclavos de Stalin. El combate final de la División Azul (2002) en colaboración con Ángel Salamanca. En breve aparecerá también su trabajo Las Lágrimas Azules. La División Azul: del frente a la retaguardia.

http://elultimojoseantonio.com/

mercredi, 05 juin 2013

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

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La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

 


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Bajo la fórmula “Revolución Conservadora” (RC) acuñada por Armin Mohler (Die Konservative Revolution in Deutschland 1918-1932) se engloban una serie de corrientes de pensamiento, cuyas figuras más destacadas son Oswald Spengler, Ernst Jünger, Carl Schmitt y Moeller van den Bruck, entre otros. La denominación de la RC (o KR en sus siglas originales), quizás demasiado ecléctica y difusa, ha gozado, no obstante, de aceptación y arraigo, para abarcar a una serie de intelectuales alemanes “idiosincráticos” de la primera mitad del siglo XX, sin unidad organizativa ni homogeneidad ideológica, ni –mucho menos- adscripción política común, que alimentaron proyectos para una renovación cultural y espiritual de los auténticos valores contra los principios demoliberales de la República de Weimar, dentro de la dinámica de un proceso palingenésico que reclamaba un nuevo renacimiento alemán y europeo (una re-generación).

Aun siendo consciente de que los lectores de El Manifiesto cuentan ya con un cierto bagaje de conocimientos sobre la llamada “Revolución Conservadora”, parece conveniente abordar un intento por situarla ideológicamente, especialmente a través de determinadas descripciones de la misma por sus protagonistas, complementadas por una síntesis de sus principales actitudes ideológicas –o mejor, de rechazos– que son, precisamente, el único vínculo de asociación entre todos ellos. Porque lo revolucionario-conservador se define principalmente por una actitud ante la vida y el mundo, un estilo, no por un programa o doctrina cualquiera.

Según Giorgio Locchi, entre 1918 y 1933 la Konservative Revolution nunca presentó un aspecto unitario o monolítico y «acabó por perfilar mil direcciones aparentemente divergentes», contradictorias incluso, antagónicas en otras ocasiones. Ahí encontraremos personajes tan diversos como el primer Thomas Mann, Ernst Jünger y su hermano Friedrich Georg, Oswald Spengler, Ernst von Salomon, Alfred Bäumler, Stefan Georg, Hugo von Hofmanssthal, Carl Schmitt, Martin Heidegger, Jacob von Üexküll, Günther, Werner Sombart, Hans Blüher, Gottfried Benn, Max Scheler y Ludwig Klages. Todos ellos dispersados en torno a una red de asociaciones diversas, sociedades de pensamiento, círculos literarios, organizaciones semi-clandestinas, grupúsculos políticos, en la mayoría de las ocasiones sin conexión alguna. Esas diferencias han llevado a uno de los grandes estudiosos de la Revolución Conservadora, Stefan Breuer, a considerar que realmente no existió la Revolución Conservadora y que tal concepto debe ser eliminado como herramienta interpretativa. Pero, como afirma Louis Dupeux, la Revolución Conservadora fue, de hecho, la ideología dominante en Alemania durante el período de Weimar.

Los orígenes de la RC –siguiendo la tesis de Locchi– hay que situarlos a mediados del siglo XIX, si bien situando lo que Mohler llama las “ideas”, o mejor, las “imágenes-conductoras” (Leitbilder) comunes al conjunto de los animadores de la Revolución Conservadora. Precisamente, uno de los efectos del hundimiento de la vieja y decadente actitud fue el desprestigio de los conceptos frente a la revalorización de las imágenes. Estética frente a ética es la expresión que mejor describe esta nueva actitud.

En primer lugar, se sitúa el origen de la imagen del mundo en la obra de Nietzsche: se trata de la concepción esférica de la historia, frente a la lineal del cristianismo, el liberalismo y el marxismo; se trata, en realidad, de un “eterno retorno”, pues la historia no es una forma de progreso infinito e indefinido; en segundo lugar, la idea del “interregno”: el viejo orden se hunde y el nuevo orden se encuentra en el tránsito de hacerse visible, siendo nuevamente Nietzsche el profeta de este momento; en tercer lugar, el combate del nihilismo positivo y regenerativo, una “re-volución, un retorno, reproducción de un momento que ya ha sido”; y en cuarto y último lugar, la renovación religiosa de carácter anticristiano, a través de un “cristianismo germánico” liberado de sus formas originales o de la resurrección de antiguas divinidades paganas indoeuropeas.

Resulta, pues, que Nietzsche constituye no sólo el punto de partida, sino también el nexo de unión de los protagonistas de la RC, el maestro de una generación rebelde, que sería filtrado por Spengler y Moeller van den Bruck, primero, y Jünger y Heidegger, posteriormente, como de forma magistral expuso Gottfried Benn. En las propias palabras de Nietzsche encontramos el primer aviso del cambio: «Conozco mi destino. Algún día se unirá mi nombre al recuerdo de algo tremendo, a una crisis como no la hubo sobre la tierra, al más hondo conflicto de conciencia, a una decisión pronunciada contra todo lo que hasta ahora ha sido creído, exigido, reverenciado».

Nietzsche es la punta de un iceberg que rechazaba el viejo orden para sustituirlo por un nuevo renacimiento. Y los representantes generacionales de la Revolución Conservadora percibieron que podían encontrar en el filósofo germano a un “ancestro directo” para adaptar la revolución de la conciencia europea a su Kulturpessimismus. Ferrán Gallego ha realizado el siguiente resumensobre la esencia de la Konservative Revolution:

«El elogio de las élites […], la concepción instrumental de las masas, el rechazo de la “nación de ciudadanos” [entendidos como átomos aislados] a favor de la nación integral, la visión orgánica y comunitaria de la sociedad frente a las formulaciones mecanicistas y competitivas, la combinación del liderazgo con la hostilidad al individualismo, el ajuste entre la negación del materialismo y la búsqueda de verificaciones materiales en las ciencias de la naturaleza. Todo ello, presentado como un gran movimiento de revisión de los valores de la cultura decimonónica, como un rechazo idéntico del liberalismo y del socialismo marxista, estaba aún lejos de organizarse como movimiento político. La impresión de que había concluido un ciclo histórico, de que el impulso de las ideologías racionalistas había expirado, la contemplación del presente como decadencia, la convicción de que las civilizaciones son organismos vivos, no fueron una exclusiva del pesimismo alemán, acentuado por el rigor de la derrota en la gran guerra, sino que se trataba de una crisis internacional que ponía en duda las bases mismas del orden ideológico contemporáneo y que muchos vivieron en términos de tarea generacional.»

Louis Dupeux insiste, no obstante, en que la RC no constituye, en momento alguno, «una ideología unificada, sino una Weltanschauung plural, una constelación sentimental». Ya sean considerados “idealistas”, “espiritualistas” o “vitalistas”, todos los revolucionario-conservadores consideran prioritaria la lucha política y el liberalismo es considerado como el principal enemigo, si bien el combate político se sitúa en un mundo espiritual de oposición idealista, no en el objetivo de la conquista del poder ansiada por los partidos de masas. Según Dupeux, la fórmula de esta “revolución espiritualista” es propiciar el paso a la constitución de una “comunidad nacional orgánica”, estructurada y jerarquizada, consolidada por un mismo sistema de valores y dirigida por un Estado fuerte.

En fin, una “revuelta cultural” contra los ideales ilustrados y la civilización moderna, contra el racionalismo, la democracia liberal, el predominio de lo material sobre lo espiritual. La causa última de la decadencia de Occidente no es la crisis sentimental de entreguerras (aunque sí marque simbólicamente la necesidad del cambio): la neutralidad de los Estados liberales en materia espiritual debe dejar paso a un sistema en el que la autoridad temporal y la espiritual sean una y la misma, por lo que sólo un “Estado total” puede superar la era de disolución que representa la modernidad. Así que la labor de reformulación del discurso de la decadencia y de la necesaria regeneración será asumida por la Revolución Conservadora.

Si hubiéramos de subrayar ciertas actitudes o tendencias básicas como elementos constitutivos del pensamiento revolucionario-conservador, a pesar de su pluralidad contradictoria, podríamos señalar diversos aspectos como los siguientes: el cuestionamiento de la supremacía de la racionalidad sobre la espiritualidad, el rechazo de la actividad política de los partidos demoliberales, la preferencia por un Estado popular, autoritario y jerárquico, no democrático, así como un distanciamiento tanto del “viejo tradicionalismo conservador” como de los “nuevos liberalismos” capitalista y marxista, al tiempo que se enfatizaba la experiencia de la guerra y el combate como máxima realización. La reformulación del ideario se fundamenta en la necesidad de construir una “tercera vía” entre el capitalismo y el comunismo (sea el socialismo prusiano de van den Bruck, el nacionalismo revolucionario de Jünger o el nacional-bolchevismo de Niekisch). Y por encima de estas actitudes se encontraba presente el sentimiento común de la necesidad de barrer el presente decadente y corrupto como tránsito para recuperar el contacto con una vida fundamentada en los valores eternos.

El propio Mohler, que entendía la “Revolución Conservadora” como «el movimiento espiritual de regeneración que trataba de desvanecer las ruinas del siglo XIX y crear un nuevo orden de vida» –igual que Hans Freyer consideraba que “barrerá los restos del siglo XIX”–, proporciona las evidencias más convincentes para una clasificación de los motivos centrales del pensamiento de la RC que, según su análisis, giran en torno a la consideración del final de un ciclo, su repentina metamorfosis, seguida de un renacimiento en el que concluirá definitivamente el “interregno” que comenzó en torno a la generación de 1914. Para ello, Mohler rescata a una serie de intelectuales y artistas alemanes que alimentaban proyectos comunitarios para la renovación cultural desde un auténtico rechazo a los principios demoliberales de la República de Weimar.

Para Mohler, según Steuckers, el punto esencial de contacto de la RC era una visión no-lineal de la historia, si bien no recogió simplemente la tradicional visión cíclica, sino una nietzscheana concepción esférica de la historia. Mohler, en este sentido, nunca creyó en las doctrinas políticas universalistas, sino en las fuertes personalidades y en sus seguidores, que eran capaces de abrir nuevos y originales caminos en la existencia.

La combinación terminológica Konservative Revolution aparecía ya asociada en fecha tan temprana como 1851 por Theobald Buddeus. Posteriormente lo hacen Youri Samarine, Dostoïevski y en 1900 Maurras. Pero en 1921 es Thomas Mann el primero en utilizar la expresión RC con un sentido más ideologizado, en su Russische Anthologie, hablando de una «síntesis […] de ilustración y fe, de libertad y obligación, de espíritu y cuerpo, dios y mundo, sensualidad y atención crítica de conservadurismo y revolución». El proceso del que hablaba Mann «no es otro que una revolución conservadora de un alcance como no lo ha conocido la historia europea.»

La expresión RC también tuvo fortuna en las tesis divulgadas por la Unión Cultural Europea (Europïsche Kulturband) dirigida por Karl Anton, príncipe de Rohan, aristócrata europeísta y animador cultural austríaco, cuya obra La tarea de nuestra generación de 1926 –inspirada en El tema de nuestro tiempo de Ortega y Gasset– utiliza dicha fórmula en varias ocasiones. Sin embargo, la fórmula RC adquirió plena popularidad en 1927 con la más célebre conferencia bávara de Hugo von Hofmannsthal, cuando se propuso descubrir la tarea verdaderamente hercúlea de la Revolución Conservadora: la necesidad de girar la rueda de la historia 400 años atrás, toda vez que el proceso restaurador en marcha «en realidad se inicia como una reacción interna contra aquella revolución espiritual del siglo XVI» (se refiere al Renacimiento). Hofmannsthal, en definitiva, reclamaba un movimiento de reacción que permitiera al hombre escapar a la disociación moderna y reencontrar su “vínculo con la totalidad”.

En palabras de uno de los más destacados representantes de la RC, Edgar J. Jung: «Llamamos Revolución Conservadora a la reactivación de todas aquellas leyes y valores fundamentales sin los cuales el hombre pierde su relación con la Naturaleza y con Dios y se vuelve incapaz de construir un orden auténtico. En lugar de la igualdad se ha de imponer la valía interior; en lugar de la convicción social, la integración justa en la sociedad estamental; la elección mecánica es reemplazada por el crecimiento orgánico de los líderes; en lugar de la coerción burocrática existe una responsabilidad interior que viene de la autodeterminación genuina; el placer de las masas es sustituido por el derecho de la personalidad del pueblo».

Otro de los lugares comunes de la RC es la autoconciencia de quienes pertenecían a la misma de no ser meramente conservadores. Es más, se esmeraban en distanciarse de los grupos encuadrados en el “viejo conservadurismo” (Altkonservativen) y de las ideas de los “reaccionarios” que sólo deseaban “restaurar” lo antiguo. La preocupación central era “combinar las ideas revolucionarias con las conservadoras” o “impulsarlas de un modo revolucionario-conservador” como proponía Moeller van den Bruck.

Por supuesto que la “revolución conservadora”, por más que les pese a los mal llamados “neoconservadores” (sean del tipo Reagan, Bush, Thatcher, Aznar, Sarkozy o Merkel), no tiene nada que ver con la “reacción conservadora” (una auténtica “contrarrevolución”) que éstos pretenden liderar frente al liberalismo progre, el comunismo posmoderno y el contraculturalismo de la izquierda. La debilidad de la derecha clásico-tradicional estriba en su inclinación al centrismo y a la socialdemocracia (“la seducción de la izquierda”), en un frustrado intento por cerrar el paso al socialismo, simpatizando, incluso, con los únicos valores posibles de sus adversarios (igualitarismo, universalismo, falso progresismo). Un grave error para los que no han comprendido jamás que la acción política es un aspecto más de una larvada guerra ideológica entre dos concepciones del mundo completamente antagónicas.

En fin, la derecha neoconservadora no ha captado el mensaje de Gramsci, no ha sabido ver la amenaza del poder cultural sobre el Estado y como éste actúa sobre los valores implícitos que proporcionan un poder político duradero, desconociendo una verdad de perogrullo: no hay cambio posible en el poder y en la sociedad, si la transformación que se trata de imponer no ha tenido lugar antes en las mentes y en los espíritus. Se trata de una apuesta por el “neoconservadurismo” consumista, industrial y acomodaticio, todo lo contrario de lo que se impone hoy: recrear una “revolución conservadora” con patente europea que, en frase de Jünger, fusione el pasado y el futuro en un presente ardiente.

Entre tanto, el “neoconservadurismo” contrarrevolucionario, partiendo del pensamiento del alemán emigrado a norteamérica Leo Strauss, no es sino una especie de “reacción” frente a la pérdida de unos valores que tienen fecha de caducidad (precisamente los suyos, propios de la burguesía angloamericana mercantilista e imperialista). Sus principios son el universalismo ideal y humanitario, el capitalismo salvaje, el tradicionalismo académico y el burocratismo totalitario. Para estos neocons, Estados Unidos aparece como la representación más perfecta de los valores de la libertad, la democracia y la felicidad fundadas en el progreso material y en el regreso a la moral judeocristiana, siendo obligación de Europa el copiar este modelo triunfante.

El “neoconservadurismo” angloamericano, reaccionario y contrarrevolucionario es, en realidad, un neoliberalismo democratista y tradicionalista –lean si no a Fukuyama-, heredero de los principios de la Revolución Francesa. La Revolución Conservadora, sin embargo, puede definirse, según Mohler, como la auténtica “antirRevolución Francesa”: la Revolución Francesa disgregó la sociedad en individuos, la conservadora aspiraba a restablecer la unidad del conjunto social; la francesa proclamó la soberanía de la razón, desarticulando el mundo para aprehenderlo en conceptos, la conservadora trató intuir su sentido en imágenes; la francesa creyó en el progreso indefinido en una marcha lineal; la conservadora retornó a la idea del ciclo, donde los retrocesos y los avances se compensan de forma natural.

En la antagónica Revolución Conservadora, ni la “conservación” se refiere al intento de defender forma alguna caduca de vida, ni la “revolución” hace referencia al propósito de acelerar el proceso evolutivo para incorporar algo nuevo al presente. Lo primero es propio del viejo conservadurismo reaccionario –también del mal llamado neoconservadurismo– que vive del pasado; lo segundo es el logotipo del falso progresismo, que vive del presente-futuro más absoluto.

Mientras que en gran parte del llamado mundo occidental la reacción ante la democratización de las sociedades se ha movido siempre en la órbita de un conservadurismo sentimental proclive a ensalzar el pasado y lograr la restauración del viejo orden, los conservadores revolucionarios no escatimaron ningún esfuerzo por marcar diferencias y distancias con lo que para ellos era simple reaccionarismo, aunque fuera, en expresión de Hans Freyer, una Revolución desde la derecha. La RC fue simplemente una rebelión espiritual, una revolución sin ninguna meta ni futuro reino mesiánico.